Cocoon, La Femme, James Vincent McMorrow : 3 albums au banc d'essai

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Chaque semaine, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Au programme : le retour de Cocoon avec "Welcome Home", la folie de La Femme sur "Mystère" et James Vincent McMorrow qui récidive sur "We Move". Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

Cocoon | "Welcome Home"


Bonnes ondes. Après une belle escapade en solo, Mark Daumail a voulu faire revivre le groupe qui l'a fait connaître avec "On My Way" ou "Chupee", extraits de l'album "My Friends All Died in a Plane Crash". Seul aux commandes, sans son ancienne complice Morgane Imbeaud, l'artiste s'est inspiré de ses problèmes personnels et a pu compter sur le talent du producteur Matthew E. White, sans oublier la voix délicate de Natalie Prass sur deux titres. Avec sa guitare, et un sens inné de la mélodie folk ("I Can't Wait"), sans oublier des cordes bienvenues ("Retreat"), c'est à nouveau en anglais que Mark Daumail raconte ses péripéties, transformant ses peines en chansons lumineuses, accrocheuses et sensibles. Une douceur infinie se dégage de ce projet qui rayonne et réserve son lot de chansons articulées autour du lien familial ("Grandaddy", "Up For Sale") et notamment de son enfant, né avec une malformation cardiaque. Il lui dédie d'ailleurs "Get Well Soon", une comptine à la fois touchante, joyeuse et remplie d'espoir. L'une des meilleures chansons de l'album. "Welcome Home" Cocoon ! JG

Ça ressemble un beau cocon de douceur
A écouter : "Middle Finger", le tube de l'album, "Get Well Soon", "Legacy", "Miracle"
A zapper : "Shooting Star", qui ne décolle pas




La Femme | "Mystère"


Résolu. On les avait laissés sur le détonnant "Psycho Tropical Berlin", premier coup d'éclat construit comme un bric-à-brac bordélique où s'entassait jeunesse, rock, psychédélisme, new wave, talent, amour de la chanson française et liberté avec une certaine insolence. Il y en a eu des nuits sans fin rythmées par "Nous étions deux" et "Sur la planche" ! Trois ans plus tard et une Victoire de la musique en poche, les cinq joyeux lurons de La Femme sont de retour avec un deuxième album mieux canalisé et plus abouti. Si la bande a encore de la fougue à revendre ("Mycose" est déjà culte), elle a poussé le curseur plus loin en proposant des arrangements plus soignés sur un premier single ténébreux ("Sphynx"), des titres inspirés par l'orient ("Le chemin", "Psyzook", le très beau "Al Warda") ou le vibrant "Où va le monde" et son texte désabusé. Sans fixer de limites à sa créativité, La Femme soigne sa sortie de scène avec une piste vertigineuse de 13 minutes qui nous emmène au bord de l'eau ("Vagues"), tandis que le titre caché "Always In The Sun" prouve que l'anglais leur va étonnamment si bien. Un deuxième rendez-vous galant et gagnant, donc. YR

Ça ressemble à une bouffée d'air frais dans le paysage hexagonal
A écouter : L'excellent "Le chemin", "Où va le monde", la prod 8-bit de "Elle ne t'aime pas", "Le Sphynx", "Mycose" et son texte mordant, "Tatiana", "Vagues", le sublime "Al Warda"
A zapper : "Exorciseur", la tentative peu concluante "S.S.D", "Le vide est ton nouveau prénom" et "Septembre", mignon mais oubliable




James Vincent McMorrow | "We Move"


We love. Après deux excellents opus aux antipodes, l'un folk, l'autre synth-pop expérimental, James Vincent McMorrow continue sa mue sur son troisième album "We Move", enregistré entre Toronto, Dublin et Londres. Et ça s'attend. Comme libéré de ses angoisses, sans se mettre de limites, le génie irlandais reprend les meilleurs atouts de ses précédents disques pour offrir un résultat bluffant, nous emmenant encore dans une autre dimension, mais qui trouve parfois ses limites. Sous la houlette des producteurs Nineteen85 (Drake, DVSN), Two Inch Punch (Sam Smith, Years & Years) ou Frank Dukes (Kanye West, Rihanna), James Vincent McMorrow instaure un groove qui lui était jusqu'ici inconnu. Ses synthés envoûtent, sa voix déchirante glisse sur une interprétation R&B et soul ("Last Story", "Get Low"), sur des textes toujours torturés, tandis qu'il conserve son charme indie et toute l'émotion qui le caractérise. Un exercice d'équilibriste remarquable même si James Vincent s'éparpille parfois ("Seek Another"), oubliant de faire opérer la magie qu'il sait pourtant si bien créer. JG

Ça ressemble à une nouvelle expérience signée JVMM
A écouter : "One Thousand Times", "Rising Water", "I Lie Awake Every Night", une complainte lancinante
A zapper : "Killer Whales", raté


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