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dimanche 17 février 2019 12:56
Metronomy en interview : "Nights Out a une connexion particulière avec les Français"
Metronomy fête dignement les 10 ans de "Nights Out" avec la ressortie de l'album dans une version deluxe. L'occasion pour Joseph Mount, tête pensante du groupe, de revenir sur la création de ce disque culte au micro de Pure Charts.
Crédits photo : Andrew Whitton
Propos recueillis par Théau Berthelot. Metronomy fête les 10 ans de "Nights Out" mais cette édition sort... 11 ans après ! Un problème de planning ? Vu qu'il est sorti en septembre 2008, techniquement cela fait 10 ans et demi (rires). Je n'étais pas au courant qu'il s'agissait des 10 ans ! J'étais en train de travailler sur le sixième album de Metronomy quand on m'a prévenu. Je n'y avais pas vraiment pensé, mais une personne du label m'a contacté l'été dernier en me disant « ce sont les 10 ans de "Nights Out", on devrait faire quelque chose ». Mais c'était un mois avant le véritable 10ème anniversaire donc le timing était très serré. Je leur ai dit « Pourquoi maintenant ?? Vous auriez dû me prévenir plus tôt » (rires). Je pense que ça a été un petit problème d'organisation. Quelle était l'envie principale derrière "Nights Out" au départ ? A l'époque je débarquais tout juste dans le monde de la musique et je voulais faire un album qui soit véritablement un concept, une déclaration. Mon but était de prouver au monde que j'étais intéressant. J'étais jeune à l'époque et je voulais faire quelque chose de pertinent. Regardez le clip de "Radio Ladio" de Metronomy : Je m'amuse beaucoup plus aujourd'hui qu'à l'époque Tu le décris comme un album concept "pitoyable" sur le fait de "sortir et de passer une soirée de m*rde". C'était quelque chose de personnel ?Oui ! Je vivais à Londres en 2008. Quand on est impliqué dans la musique, quand on l'adore, il s'agit d'une seconde maison pour nous. Ça a toujours été mon cas. J'ai toujours été intéressé par le côté sociétal des choses et en déménageant à Londres, je voulais tout le temps sortir pour rencontrer des gens... Je me sentais triste quand je rentrais seul chez moi. On se sent vide d'une certaine façon. Je ressentais certainement ça parce que j'étais jeune mais c'était ma vie : sortir et essayer de créer un réseau autour de moi. La seule erreur a été de dire que c'était « pitoyable » : j'ai sûrement dit ça car je me sentais gêné par cette idée... Tu t'en es sorti de cette fameuse "soirée" ? J'en suis sorti grandi (Rires) ! Dans un sens, on sait toujours ce qui va se passer, mais on essaie d'en profiter. Je m'amuse beaucoup plus aujourd'hui qu'à l'époque dans ces soirées. Qu'est-ce que "Nights Out" a changé pour toi ? Absolument tout ! C'était le premier album de Metronomy qui sortait sur un label, chez Because. Grâce à ce disque, on a fait le tour de monde et on a commencé à avoir un public, en France notamment. Ça a tout changé pour nous. Est-ce que tu le considères comme le meilleur ou le plus abouti ? (Il réfléchit) Je ne sais pas... A chaque fois que l'on fait un disque, on a toujours l'impression que c'est le meilleur que l'on fait. C'est toujours ton préféré. Tu ne peux pas te dire « je préférais celui d'avant, mais je ne peux pas le refaire ». C'était mon favori quand je l'ai fait et quand je l'écoute aujourd'hui, il y a une sorte de distance qui fait que je l'écoute avec une oreille différente. Tu vois, par exemple, je n'ai pas écouté "The English Riviera" pendant des années. Parfois, c'est mieux de recevoir l'avis d'autres personnes. Mais je pense quand même que "Nights Out" reste comme mon favori car nous avons toujours des fans qui nous suivent depuis cette époque. En ce temps-là, ils avaient 17 ans et ils viennent toujours à nos concerts aujourd'hui. Il y a une sorte de connexion qui est spéciale avec cet album. Tout à coup, vous vous êtes retrouvés sous le feu des projecteurs. Quel effet ça fait ? Ça a toujours été un processus "doux" pour nous. Ce qui est sûr, c'est qu'avec cet album, c'est la première fois qu'on s'est senti désiré. Il y a commencé à avoir un public, des articles... C'était excitant de faire de vrais interviews pour la première fois, de parler librement de ta musique à un large public. Aujourd'hui, cette célébrité est plus de l'ordre de la reconnaissance. Moi, je n'ai pas changé (rires). Ecoutez la version française de "Heartbreaker" par Metronomy : C'est en France que l'on fait nos meilleurs concerts La version française de "Heartbreaker", c'est un cadeau pour les fans...En vérité, on a enregistré cette version à l'époque ! On ne l'a jamais sortie, je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. C'est drôle d'entendre ma voix aujourd'hui... Je parle français maintenant, mais à l'époque, j'ai dû écrire les paroles en phonétique. Je ne savais pas vraiment ce que je chantais (rires). Quelle est votre relation avec le public français ? Elle est incroyable et vraiment inhabituelle. Evidemment tu as des stars comme Rihanna qui sont populaires partout dans le monde, mais nous sommes à un autre niveau. Mais notre succès en Angleterre et en France est vraiment insolite. Mes enfants sont à moitié français puisque ma copine l'est et c'est donc devenu une grosse partie de ma vie. Voir les Français danser sur notre musique et nous adorer, c'est tout simplement génial. Quand j'étais plus jeune je ne faisais pas de la musique pour être français (rires). Mais j'ai l'étrange impression que "Nights Out" a une connexion particulière avec le public français, je ne sais pas trop pourquoi... Je suppose que c'est lié à la French Touch, à l'électro-pop française. On adore venir jouer en France, c'est le seul endroit où on prend autant de plaisir à jouer qu'en Angleterre. Comment expliquer que la France soit l'un de vos publics les plus fidèles ? J'ai l'impression que c'est quelque chose de pérenne. Si les Français nous aiment et veulent qu'on joue, on viendra et on jouera (rires). Le public est toujours à fond. Le Mexique a été le troisième pays, après l'Angleterre et la France, où on a commencé à avoir du public. Notre relation est comme une connexion naturelle. Je pense que tant que les Français nous aiment, on viendra jouer. C'est toujours ici que l'on fait nos meilleurs concerts. 2019 sera l'année du nouvel album : que pouvons-nous en attendre ? Je pense que l'on peut attendre quelque chose d'assez ambitieux. Ce sera le sixième album de Metronomy et c'est la première fois qu'on a fait véritablement une petite pause avant de se remettre à l'écriture donc je pense que le résultat sera très bon. Ce sera aussi excitant que les 10 ans de "Nights Out". Souvenez-vous du clip de "Love Letters" de Metronomy : Tu as évoqué Twenty One Pilots comme inspiration dans une récente interview à DIY, est-ce toujours le cas ? La raison pour laquelle "Nights Out" est si spécial est que quand je l'ai fait, j'avais la vingtaine. Et le public avait le même âge donc il y avait un côté magique dans le fait d'écrire des chansons qui s'adressaient à un public qui a le même âge. Cela peut arriver quand on est plus vieux mais je pense que la vingtaine est vraiment le bon moment pour se connecter au public. La première fois que j'ai entendu Twenty One Pilots, je n'ai pas aimé car je n'ai rien compris. Mais au bout de plusieurs écoutes, j'ai commencé à apprécier ce qu'ils faisaient. Je pense que si j'avais écouté ça à 17-18 ans, j'aurais littéralement adoré (rires). Dans leur musique, j'entends ce que les jeunes peuvent aimer là-dedans, avec leurs paroles toujours très mystérieuses etc. "Il risque d'en surprendre plus d'un" peut-on lire : va-t-il dérouter comme "Summer '08" ? Je pense que ça pourra être effectivement surprenant... (il réfléchit) je ne sais pas. C'est sûr qu'il surprendra mais je ne sais pas de quelle façon. Il sortira quand ? Je ne sais pas encore. Il ne sera pas publié cet été, donc un peu après je pense ! Tu préfères le Joseph Mount de "Nights Out" ou d'aujourd'hui ? Définitivement celui d'aujourd'hui (rires) ! Récemment avec Gabriel, qui était dans le groupe à l'époque, on essayait de retrouver des photos de cette période. Et chacune d'entre elles étaient prises sur un vieux portable avec une très mauvaise qualité. On avait l'air tout le temps bourré ou déchiré dessus. Gabriel m'a avoué : « C'est dégueulasse » (rires). C'était une bonne manière de décrire les choses. A l'époque, on partageait les petites chambres en tournée. Je préfère le moi d'aujourd'hui. Si c'était à refaire, changerais-tu quelque chose ? Non, rien du tout. J'ai tout apprécié. Même si certaines choses ont semblé embarrassantes, c'était cool.
Pour en savoir plus, visitez le site internet officiel et leur page Facebook du groupe.
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