MARINA

Crédits photo : Facebook officiel de Marina & The Diamonds

En 2010, Marina & The Diamonds avait surpris, et même séduit, avec son premier album intitulé "The Family Jewels". Au cours de l'été 2011, la chanteuse britannique annonçait son retour avec un nouvel opus par le biais de la mise en ligne du titre "Fear And Loathing", une ballade en piano/voix où seules les cordes atténuent la voix puissante de Marina & The Diamonds. Suivait ensuite la chanson "Radioactive", qui n'a pas rencontré le succès escompté. Puis, plus rien. Silence radio jusqu'à ce que des démos fassent leur apparition sur la Toile, et d'autres titres dévoilés dans leur version acoustique avant d'être mis en ligne sur le site internet de la chanteuse durant les semaines qui ont précédé la sortie de son deuxième album.

De quoi annoncer la tonalité pop d' "Electra Heart" ! Ce projet a été présenté par Marina & The Diamonds comme un album-concept, en partie produit par Dr Luke (Katy Perry). Pas étonnant de retrouver des similitudes entre le single "Primadonna" et certains titres chantés par l'Américaine. Côté production, Rick Nowels (Madonna), Liam Howe (Sneaker Pimps) et Greg Kurstin (Lily Allen) ont mis la main à la pâte. En résulte un disque « divisé en 4 catégories : "Su-Barbie-A", "Teen Idles", "Le Destructeur" + "Stars & Queens" » expliquait Marina & The Diamonds, ajoutant par ailleurs que «"Electra Heart" symbolise le mensonge, les illusions et la mort du rêve américain ».

Une division en quatre parties marquée par différents rythmes et différentes orientations musicales. Car entre un "Bubblegum Bitch" dynamique et presque saturé, et la ballade planante et plus dépouillée "Valley Of The Dolls", ce serait presque le grand écart sans la voix si singulière que Marina & The Diamonds a bien utilisée. Entre le lyrisme et les hauteurs suraiguës que l'on retrouve sur à peu près tous les titres, et notamment sur "Fear And Loathing" ou encore "Living Dead", et cet exercice qui consiste à trancher dans un registre plus grave, l'artiste excelle. Très électronique, et de surcroit très produit, ce disque varie entre des morceaux au tempo plus soutenus, sans non plus être des morceaux calibrés pour les dancefloors, et des ballades assez douces pour laisser l'oreille se reposer. Du côté des morceaux les plus dynamiques, on retrouve "Homewrecker", qui ne fera sans doute pas l'unanimité pour son refrain répétitif mais dont la production est à souligner. "Power & Control" est tout aussi inspiré avec des couplets saccadés à mettre en opposition à des refrains plus fluides sur fond de sons robotiques. Toute aussi réussie, la chanson "Living Dead" qui ferait un très bon deuxième single. Alternant entre une voix de tête et une voix feutrée par les arrangements, Marina & The Diamonds chante son désespoir d'être si belle en apparence mais totalement vide à l'intérieur… Enfin, les titres "Radioactive" et "Sex Yeah" ne figurent, eux, que sur la version « Deluxe ». Et c'est bien dommage car un ou deux pistes plus Vivace au tracklisting n'auraient pas été un mal. D'autant que "Radioactive" était déjà connu comme single !

Les mid-tempo sont sans doute les titres les plus réussis. A savoir : "Starring Role", "Primadonna", "Lonely Hearts Club" et "The State Of Dreaming". Les morceaux sont parfaitement construits, de manière exponentielle pour donner de l'ampleur à l'œuvre de Marina. Cependant, ce sont aussi pour ces pistes que la recherche en termes de sons et de rythmes sont les moins perceptibles. Des morceaux plus lisses pour encore une fois contrebalancer des titres plus produits et riches en sonorités.



Quant aux quelques ballades qui ornent "Electra Heart", dont "Lies", elles offrent pour chacune d'entre elles un moment d'évasion. Planante, elles ont le mérite d'accrocher l'oreille malgré la pauvreté des arrangements et des accompagnements. Un choix sans doute délibéré pour mettre en avant la voix de l'artiste.

Sans conteste, "Electra Heart" est un album pop comme on aimerait en entendre plus souvent : une production soignée, une prise de risque assumée de bout en bout mais quelques pistes moins originales afin de ne pas perdre l'auditeur en cours de route. Seul regret : qu'il faille se procurer l'édition Deluxe pour pleinement profiter du nouveau cru de Marina & The Diamonds.