dimanche 14 octobre 2018 13:09
Parcels en interview : "Cet album, c'est notre voyage, notre histoire"
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Un an après la déferlante "Overnight" produite par Daft Punk, les Australiens de Parcels viennent de sortir un premier album éponyme très attendu. Les cinq musiciens ont accepté de répondre à nos questions et se sont confiés, entre deux rigolades, sur leur amour des Beach Boys ainsi que sur l'intemporalité de leurs 12 nouveaux titres.
Crédits photo : Antoine Henault
Propos recueillis par Théau Berthelot. Quand et comment avez-vous formé Parcels ? Louie : On s'est formés au lycée. Patrick : Nous quatre [il pointe du doigt Louie, Noah et Anatole, ndlr] , on s'est rencontrés à l'âge de 13 ans. C'était une petite ville donc on a facilement sympathisé. Après, eux trois ont déménagés dans un autre lycée et ont rencontré Jules. Jules : Parcels s'est formé assez tôt. Quasiment quand nous avons fini le lycée. Nous avons tous joués dans d'autres projets avec d'autres musiciens avant cela. Ce qui nous a réunis est notre passion pour l'electro. On n'est pas très attendu, si ? Votre premier album est très attendu car vous êtes en vogue en ce moment : comment vous le ressentez ?Jules : Je n'ai pas l'impression que l'on soit très en vogue (rires) et que l'on soit si attendus. Mais c'est sympa de le penser et j'espère que cela va motiver plus de monde à nous découvrir. "Overnight" a été produit par les Daft Punk, comment les avez-vous rencontrés ? Jules : Ils sont venus à notre premier concert, invités par le premier label. Ils nous ont rencontré après et on a été invité à passer quelques jours dans leurs studios et voilà comment ça s'est fait ! Pourquoi on ne retrouve pas la chanson sur l'album ? Anatole : Elle n'est pas sur l'album car on l'a écrite il y a longtemps et on sentait qu'elle était trop déconnectée des nouveaux titres. C'aurait été stylé que les Daft Punk produise tout l'album mais on préfère tout faire nous même. Ce n'était pas les mêmes endroits, les mêmes époques... C'aurait été cool que les Daft Punk produisent l'album L'album sort en octobre, mais les chansons sont plutôt calibrées pour l'été : cette sortie "tardive" est-elle voulue ? Jules : Si tu es en Australie ou en Amérique du Sud, ce sera bientôt l'été (rires). Noah : J'aime l'idée que des chansons a priori estivales puissent être écoutés le reste de l'année. Patrick : L'hiver, les gens ont plus tendance à écouter des trucs sombres, froids. Ça fait sens. Quand c'est l'été, les gens s'y préparent avec les festivals... Jules : J'aime l'idée que les gens puisse écouter ces chansons comme un échappatoire au quotidien, en espérant que cette écoute ne dure pas qu'une saison et soit prolongée sur le reste de l'année. Il y a assez de choses sombres dans le monde comme ça ! Louie : On a enregistré l'album l'hiver dernier en plus ! Regardez le clip de "Tieduprightnow" de Parcels : Vous n'avez pas peur d'être catalogué ou d'être comparé aux Beach Boys, par exemple? Jules : J'aime cette comparaison. C'est l'un des plus grands groupes au monde, toutes leurs chansons sont géniales. Elles le sont parce que ce n'est pas quelque chose que l'on entend souvent, même de nos jours. Louie : Les Beach Boys étaient aussi enfermés dans une case, mais ils ont réussi à s'en extirper et ça s'entend dans tous leurs albums. C'est plutôt un bon exemple pour nous ! Patrick : Je ne pense pas qu'en écoutant l'album, des gens vont se dire que ça ressemble aux Beach Boys. Les Beach Boys ? Un des plus grands groupes au monde Ces 12 titres semblent plus "posés" que les précédents...Noah : Il y a surtout moins d'électronique, je pense ! Jules : Il y a plus de compression dans le son. Il y a plus d'extrêmes que dans l'EP "Hideout". On a beaucoup travaillé sur le son. Nos voyages nous ont largement influencés pour rendre l'écoute aussi confortable que punchy. C'est un album dynamique; mais ça dépend de comment on l'écoute. Si on le met sur de grosses enceintes, évidemment que ça va fortement ressortir mais ce ne sera pas le cas partout. L'album semble conçu comme une véritable histoire avec une piste finale ("Credits") : quel est le concept derrière ce disque ? Noah : Ça raconte notre histoire. Tout ce qu'on a vécu et exploré ces dernières années avec beaucoup de sons. C'est pareil avec les paroles, il y a quelque chose de personnel mais que l'on voulait tous partager. C'est notre voyage durant ces quatre années. Pourquoi avez-vous choisi cette imagerie aérienne sur la pochette ? Jules : C'est notre directrice artistique qui a choisi cela, après avoir écouté l'album. Elle est revenue avec ce concept qui est aussi en accord avec les thématiques de l'album. Ces dernières années, on a voyagé partout. J'aime bien l'idée que ce soit notre premier album et que la pochette nous montre en train de débarquer. Tous vos titres sont réunis comme un seul mot : est-ce un message ? Patrick : Un message d'unité, de "vivre ensemble" ! Regardez le clip "Lightenup" de Parcels : Cet album raconte notre histoire Pour expliquer votre clip "Lightenup", vous avez dit qu'il s'agissait d'une satire sur la célébrité : c'est ce que vous ressentez à l'heure actuelle ?Jules : On va dire que c'est un peu exagéré ! (rires) Mais c'est quelque chose auquel nous devons faire attention en tant que musicien, le côté obscur de la célébrité. Noah : C'est plutôt basé sur plus sombres fantasmes, les pires choses qui puissent nous arriver. Mais avec un côté jet-set très esthétique et surréaliste. Vous êtes de Byron Bay en Australie mais vous vivez maintenant à Berlin où vous avez enregistré le disque. Pourtant le disque sonne comme si vous vouliez directement retourner là-bas : vous avez le mal du pays ? Jules : Je n'ai pas ce souvenir-là particulièrement. Mais on essaie toujours de s'y référer ou d'en rappeler des signes comme avec le clip de "Tieduprightnow". Nous arrivons avec cette idée, ces souvenirs de lieux ensoleillés en les exprimant de manière théâtrale. Mais c'est surtout parce que nous sommes inspirés par la musique exotique. Cette idée d'enregistrer à Berlin était-elle une façon de marcher dans les pas de David Bowie, U2 ou Depeche Mode ? Patrick : C'est une belle façon de voir les choses ! Anatole : Le studio dans lequel nous pensions enregistrer au départ, il y avait d'anciennes cassettes d'enregistrement de Bowie avec de nombreuses annotations. C'est cool d'avoir cette histoire, cette mémoire dans ces studios. Avec notre musique, on prône l'unité Vous tournez quasiment non-stop depuis un an : est-ce que vous avez la même énergie chaque soir ?Noah : On n'a pas la même énergie, quelques minutes avant de monter sur scène. Certains soirs, on est plus excités que d'autres. Mais 5 minutes avant le début, on retrouve tous une sorte de motivation commune. Jules : Tout dépend du lieu, si on joue dans une salle prestigieuse, on a plus de pression à cause de l'environnement. Dans ces cas-là, on prie pour que tout se passe bien. Ou quand il y a beaucoup de monde. Vous jouez assez souvent en France (30 fois en 12 mois) : comment trouvez-vous le public français ? Patrick : On les aime bien ! Noah : Ils ont du répondant, ils sont très attentifs à ce que nous faisons. Patrick : Nous parlions hier à un ami français qui nous disait « le public français est tellement chiant, ils restent immobiles ». Ça nous arrive de voir ça, des fois ils ne sont pas comme des fous, mais ils sont au rendez-vous et adorent ce qu'on fait. Jules : Et ils s'amusent quand même ! Vous pensez déjà à la suite? Jules : Ça nous trotte toujours dans un coin de la tête. Là, on a beaucoup de choses à faire. On est très excités de sortir ce nouvel album et d'apprendre à jouer les chansons sur scène : c'est notre objectif premier. Mais on pense toujours à la suite !
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