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jeudi 12 mai 2022 15:40

Sylvie Vartan se confie sur son EP en soutien à l'Ukraine : "C'était une évidence"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Sylvie Vartan sort ce vendredi l'EP "Odessa", dont tous les bénéfices serviront à aider le peuple ukrainien. En interview pour le Parisien, la chanteuse explique à quel point la guerre en Ukraine lui rappelle sa propre histoire, elle qui a fui la Bulgarie à l'âge de 8 ans : "Cela me déchire".
Crédits photo : Bestimage
Sylvie Vartan s'engage en chanson. Ce vendredi 13 mai, l'artiste publiera en digital l'EP "Odessa", dont tous les bénéfices seront reversés à l'Unicef. Un projet musical qui voit le jour pour aider le peuple ukrainien, dont le pays est envahi par l'armée russe depuis fin février. La tragédie rappelle à Sylvie Vartan de tristes souvenirs, elle qui a dû quitter la Bulgarie alors qu'elle n'était âgée que de 8 ans. « Quand j'ai vu à la télévision les images horribles du peuple ukrainien vivant au quotidien sous les bombes, les torrents de larmes des femmes (...), cela m'a complètement chavirée, écoeurée, bouleversée. (...) Je n'ai pas connu la guerre, mais j'ai connu moi aussi l'exode. Avec ma famille, nous avons fui la Bulgarie et son régime totalitaire » confie-t-elle au Parisien, émue : « Je me souviens avec une acuité incroyable de ces moments horribles. Mes parents, mon frère et moi quittant Sofia en train et laissant ceux que nous aimions sur le quai… Se pencher à travers la vitre du wagon et dire au revoir à mon grand-père, qui courait après le train avec son mouchoir à la main, essoufflé… La douleur que ça m'a procurée est à jamais inscrite en moi. Ce type d'événement change à jamais votre philosophie de la vie ».

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"Je devais faire quelque chose"


Ainsi, l'idée de ce projet caritatif « était une évidence » pour la chanteuse : « Je devais faire quelque chose. Lors de mon dernier passage à Paris, avec les musiciens et l'Unicef, on a tout fait en vingt jours. J'espère que les gens adhéreront à ce projet ». Cet EP, qui sortira ensuite le 27 mai en physique, contient cinq chansons qui sont plus ou moins en rapport avec la situation actuelle. C'est notamment le cas de son tube "La Maritza" « interdite à l'époque en Bulgarie, car le pays était à l'époque la petite soeur de la Russie stalinienne » : « La première fois que mon père l'a entendue, il a eu les larmes aux yeux. Je ne l'avais jamais vu pleurer ». Au fil de l'EP, on retrouve également la bien-nommée "Odessa", sortie en 1998, et qu'elle a décidé de réenregistrer puisqu'elle résonne avec l'actualité : « Écrite par Jay Alanski, elle m'avait touchée parce qu'elle parlait de liberté. L'histoire de cette femme qui laisse derrière elle l'Ukraine et sa ville Odessa, pour rejoindre Paris, avait toute sa place dans ce projet ».

On peut également entendre une reprise du tube pacifiste de John Lennon "Imagine", enregistrée lors d'un concert à Sofia en octobre 1990. « C'était la première fois que je revenais en Bulgarie, après la chute du Mur de Berlin. J'ai vu le désespoir des habitants à ce concert, leurs larmes. Pour tout dire, j'avais enregistré une nouvelle version en studio à Paris, nous nous sommes tous appliqués, mais elle était beaucoup moins forte que cette version live » révèle la chanteuse de 77 ans. Tous les bénéfices seront reversés à l'Unicef, « une organisation reconnue, sérieuse, internationale qui fait beaucoup de choses en Ukraine » selon Sylvie Vartan : « Leur travail est réconfortant, dans les endroits les plus difficiles au monde, auprès des enfants qui souffrent. Les enfants ukrainiens qu'on voit à la télévision ont l'air détachés, mais ils comprennent tout, ressentent tout ». Si l'icône se dévoue pour cette mission, c'est donc parce la guerre fait écho à sa propre histoire : « J'ai l'impression de me revoir arrivant en France. Cela me déchire. Mais l'aide que je peux apporter calme un peu ma douleur ».

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