Rock en Seine 2016 : les meilleurs moments du festival avec Iggy Pop, Aurora...

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Rock en Seine 2016, c'est fini. Mais les festival a encore fait fort cette année sur le Domaine de Saint-Cloud pendant trois jours de musique, avec Iggy Pop, Aurora, Two Door Cinema Club, Casseurs Flowters, La Femme ou Massive Attack. Découvrez les coups de coeur de la rédac !
Crédits photo : Zélie Noreda
Pour sa 14ème édition, le festival Rock en Seine affiche une santé solide. Malgré la chaleur et une programmation moins riche en grosses têtes d'affiche que les années précédentes mais solide, pas moins de 110.000 festivaliers ont répondu présent sur le Domaine de Saint-Cloud les 27, 28 et 29 août ! Et il y en avait pour (presque) tous les goûts et tous les âges, de la légende Iggy Pop au groupe CHVRCHES en passant par les Casseurs Flowters, Foals et La Femme, sans oublier les stars de demain comme Aurora, Little Simz et Bibi Bourelly. Pure Charts vous fait un récap' des meilleurs concerts du festival !

Une programmation musclée : Two Door Cinema Club, La Femme...


En prélude des Last Shadow Puppets sur la Grande scène, Two Door Cinema Club n'a eu aucun mal à dégourdir les festivaliers assommés par la chaleur. Entre pop indie et rock nerveux, le catalogue du trio irlandais regorge de tubes imparables. Mention spéciale aux derniers nés qui, en live, promettent de jolis moments de fougue pour l'album "Gameshow", à découvrir le 14 octobre ! Contre-pied parfait de ce tour de chauffe impérial, les délices raffinés d'Alex Turner et Miles Kanes ont, avec toute l'élégance qui caractérise le rock british, su cueillir à froid un public bien trop heureux d'assister à l'ultime concert des deux icônes. Accompagnés de cordes symphoniques, le leader des Arctic Monkeys et l'ancien chef de file des Rascals ont conclu avec majestuosité ce premier jour de festivités – se payant au passage le luxe de reprendre "Les Cactus" de Jacques Dutronc !

Sous une chaleur torride devant la scène de la Cascade, la fièvre aurait pu durer pendant des heures. Portés par un capital sympathie au zénith, les deux joyeux lurons des Casseurs Flowters, alias Orelsan et Gringe, ont dégainé flow incisif et bonne humeur contagieuse pour embarquer la foule. Bretelles tricolores en place, veste émeraude sur les épaules et godemichet à la main, Marlon, le chanteur de La Femme, n'a pas eu besoin de beaucoup de munitions pour semer la pagaille. Qui d'autre que l'insolent groupe français pour faire se déhancher le public sur un hymne aux mycoses ?

Crédits photo : Christophe Crénel
Enfin de retour après dix ans d'absence, Cassius a choisi Rock en Seine pour présenter sa table de mix en forme de volcan lumineux et surtout son quatrième album, Ibifornia. Un retour réussi qui a fait danser les spectateurs avec malice, entre tubes incontournables ("I <3 u so", "Cassius 1999", "Feeling for You"...) et nouveautés, mixés parfaitement de manière à garder la foule au taquet. Zdar et Boom Bass n'ont pas pris une ride.

Les organisateurs de Rock en Seine ont eu du flair à programmer Sigur Rós à la nuit tombée. Sous une voûte céleste parsemée d'étoiles, toute la beauté de l'univers éthéré du trio islandais a pu se déployer. Accompagné de son fausset, son fidèle archet et d'un jeu de lumières sidérant, le maestro Jónsi a téléporté les festivaliers massés devant la scène de la Cascade dans une bulle hors du temps. Ce fut ensuite Massive Attack qui, entourés d'une pléiade de guests (Young Fathers, Azekel, Tricky...), a marqué l'un des temps forts du festival. Sidéré par l'état du monde actuel, le chanteur Horace Andy a profité de sa venue pour dénoncer les affres de Daesh, tacler Sarkozy et donner son opinion sur l'affaire du burkini avant de conclure le show sur une note aérienne, au son du vertigineux "Unfinished Sympathy".

Crédits photo : Christophe Crénel
Peaches a été à la démesure de son personnage. Provocante, trash, exhibitionniste, la canadienne est montée sur scène avec un danseur barbu SM et une danseuse (souvent seins nus) pour scander son message sur l'égalité des sexes tout en se caressant l'entrejambe et en mimant les positions sexuelles sur son electro clash minimaliste. Peaches aime bousculer et parvient à transformer la scène Pression Live en dance floor. Parfait pour le final de cette édition 2016 !

La légende Iggy Pop !


Face à un public conquis d'avance, Iggy Pop, lui, n'a rien perdu de son tempérament volcanique. Aguicheur -et évidemment torse nu, la légende de 69 ans a offert une leçon de rock'n'roll à plusieurs générations de spectateurs, enthousiastes à l'idée d'enfin voir la légende sur la grande scène du festival parisien. Le corps usé, le pantalon ultra serré, l'Iguane, avec une énergie folle, a revisité sa discographie, alignant les morceaux emblématiques ("I Wanna Be Your Dog", "Passenger"...) pendant plus d'une heure. La ferveur intacte. Tel un jeune premier, Iggy n'a pas hésité à venir au contact de la foule. "Fucking merci".

Crédits photo : Olivier Hoffschir

Le plein de bonnes surprises : Foals, Jack Garratt...


Sur la scène de l'Industrie, CHVRCHES a tout donné pour ne pas faire regretter aux festivaliers le choix d'esquiver la Grande où se produisait au même moment Iggy Pop. Sauvage et combative, Lauren Mayberry a bondi d'un bout à l'autre de la scène aux sons des déflagrations électro-pop rétro de ses deux albums dont le dernier, "Every Open Eye". Il fallait effectivement garder les yeux bien ouverts pour ne pas rater une seule seconde de ce concert explosif !

Tandis que les "Toop Toop" de Cassius transformaient la scène de la Cascade en dancing, les festivaliers se sont dirigés vers la Grande scène pour assister au concert de Foals, honoré de goûter à cet honneur pour la première fois. Un choix plus que légitime : montée en grade, la bande d'Oxford n'a pas à rougir de son ascension tant ses titres indie rock prennent une ampleur démesurée sur scène. Porté par un Yannis Philipakis des grands soirs, pas farouche à l'idée de plonger à plusieurs reprises dans la fosse aux lions, Foals a livré une prestation brute, toute en puissance et intensité. Nul doute que l'enchaînement "Inhaler" / "What Went Down" restera gravé dans les mémoires !

Crédits photo : Zélie Noreda
Auréolé du prestigieux BBC Sound of 2016, Jack Garratt avait à cœur de prouver que sa programmation dans un festival rock pouvait se révéler judicieuse. Bingo : les pépites électroniques de son premier album "Phases" ont autant mis le public en transe que sa dextérité. Clavier, batterie, guitare, chant : le talentueux Anglais de 24 ans, seul sur scène, sait tout faire !

De leur côté, les belges de Ghinzu ont fait leur grand retour après plusieurs d'années d'absence. Le groupe a livré une prestation envoûtante avec ses sucreries pop et ses envolées lyriques entre rock et électro. Voilà qui augure du meilleur pour son quatrième album prévu pour début 2017 et attendu depuis 2009.

Les talents de demain à l'honneur : Little Simz, Aurora...


Le public n'était pas nombreux pour admirer le talent de Little Simz sur la petite scène Pression Live, et les absents ont eu tort ! Adoubée par JAY-Z himself, la rappeuse londonienne a offert un contraste saisissant entre sa carrure frêle et son flow mordant, débité à cent à l'heure. A surveiller de près ! Sur scène, elle a d'ailleurs été rejoint par Bibi Bourelly, chanteuse qui a notamment co-écrit "Bitch Better Have My Money" pour Rihanna. Elle l'avait d'ailleurs précédé sur cette scène deux heures avant pour un concert solo durant lequel elle a présenté avec énergie ses titres - parfois scolaires - comme "Ego", "Sally" ou encore l'excellent "Poet". Mais c'est surtout sa personnalité qui a illuminé son show, avec ses commentaires WTF ("Répétez "Fuck Trump" !", "Voici une chanson sur un mec... qui craint", "J'ai voulu appeler cette chanson "Bitch" mais mon label n'a pas voulu"...). Prometteur !

Ecoutez "Wings" de Little Simz :



Mention spéciale pour Tim Dup ! Sur la scène Ile-de-France, le ton se voulait plus sensible avec la poésie de ce jeune français dont la plume acérée est promise à un bel avenir. Avis aux curieux : son premier EP "Vers les ourses polaires" est disponible depuis le 26 août. Dans un tout autre registre, KillASon fait partie de nos coups de coeur. Sur la scène de l'industrie, ce rappeur/beatmaker/danseur/dessinateur de 21 ans a électrisé un public parsemé au départ, bien dense sur la fin. A l'inverse des concerts mous où la moitié du public est posée dans l'herbe avec sa bière, celui de KillASon a fait remuer Rock en Seine avec un style nouveau mais largement inspiré par des artistes aussi variés que Outkast, Daft Punk, IAM, Snoop Dogg, St Germain, Tyler The Creator ou encore Busta Rhymes. Un mélange d'instrus électro qui tabassent et de moments plus calmes, couvert par des punchlines en anglais. Les spectateurs arrivés en cours de show ont d'ailleurs hallucinés quand KillASon les a remerciés en français. Car contrairement aux apparences, KillASon ne vient pas d'Atlanta mais de Paris et Poitiers. Un showman qui pourrait bien percer plus vite à l'étranger que chez nous.

Mais la plus belle découverte que nous a réservé Rock en Seine reste Aurora. Montée sur la scène Pression live vêtue d'une robe champêtre, la crinière blonde virevoltante, la jeune norvégienne a conquis les cœurs avec son univers pop singulier à la Björk. Touchée d'être face à un public étonnamment fourni, elle n'a cessé de clamer sa gratitude avec sincérité et brin de folie, entre deux tubes de son premier album "All My Demons Greeting Me as a Friend". Touchant !

Découvrez "I Went Too Far" d'Aurora :

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