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Covid-19 : Michaël Youn s'en prend aux artistes qui "ouvrent un peu trop leur gueule"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Michaël Youn et son humour potache étaient de retour hier soir sur M6 dans le "Morning Night". Invité sur Europe 1 pour parler de l'émission, le comédien a évoqué la crise sanitaire et fait appel à plus de solidarité, taclant au passage les artistes qui "ouvrent leur gueule" contre le gouvernement : "C'est difficile pour tout le monde".
Crédits photo : Bestimage
Le "Morning Live", l'émission culte qui réveillait vos voisins dans les années 2000, était de retour hier soir sur M6 dans sa déclinaison évènementielle du "Morning Night". Suivi par 2,04 millions de téléspectateurs, le programme, aussi délirant qu'absurde, a vu Jenifer chanter l'hymne national américain en l'honneur de Joe Biden et Michaël Youn ressusciter son personnage de Fatal Bazooka, rappeur bling-bling se cachant derrière les succès fous des tubes "Fous ta cagoule" (2006) et "Mauvaise foi nocturne" (2007). Et en musique s'il vous plaît, avec un nouveau single intitulé "Le Bwerk" ! Un simple clin d'oeil aux nostalgiques, assure le trublion. « Il n'y pas de calcul derrière ça. Il ne va pas y avoir d'album qui va sortir derrière » confesse-t-il dans une interview à paraître ce week-end sur Pure Charts.

"C'est un moment où il faut qu'on soit solidaires"


Invité de l'émission "Culture Médias" sur Europe 1 mardi avant la diffusion du "Morning Night", Michaël Youn a évoqué la liberté de ton que lui a laissé la chaîne avant d'être interrogé, en tant qu'humoriste, comédien et réalisateur, sur le contexte économique difficile pour le monde culturel. Alors que les salles de cinéma et de spectacles restent portes closes en France, même si la ministre de la culture se dit "confiante" pour la reprise des festivals cet été, le pilier des Enfoirés a tempéré les esprits qui s'échauffent. Pour lui, les coups de gueules des artistes, comme ont pu le faire publiquement M. Pokora, Benjamin Biolay, Calogero ou Clara Luciani, n'aident pas à faire avancer les choses. « Je trouve que certains de mes camarades ouvrent un peu trop leur gueule en ce moment à demander de rouvrir les salles de cinéma et les théâtres » estime Michaël Youn, qui dit comprendre leur « frustration » et celle « des Français qui sont en manque de vie sociale et de culture ».



"Est-ce que j'ai le droit de me plaindre ?"


Pour autant, l'humoriste tient à rappeler que dans cette situation épidémiologique sans précédent, la priorité reste la santé de la population et des personnes les plus fragiles : « Attendez ! Laissez les choses rentrer dans l'ordre. Oui, c'est difficile, c'est difficile pour tout le monde. Mais je crois que vraiment, c'est un moment où il faut qu'on soit solidaires ». « C'est facile de dire que ce ne sont pas les bonnes mesures de se planquer ensuite derrière un compte Instagram ou Twitter » a-t-il renchéri. Michaël Youn a pourtant été impacté de plein fouet par les conséquences de la pandémie. Sorti durant l'été, son film "Divorce Club" n'a pas rencontré le succès auquel il était promis. Les cinémas désertés par les spectateurs, la comédie avec Arnaud Ducret a enregistré seulement 700.000 entrées en salles. « On avait pris des récompenses à l'Alpe d'Huez. On était sur une superbe lancée, ça allait faire un carton » a-t-il commenté, déçu mais refusant de s'apitoyer sur son sort. « lI y a 60.000 personnes qui sont mortes du Covid-19 en France. Donc est-ce que j'ai le droit de me plaindre pour des entrées au cinéma ? Non » a-t-il conclu.

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