Superbus, Tegan and Sara, Navii : 3 albums au banc d'essai

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Chaque semaine, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Au programme : Superbus est sur le bon chemin avec "Sixtape", Tegan and Sara revient en force avec "Love You to Death" et Navii fait des débuts prometteurs avec "Tout se donner". Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts

Superbus | "Sixtape"


Wow. On avait fait le deuil des tubes teen, régressifs et bubble gum de Superbus à l'écoute de "Sunset", son précédent disque lumineux et adulte. Mais, toujours sur la route de la maturité, le groupe n'a heureusement pas oublié son ADN sur "Sixtape", continuant à évoquer les tourments de l'amour et la dualité des sentiments ("Impensablement"). La bande emmenée par Jenn Ayache a soigné ses ambiances et productions sur des textes légers mais directs, renouant ainsi avec un univers percutant et cinématographique pour "Soul Sister", mêlant ambiance sucrée et destroy sur l'addictif "On the River" et empruntant au rock californien avec "Next Summer". Jouant avec le français et l'anglais, Superbus s'amuse sur ce sixième album ("J'ai déjà", "Jusqu'à la mer", "Toy Boy"...), et ça se sent ! Mais Jenn, pour la première fois, s'ouvre à coeur ouvert sur des textes extrêmement vulnérables, comme "Strong & Beautiful" ou "Pour mon père", en décalage mais au spleen intense. Avec "Sixtape", Superbus prouve qu'il a bien grandi mais qu'il n'a pas perdu son âme d'enfant. JG

Ça ressemble à l'album adulescent d'un groupe rock français
A écouter : "4 tourments", délicieusement 80's et tubesque, "The Lighter", délirant et single potentiel, "On the River", "Pour mon père"
A zapper : "Run", inabouti malgré une bonne atmosphère





Tegan and Sara | "Love You to Death"


Jusqu'à ce que la pop nous sépare. Tegan et Sara ont mis trois ans avant de revenir avec "Love You to Death". Pour le meilleur. Toujours entourées de Greg Kurstin (Sia, Adele, MARINA and the Diamonds...), les soeurs jumelles canadiennes renouent avec les mélodies accrocheuses mais exigeantes de leur précédent album "Heartthrob", en poussant le curseur encore plus loin. On pense alors à l'excellent "Emotion" de Carly Rae Jepsen. Rien que ça ! Sans perdre une minute, le tandem va droit au but le temps de 10 titres incisifs et implacables, enchaînant alors les tubes potentiels, bourrés d'énergie et de synthés mélancoliques ("White Knuckles"), en tombant rarement dans la facilité ("Boyfriend"). Comme son nom l'indique, l'amour, sous toutes ses formes, est au centre de cette collection rafraîchissante de morceaux électro-pop et tourmentés, clairement inspirés par les années 80 et même 90. Preuve majeure de son évolution et de totale liberté, Tegan and Sara ne cache pas ses sentiments et joue la carte de la transparence sur l'homosexualité féminine ("BWU"), prônant alors l'égalité et la tolérance. Déjà un incontournable. JG

Ça ressemble à l'album électro-pop qui manquait à 2016
A écouter : l'exaltant "Dying to Know", gros coup de coeur, "Stop Desire", "100x", "U-Turn", "Hang on to the Night"
A zapper : "Boyfriend", au texte simpliste





Navii | "Tout se donner"


Coeur océan. Ses yeux sont aussi bleus que les créatures du film "Avatar" qui portent le même nom. Armé de son talent et de son charme juvénile, Ivan Chauvet alias Navii se jette dans le grand bain juste à temps pour l'été. Jolie collection de pop songs enrobée d'une patte folk ou électro selon les humeurs, "Tout se donner" a les qualités et les défauts d'un premier album. Parfois maladroit (sa reprise "Éblouie par la nuit" de Zaz perd sa gravité et donc sa force), entaché par quelques pistes faciles car envahies par des sifflements ("On se sent seul") et des textes gentillets (« Que restera-t-il de nous, des parfums, des images / Je verrai toujours, à travers les foules, ton visage » chante-t-il dans "Turbulences"), le projet est cependant défendu par une sincérité touchante. Tourmenté par les aléas de l'amour et en pleine désillusion, Navii n'oublie jamais d'insuffler à ses mélodies des petites touches d'espoir. Et il le fait avec une belle énergie fédératrice ("J'écoute du Miles Davis") ! Une spontanéité qui contraste avec la tonalité mélancolique de ses chansons qui rappellent beaucoup Louane au masculin - sur "Septième ciel" ou "Juste un indice" particulièrement. Souhaitons-lui le même succès car il ne manque pas de talent ! YR

Ça ressemble à une première rencontre : maladroite, touchante, pleine d'envie.
A écouter : "Juste un indice", "Inconditionnel" et son ukulélé réconfortant, "Turbulences", la graine de tube "Un jour de plus".
A zapper : le trop sucré "On se sent seul" et "Alors souris", un peu (trop) naïf


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