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Manau : Cédric Soubiron raconte sa descente aux enfers, entre dettes et alcoolisme

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Avec Martial Tricoche, Cédric Soubiron est le deuxième membre fondateur du groupe Manau, star des années 90 avec son tube "La tribu de Dana". Retombé dans l'oubli après son départ en 2005, l'homme a sombré dans l'alcoolisme avant de faire faillite. Il raconte sa descente aux enfers.
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR
Ils se sont rencontrés à la fin des années 80 dans une radio locale de Villetaneuse, en Île-de-France, où ils étaient tous les deux animateurs. Mais ce n'est qu'en 1998 qu'ils gouteront à un immense succès dans toute la France et même au-delà. Eux ? Ce sont Martial Tricoche et Cédric Soubiron, les deux membres fondateurs du groupe de rap celtique Manau. En sortant les binions - cornemuses bretonnes - sur son premier single "La tribu de Dana", la troupe a fait danser plus de 1,5 million de Français. Dans la foulée, l'album "Panique Celtique" s'est écoulé comme des petits pains et a raflé la Victoire de la musique du "Meilleur album rap", devant ceux de poids lourds comme McSolaar ou NTM. « Je suis dans la nostalgie du rap. Les seuls trucs récents que j'écoute, c'est quand les Public Ennemy ou Redman ressortent un album » confie Cédric à Street Press.

"Je prenais une rue et je me faisais tous les bars"


A 42 ans, barbe négligée et début de calvitie naissante, le musicien revient sur sa terrible descente aux enfers. Après le succès, Cédric Soubiron a sombré dans l'alcoolisme. « Je prenais une rue et je faisais tous les bars. Pas des trucs VIP mais plutôt les endroits sombres, vers Pigalle ou dans le 19e. Et ça me prenait beaucoup de temps pour m'en remettre », raconte-il, avec un accent qui ne l'a pas quitté. C'est à cause de son goût pour la boisson et les virées nocturnes qu'il prend la décision de quitter Manau en 2005. D'autant qu'artistiquement, il ne se sent plus en phase avec ses acolytes : « Il y a des chansons que je n’aime pas. On va dire que je suis fier à 80% de ce qu'on a fait ».

"On m'a tout pris"


Mais s'il s'éloigne des groupies hystériques qui l'empêchaient, raconte-t-il, de prendre le RER, le musicien ne retrouve pas la quiétude. En 2006, il tente une recon­ver­sion éton­nante en ouvrant une poisson­ne­rie à Bagno­let, en Seine Saint-Denis. « C'était avant tout pour ne pas rester sans rien faire », confie-t-il à Street Press. Malheu­reu­se­ment, l'expérience se solde par un échec. Au bout de deux ans, le commerce est placé en liquidation judiciaire et Cédric est pourchassé par le fisc. « J'ai vécu l'en­fer, J'ai perdu toutes mes écono­mies. Je me suis retrouvé avec des dettes incroyables. Ils m'ont tout pris », se rappelle-t-il avec une émotion vive. Criblé de dettes, Cédric est obligé de se séparer d'une belle maison « à la déco digne de César » achetée lorsque Manau était au sommet de la gloire. Un véritable crève-coeur. « J'en ai voulu à la Terre entière », se remémore-t-il.

Aujourd'hui, Cédric Soubiron respire à nouveau. L'homme de 42 ans réussit à vivre grâce aux royalties des tubes qu'il a collectionnés. « L'équivalent d'un bon salaire » assure-t-il, même si l'essentiel de ces revenus lui sert à éponger ses créances. Après la musique, il s'est trouvé une nouvelle passion : le théâtre. En 2015, il sera à l'affiche de deux pièces au théâtre de L'étoile du Nord à Paris : "Angelo, tyran de Padoue" de Victor Hugo et "Le monte-plats" d'Harold Pinter. Mais s'il prend un grand plaisir à monter sur les planches, le Breton garde le chant dans un coin de sa tête. Toujours en bon termes avec Martial Tricoche, il se dit même partant pour une reformation de Manau !
Toute l'actualité de Manau sur leur site internet officiel et leur page Facebook.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Manau sur Pure Charts.
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