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Crédits photo : ABACA
Entamée au printemps, la tournée "Îl" de Matthieu Chedid fait escale au Palais Omnisports de Paris-Bercy cette semaine. Trois shows sont programmés du 12 au 14 décembre. Le premier s'est tenu hier, et le moins qu'on puisse dire, c'est que le chanteur de 41 ans n'a rien perdu de sa fougue ni de son talent. Il a proposé un peu plus de deux heures de show dans la grande arène, au rythme de son dernier album "Îl", très électrique et coloré, puisant également dans sa longue discographie. Dans un déluge de lumières, invitant le public à sauter en l'air comme il saute sur scène, -M- a ébranlé hier soir l'arène avec ses guitares énergiques pour un spectacle très rock.

Parmi les meilleurs moments de ce show, l'entrée, savamment orchestrée et moins simple qu'elle n'y paraît. L'artiste avance lentement du fond de la scène pour rejoindre un synthé dans le noir, avant d'entonner les premières notes de son nouveau titre "Elle". Dans son costume pailleté, il arbore une paire de lunettes format XXL en forme de -M-, utilisées comme un miroir pour renvoyer la lumière des projecteurs et illuminer la salle à chaque hochement de tête. Il récupère ensuite sa guitare et se fait rejoindre par un orchestre juché sur un plateau arrivant du fond de la scène. Place au rock et à la fête ! Pas de décor - ou peu -, juste des projecteurs, sa bonne humeur et ses musiciens. C'est suffisant pour mettre en liesse les 14.000 personnes réunies - à qui Matthieu Chedid rend hommage avec beaucoup d'humilité : « C'est toujours très particulier d'être à Bercy, comme un sentiment étrange. Merci beaucoup d'être là pour moi » dit-il, entre deux titres. Devant sa famille présente ce soir-là, Matthieu rend également hommage à sa grand-mère Andrée, qui lui a écrit le tube "Je dis aime".

Plus musicien que chanteur sur scène et dans la foule

Parmi les autres temps forts de ce concert, la reprise de "Onde sensuelle", un de ses premiers tubes. Spontanément, le public chante a capella une bonne partie du morceau, le laissant lui-même sans voix. Savourant ce moment, Matthieu poursuit avec le single "Océan", pour lequel un M géant paré d'une glace débarque sur scène pour de nouveaux effets de lumière, et le fameux "Mojo", pour lequel un autre M géant, couvert de spots lumineux, descend du toit de Bercy. Avançant dans la fosse pour interpréter "La bonne étoile", demandant aux spectateurs d'allumer la lumière de leur téléphone « toxique », il est rejoint par Camille, visiblement heureuse de partager avec lui "Qui de nous deux" au milieu de l'arène, puis leur reprise de Jacques Brel, "Au suivant". « Ce sont ces artistes-là qui devraient chanter à Bercy » lance-t-il, amusé.

N'hésitant pas à distiller des instant pop au milieu de son spectacle, -M- demande à ses musiciens de jouer du Michael Jackson pendant qu'il se change en coulisses, ou d'intégrer "Last Night a DJ Saved My Life" au milieu de "Machistador", dans une ambiance disco. Fier de faire danser ses invités en mimant des gestes « ridicules » sur "Mama Sam", -M- demande à tout le monde de « lever son cul ». S'il excelle et surprend toujours, on regrette néanmoins qu'il ne chante pas plus, lui qui semble préférer s'exprimer à travers ses riffs de guitare plutôt qu'avec des mots.