Tyler, The Creator

On aime cette provocation, pas forcément lourde de sens mais inattendue. Tyler, The Creator ouvre son album en chantant « fuck » à tout va dans le titre éponyme "Wolf", puis enchaîne avec les cris de jouissance sur "Jamba". On se dit alors que le rappeur originaire de Californie n'a pas suivi d'études de littérature, que le contenu n'est pas toujours flamboyant, mais que son flow demeure toujours aussi bon. C'est en quelques mots l'avis que l'on peut se faire après avoir écouté le troisième album du Créateur. "Wolf" est sorti cette semaine mais ne devrait pas permettre au rappeur d'accroître sa notoriété en France. Tout juste séduira-t-il un public déjà conquis, à moins que la longue liste des featurings enregistrés pour l'occasion ne lui permette d'attirer l'attention. Sur ce nouveau disque long de 18 plages, près de la moitié a été enregistrée avec des amis de plus ou moins longue date. Et pas seulement des petites pointures !

Non, Tyler, The Creator joue dans la cours des grands en invitant Frank Ocean, l'un des membres du groupe Odd Future avec lequel il a débuté sa carrière outre-Atlantique. On n'est donc pas surpris de le retrouver sur ce disque, même si Frank Ocean a d'autres chats à fouetter. Entre la promotion de son premier album "Channel ORANGE" et l'écriture de son successeur, il a tout de même trouvé le temps d'enregistrer "Slater", qui mélange deux ambiances, deux univers. On retrouve également Pharrell Williams sur le morceau "IFHY", qui a fait l'objet d'un clip réalisé par Tyler lui-même.

Le résultat est surprenant mais pas aussi amusant que le rappeur l'aurait souhaité. Un point de vue discutable mais il est difficile de se réjouir en regardant Tyler, The Creator jouer à la poupée, et même de voir ses petits personnages tomber en pâmoison, brûlés au briquet.