Le streaming bouleverse les règles des certifications d'albums aux Etats-Unis

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Pour suivre la tendance du marché, les États-Unis intégrent désormais les statistiques du streaming pour décerner ses disques d'or, de platine ou de diamant. Désormais, 1.500 écoutes (même gratuites) correspondront à une vente. Une méthodologie qui fait déjà grincer des dents...
Crédits photo : Abaca
En France comme aux États-Unis, le streaming ne cesse de bouleverser le marché. De l'autre côté de l'Atlantique, ce mode d'écoute pèse désormais plus lourd dans la balance que le format CD. Selon la RIAA, l'équivalent de notre SNEP, les revenus générés par des services comme Spotify ou Apple Music ont atteint 1,87 milliard de dollars en 2014. Soit 27% de la totalité des recettes ! Même si certains artistes comme Adele ou Taylor Swift boycottent le streaming, force est de constater que le grand public, lui, a parfaitement adopté le principe de l'écoute en ligne. La Recording Industry a donc décidé de modifier sa méthode de certification pour mieux intégrer ce facteur, plus représentatif des goûts des auditeurs.

1.500 écoutes = 1 vente d'album


Depuis ce 1er février, les remises de disques d'or (500.000 ventes), de platine (1 million) et de diamant (10 millions) pour des albums aux États-Unis se basent sur des chiffres cumulant à la fois les ventes physiques, les ventes digitales et le nombre d'écoutes en streaming. La méthodologie appliquée est la suivante : 1.500 écoutes d'un album équivalent à une vente. Déjà appliqué sur les singles depuis 2013, le principe a également été revu à la hausse pour refléter la plus grande part du streaming. Il faut désormais 150 écoutes d'un même titre pour correspondre à une vente.

Kendrick Lamar ne veut pas "tricher"


Par un effet de mécanique, 17 albums se sont donc vus décerner une certification parmi lesquels "An Awesome Wave" d'Alt-J (or), "Beauty Behind the Madness" de The Weeknd (double platine) ou "Thriller" de Michael Jackson, certifié de platine pour la... 32ème fois ! Le dernier album de Kendrick Lamar, "To Pimp A Butterfly", devient à son tour plaqué de platine. Logique : la semaine de sa sortie en mars 2015, le rappeur américain avait battu le record du plus grand nombre d'écoutes en 24 heures sur Spotify, avec 9,6 millions de clics enregistrés.

Seulement, ces modifications en profondeur ne sont pas perçues d'un bon oeil par tous les acteurs de l'industrie musicale. Le PDG du label Top Dawg Entertainment, qui distribue justement le répertoire de Kendrick Lamar, s'insurge sur les réseaux sociaux contre ces avancées, estimant que seules les ventes pures sont dignes d'être prises en compte. « Nous ne soutenons pas ces conneries de la RIAA. On applique les règles old school, 1 million d'albums vendus est de platine. Jusqu'à ce qu'on atteigne ce cap, gardez vos félicitations pour vous. Nous ne trichons pas » s'emporte Anthony Tiffith dans une série de tweets. Alors que l'interprète de "Alright" est en tête des nominations des prochains Grammy Awards, son dernier album ne s'est réellement écoulé qu'à 790.000 exemplaires sur le sol américain.

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