Pierre Garnier

Crédits photo : Elisa Baudoin
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Comment tu te sens à quelques heures de ce concert RTL2 ?
Bien, j'ai hâte ! J'adore ce genre de concerts, en plus ce soir c'est un peu particulier car c'est en acoustique. C'est moi, tout seul avec ma guitare, c'est un peu comme si j'étais dans mon salon avec les gens, c'est intimiste. J'adore. Franchement, j'ai hâte !

Surtout que tu partages l'affiche avec Clara Luciani, Eddy de Pretto et Jean-Louis Aubert !
Oui c'est fou ! Mais que ce soit ici ou sur d'autres plateaux, je rencontre énormément d'artistes et c'est assez fou. Chaque fois j'adore parler avec eux, échanger sur leurs expériences, c'est que du plaisir et je les entends répéter. C'est trop cool, c'est une nouvelle vie pour moi !

Ton album "Chaque seconde" vient de dépasser les 100.000 ventes en à peine quatre mois...
C'est dingue ! Déjà, il y avait eu le premier single "Ceux qu'on était" qui a bien cartonné. Je ne voulais pas me baser sur ce succès pour la suite mais c'était quand même assez gros. Je suis vraiment content que les gens se soient appropriés l'album, l'ont écouté et l'ont aimé. Ça me fait trop plaisir et ça me rassure pour la tournée. J'ai hâte de proposer toutes ces chansons-là en live. Ça prouve que les gens ne se sont pas cantonnés au single, ils sont allés plus loin et ont écouté mes autres chansons. Je suis super content !

Tu t'attendais à un succès aussi important ?
Avant, non ! Au départ, je suis allé à la "Star Academy" pour faire deux semaines de plaisir et ça s'est transformé en trois mois intenses. (Rires) Je ne m'attendais pas à tout ça, on ne ne peut pas s'y attendre. C'est assez fou. Je le vis, j'essaie d'en profiter un maximum, on verra combien de temps ça va durer, j'espère longtemps.



Tu viens de sortir le duo "Chaque seconde" avec M. Pokora. Comment est née cette rencontre ?
Déjà, on s'est croisés sur le prime de la "Star Ac" puisqu'il était venu chanter. Après, en sortant, j'ai fait pas mal de plateaux radios et il était souvent là aussi. On se parlait un petit peu, de temps en temps, et un jour, il m'a dit que "Chaque seconde" était sa chanson préférée de l'album. Je lui ai dit que j'étais chaud pour qu'on la chante ensemble. C'est venu comme ça. On a fait une session studio et le courant est tellement bien passé tout de suite qu'on l'a fait. Je suis très content d'avoir pu le rencontrer, d'avoir pu échanger avec lui et de bien le connaître aujourd'hui.

Tu reprends aussi la chanson culte de Gillette dans une nouvelle pub. C'est assez surprenant ! Pourquoi avoir accepté ?
On me l'a proposé et je trouvais ça cool. J'aimais bien l'idée de pouvoir rendre la chanson d'origine un peu plus rock. Je trouvais ça marrant. Et puis on a passé une super journée à faire ça, donc c'était trop bien.

Tu n'as pas redouté les critiques sur ces deux projets ?
Si, il y a toujours des critiques sur ce genre de projet qui est différent, parce que c'est pour une marque... Mais c'est la vie, c'est normal !

Comment tu gères ces critiques aujourd'hui ?
Des fois, il y a des critiques qui sont très intéressantes. Je peux m'en servir car je les trouve constructives. Parfois, j'écoute les gens qui disent que telle chose ne leur a pas plu et je me dis que j'aurais pu faire ça différemment. Après, il y a des critiques pour critiquer et ça, j'essaie vraiment de passer outre. Mais dans la globalité, je trouve les gens assez respectueux : soit ils me donnent des conseils, en faisant des critiques constructives, soit ils sont contents donc ça me va !

Cet été, tu as fait une pause pour recharger tes batteries. C'était nécessaire ?
Complètement ! J'ai pris quelques semaines de vacances après ces semaines de fou que j'ai eues depuis octobre dernier. C'était important pour moi de souffler, de me reconnecter et de comprendre ce qu'il m'arrivait aussi. J'ai pu revoir mes potes et repartir en vacances. Je me suis reposé seul, j'ai pu revoir ma famille également. Je n'ai vraiment pas fait de musique pendant un mois. Et j'ai pu mieux revenir aussi, pour refaire ce que je faisais déjà il y a quelques mois mais avec plus de forme et d'énergie.



Justement, depuis le début de l'année tu es absolument partout : concerts, interviews, promo, télé... Comment gères-tu la pression au quotidien ?
L'agenda, ce n'est pas moi qui le fais. (Rires) J'ai un agenda que je dois suivre, parfois je dis non à certains trucs, mais je trouve que ça se fait bien ! Et maintenant que la folie est un peu passée, entre la sortie de l'album et la tournée "Star Academy", on essaie d'arranger l'agenda pour que ça ne soit plus ultra chargé et que je ne dors plus, comme ça pouvait être le cas avant. Ça se passe bien, c'est vrai que je suis un peu partout, mais c'est cool car, que ce soit la promo ou les concerts, ce sont des choses que j'adore faire.

On parle de plus en plus de la pression des artistes, je pense à la chanteuse de L'Impératrice qui a quitté le groupe et dénoncé le manque de considération de l'industrie pour la santé mentale des artistes. Tu la comprends ?
Bien sûr ! C'est vrai que ce métier exige une certaine pression : on est tout le temps regardé, nos faits et gestes sont épiés, on nous met une pression pour faire les choses bien. Forcément, il faut être assez droit dans ses baskets et fort mentalement pour réussir à rester là et ne pas s'oublier. Je pense que ça dépend vraiment de la personnalité des gens. C'est vraiment un travail et ce n'est pas facile. C'est beaucoup de pression mais c'est aussi beaucoup de kiff ! Il faut réussir à trouver l'entre-deux pour ne pas se perdre.

Quand on voit que tu es passé de l'anonymat à la célébrité en un rien de temps, et que tes moindres faits et gestes sont scrutés, un tel succès ça peut faire peur ?
C'est vrai que c'est dur de s'y habituer, on ne s'y habitue pas forcément... J'essaie de ne pas trop y faire attention. Je fais de la musique, j'essaie de rester avec ma vie normale sans trop faire attention à tout le monde qui te regarde. Mais c'est vrai que ça peut être très perturbant car tu commences à réfléchir à tous tes faits et gestes, plus qu'avant naturellement. Mais j'essaie de rester au maximum naturel. Je ne suis pas trop dans le contrôle, sinon on se perd de vouloir tout contrôler tout, tout le temps.

Tu vas commencer en janvier ta première tournée solo. Que peut-on attendre ?
Plein de trucs ! (Sourire) J'ai hâte, ça va être trop bien. J'ai fait une tournée avec la "Star Ac", mais on était nombreux et on ne chantait que des reprises. Là, ce sera vraiment une tournée pour moi, les gens vont vraiment venir écouter mes chansons. Je suis très musicien, donc il y aura un gros groupe. Ça va être très musical, je veux aussi une jolie scénographie. Je veux vraiment mettre l'accent sur la scénographie, que la direction musicale soit top, que les gens puissent chanter avec moi et qu'on partage un moment convivial, que ce soit dans les Zénith ou les petites salles.

Justement, le fait de commencer par les petites salles, c'est une façon de ne pas brûler les étapes ?
Oui, mais ce sont des petites salles qui sont déjà énormes de mon point de vue ! (Sourire) L'Olympia c'est quand même un truc de fou ! Je pense que les petites salles sont plus dures que les grandes salles, car tu vois vraiment le public, tu es beaucoup plus proche. Pour tester une tournée et voir si ça fonctionne vraiment, c'est bien d'être un peu plus proche des débuts.

Tu parles beaucoup de tes influences comme Ed Sheeran ou John Mayer, qui se produisent souvent seuls sur scène. Du coup, ce ne sera pas le cas pour toi ?
C'est vrai que j'ai fait pas mal de scène tout seul auparavant, mais là, pour la tournée, je vais avoir beaucoup d'instruments, pour que ce soit vivant et très organique.




Tu revendiques pas mal d'influences rock, notamment Led Zeppelin ou Guns N' Roses que tu dis avoir écouté plus jeune. Mais étonnamment, cela ne transparaît pas encore dans tes chansons. À quand ?
En fait, je pense que je ne ferais jamais véritablement des chansons rock. Ce sont plus des influences... Mais peut-être plus à l'avenir en mettre dans mes chansons, c'est-à-dire faire un mélange entre les chansons que je fais actuellement, qui sont plus pop dans la veine de ce que j'écoute comme Ed Sheeran... Pour la suite, j'aimerais bien tendre vers un mélange des deux. Après je vais voir, il y a la tournée puis je me poserai pour penser à la suite.

Tu as déjà commencé à réfléchir au deuxième album ?
Non, pas trop. J'ai pensé plutôt à comment j'aimerais le commencer. Je n'ai pas encore de chansons, j'aimerais bien le faire à un moment où je pourrais m'isoler et faire plein de chansons pendant deux-trois semaines, puis trouver des gens pour leur proposer... Mais je veux vraiment commencer en étant tout seul dans un premier temps.

Tu as fait une reprise d'Ed Sheeran, "Bloodstream" qui a été très saluée. Même Ed Sheeran en personne a répondu !
Enfin il a répondu... Il a plutôt commenté la publication ! (Sourire) Ça me fait plaisir parce que je suis trop trop fan. Quand Ed Sheeran commente une vidéo sur laquelle je chante sa chanson, ça veut dire qu'il valide vraiment ma reprise ! Je suis comme un fou, je suis trop heureux. Rien que ça, ça m'a refait ma journée. C'est assez fou parce que c'est un truc que je ne pensais jamais atteindre. Déjà, là où je suis aujourd'hui en France, mais en plus avoir une petite tape sur l'épaule de l'international, d'Ed Sheeran, ça fait plaisir.

Les fans ont remarqué que ton concert à Lille et celui d'Ed Sheeran étaient très proches... Peut-on rêver d'un duo ?
Oui, les dates coïncident ! On est à deux jours près. Pourquoi pas, il n'y a rien de prévu pour le moment, je n'ai pas été contacté à part ce « So good » que j'ai vu. J'aimerais bien, pourquoi pas déjà aller le voir, après on verra.

J'ai récemment interviewé Victorien et il m'a dit que, pour lui, des duos entre élèves de la "Star Academy", ça n'arrivera pas tout de suite. Tu comprends ce choix ?
C'est vrai, je comprends totalement. On en avait déjà parlé tous les deux en plus... C'est vrai que là, on était tous ensemble pendant la "Star Ac" et c'est important que chacun trouve son identité, fasse son propre bout de chemin. Pourquoi pas peut-être dans plusieurs années se retrouver, ce serait très cool. Mais de le faire là dans l'immédiat, c'est comme si on continuait la "Star Ac". C'est important que chacun fasse ses projets et puisse trouver sa patte.

Clara Luciani, qui est à ce concert RTL2 ce soir, a été choisie comme marraine de la nouvelle saison de "Star Academy". Un bon choix selon toi ?
Oui, je pense ! C'est vrai que je ne la connais pas encore, je l'ai juste croisée rapidement. Mais ça va être une très bonne marraine. Et j'ai surtout hâte de voir la nouvelle saison, comment ça va se passer... Maintenant que je l'ai vécu, je suis un peu nostalgique de me dire que c'est déjà la fin pour nous.

En tant que gagnant, quels conseils donnerais-tu aux nouveaux élèves ?
C'est dur de dire ça, car chacun ne vit pas les mêmes choses, mais le conseil c'est d'être tous ensemble, essayer de ne pas s'embrouiller. C'est une aventure qui est dure, mentalement et physiquement, donc on peut s'entendre et s'entraider un maximum sans se forcer. Ça peut les aider à vivre cette aventure. Et il ne faut pas oublier qu'il ne faut pas se mettre de pression. La musique c'est ta passion, fais-le à fond. Ce n'est que de la musique.

Beaucoup espèrent voir dans la nouvelle promo les "nouveaux Pierre, Julien, Helena"... Qu'est-ce qui, selon toi, a fait la différence avec ta promo ?
Ça, je pourrais pas trop te dire. Mais je pense que c'est peut-être le fait qu'on s'entende, qu'on était vraiment là pour faire de la musique, il y a eu une énergie de groupe... Nous, on l'a vécu de l'intérieur mais peut-être que de l'extérieur, on a été vu comme un groupe attachant, peut-être qu'on chantait tous très bien. (Sourire) Mais ça a vraiment joué !