Crédits photo : Montage Pure Charts
Nick Jonas | "Last Year Was Complicated"
Levels. Libéré des Jonas Brothers, Nick a fait ses preuves en 2014 sur son précédent album, installant une atmosphère R&B, loin des anciens tubes FM partagés avec ses frères. Cette fois, le chanteur va encore plus loin, s'inspirant de sa douloureuse séparation pour "Last Year Was Complicated". Voyant sa carrière exploser en même temps que sa vie privée prenait l'eau, Nick Jonas a trouvé la recette pour panser ses blessures : 18 titres - pour la version deluxe - où s'alignent les déclarations d'amour de la dernière chance, titres charnels ou de rupture (
"Champagne Problems"). Le tout sur des sonorités pop teintées de vibes R&B, débordant de sensualité. La soul dans les veines, Nick Jonas modernise le genre avec quelques jets électro et une bonne dose de groove, renforçant son interprétation pour enchaîner les morceaux accrocheurs ("Bacon", "Under You"...). Même s'il se répète parfois et que l'album traîne un peu en longueur, l'ancienne idole Disney, dans le sillage de Zayn, prouve qu'il a bien grandi.
JG
Ça ressemble à l'album parfait pour les nuits d'été torrides
A écouter : "Voodoo", piste d'ouverture percutante, le funky "Testify", "The Difference",
"Close", l'envoûtant "When We Get Home"
A zapper : les ballades, jolies mais moins inspirées, comme
"Chainsaw" et "Unhinged"
Tom Odell | "Wrong Crowd"
Another Love. Connu pour son tube "Another Love", Tom Odell est tellement plus que ça. C'est ce qu'il impose sur ce deuxième album captivant, voire déroutant. Sans se fixer de limites, le jeune chanteur britannique transcende sa voix, rappelant James Vincent McMorrow ("Sparrow") ou
Paolo Nutini ("Entertainment"), déstructure ses mélodies, et joue ainsi avec l'auditeur et les codes de ses morceaux pourtant calibrés pour les radios. A l'image du premier single qui donne son nom à l'album,
"Wrong Crowd", doté de sifflements, d'une énergie bouillonnante et d'un spleen désarmant. Avec un sens imparable de la mélodie dramatique, Tom Odell, la rage au ventre, nous plonge dans ses tourments amoureux et autres désillusions, grâce à des textes écorchés vifs. Impossible de rester insensible à la justesse de ses mots et des arrangements soignés à l'extrême, malgré les apparences. Accompagné de Rick Nowels (Lana Del Rey, Dido...), l'artiste de 25 ans se paie même le luxe de parfois brouiller les pistes comme sur l'exaltant "Magnetised", aux allures de tube dance, ou le saturé "Daddy". Bluffant.
JG
Ça ressemble à un petit chef d'oeuvre
A écouter : le volcanique "She Don't Belong to Me", à en pleurer, "Somehow", "Constellations", poignante déclaration d'amour
A zapper : "Silhouette", digne d'un boys band 80's, à la fois efficace et insupportable
Fitz and the Tantrums | "Fitz and the Tantrums"
La fiezta. Trois ans après son précédent opus, Fitz and the Tantrums est de retour avec un troisième album éponyme. Tout en gardant son âme indie pop, la bande a cette fois fait appel au hitmaker Jesse Shatkin (Kelly Clarkson, Foxes, Sia...) pour emmener ses chansons dans une autre dimension, plus pop, plus éclatante, plus lumineuse. Et le pari est largement réussi ! Claquements de mains, trompettes régressives et énergie fédératrice envahissent la première piste "HandClap", et l'effervescence ne retombe jamais ! Avec une facilité déconcertante, mais sans tomber dans le piège que réserve souvent ce genre d'exercice, Michael Fitzpatrick et ses camarades appliquent toujours la même recette certes mais alignent une collection de titres pop avec une fibre R&B, positifs et légers, à la bonne humeur communicative ("Run It", "Complicated"...). Les productions manquent cependant parfois d'un peu de soin mais ce disque est incontestablement le
guilty pleasure de la saison !
JG
Ça ressemble à un tube de vitamine C
A écouter : "A Place for Us", le meilleur titre de l'album, "Burn It Down", "Roll Up", "Tricky", "Do What You Want", "Get Right Back", un hit qui s'ignore
A zapper : "Walking Target", répétitive