Medi And The Medicine Show

Nous vous en parlions déjà il y a deux ans. Medi avait quitté les siens pour aller apprendre son métier dans les clubs rock de Londres pendant trois ans ! Il y a fait des rencontres, s'est retrouvé plusieurs fois sur scène avec U2, et s'en est revenu d'Albion avec son premier album sous le bras. Enregistré avec son groupe The Medicine Show, dans les studios de Dave Stewart (ex-Eurythmics), et... réalisé par ce dernier. Terry Hall, au hasard d'un lavabo, lui offira d'ailleurs deux chansons. Bercé par les Stones et Led Zeppelin, Medi nous offrait un premier opus - dans la langue de Shakespeare - les ambiances éthérées et cristallines d'un Jeff Buckley en pleine "Grace" ou les riffs funky du Kravitz de "Let Love Rule", porté par le single "Yeah Yeah", notamment en playlist sur Ouï FM (voir le clip en fin d'article).

Vous n’avez également pas pu passer à côté de lui lorsqu’il accompagnait Charlie Winston, sur scène et sur disque. Medi est également bassiste, n'a pas son pareil pour ressusciter le Wurlitzer (piano électrique mythique des albums de Stevie Wonder) et tient la guitare comme Steve Cropper, son héros, dont les riffs émaillent les hits d'Otis Redding et de la Stax, cet autre label légendaire (aux côtés de la Motown) de soul américaine.

Si les chansons de cet album solo sonnent d'emblée comme des classiques, c'est justement que Medi a “fait ses classes”. D'une humilité absolue, ce bosseur acharné a depuis plus de dix ans, de Nice (formé au conservatoire par André Ceccarelli) à Londres en passant par Paris, mis ses multiples talents au service de la musique. Des concerts en première partie de Duffy, Supergrass ou KT Tunstall. Tantôt jammeur, tantôt fédérateur d'une scène cosmopolite se pressant aux désormais incontournables sessions du jeudi soir au Café Justine rue Oberkampf. Toujours rassembleur et positif, profondément habité par la musique, et rêvant de ressusciter l’atmosphère des célèbres sessions "Soul Train" que diffusaient la TV américaine il y a encore quelques années.

Du haut de ses trente ans, Medi a, comme le dit de lui Tony Berg, «l'enthousiasme d'un gamin tout en assurant comme un pro». Lorsqu'on sait d’où vient le compliment, cela se savoure. Tony Berg est un personnage éclectique éminemment respecté dans le métier aux Etats-Unis. Directeur artistique chez Geffen, il y a signé Beck et The Black Rebel Motorcycle Club. Réalisateur artistique, il a officié auprès d'Aimée Mann, PIL et Wendy & Lisa, jobs qui ont succédé à une longue carrière de musicien de session dans les seventies (le guitariste du Muppet Show, en vrai, c’était lui). Enregistré à Brentwood / Los Angeles, dans le studio personnel de Tony Berg, Zeitgeist (archipel de quelques mètres carrés au fond d’un jardin et temple du matos vintage constitué autour de la console API sur laquelle John Lennon realisa "Mind Games"), le disque sonne comme un coup de maître.



L'album "You've Got Me (Moving)" sera disponible en bacs à partir du 24 janvier 2011 (mais déjà porté par le single "How Would You Do It"), et l'artiste se produira les 14 (sold-out) et 15 décembre prochains, sur la scène de La Boule Noire, à Paris.