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Linh en interview : "J'ai eu des moments vraiment difficiles où j'ai voulu abandonner"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Véritable révélation musicale avec le tube "Je pense à vous", la chanteuse Linh se livre en interview sur Purecharts à propos de ses débuts difficiles, son passage dans "The Voice", le succès, son nouveau single "J'avoue" ou encore l'Eurovision.
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Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment tu as commencé à faire de la musique ?
J'ai toujours chanté parce que mes parents, et ma famille en général, faisaient déjà beaucoup de musique, ça faisait partie du quotidien. Quand je suis née, j'étais très trimbalée à droite à gauche dans la poussette, dans les soirées musique. Quand j'avais peut-être 3-4 ans, en maternelle, mon papa venait régulièrement jouer de la guitare dans la classe. Et moi, je commençais à chanter. En fait, je commençais à parler et à chanter en même temps. Donc je n'ai pas vraiment eu de déclic mais je sais que ça a toujours été là. C'était quelque chose de très naturel.

J'ai saisi ma chance et Gims m'a repérée
Et te dire que ça pouvait devenir ton métier, c'était naturel aussi pour toi ?
Alors, ça, c'était plus compliqué parce que justement, dans ma famille, tout le monde a toujours fait de la musique, mais c'était toujours un à côté. Tout le monde avait "un vrai métier" comme on me disait à l'époque. Même mes parents qui croyaient énormément en moi me disaient : "Oui, tu feras ton métier et à côté de ça, en hobby, tu continueras à chanter, tu pourras donner des petits cours de chant". C'était très loin de moi l'idée d'en faire mon métier.

Tu as été repérée par Gims qui t'a notamment invitée à faire ses premières parties et qui t'a même signée sur son label. Comment tu décrirais votre lien ?
Effectivement, il m'a repéré via les réseaux. À l'époque, je postais des compositions, des reprises, etc. J'ai été invitée à la soirée du lancement du label Blackstar de Gims. Il y avait un piano et c'est là que je me suis dit qu'il fallait que je chante devant lui. J'étais hyper stressée. J'ai saisi ma chance et il a adoré. Ça a créé quelque chose à partir de ce moment-là. Il y a vraiment quelque chose qui s'est passé.

Tu étais fan de lui ?
Oui, de base, j'étais très admirative de Gims via son parcours et puis ses chansons que j'adore. J'ai beaucoup écouté Gims ! Ce soir-là, il s'est passé quelque chose. Il a été un peu impressionné et il a tout de suite voulu m'inviter à faire ses premières parties. Donc oui ça a été un mentor. Il a toujours voulu être présent, mais il voulait vraiment que je fasse mon propre chemin. Il ne voulait pas empiéter sur ma créativité, il a eu confiance en moi tout de suite, il m'a dit : "Je sens vraiment quelque chose de très fort en toi donc vas-y, fais les chansons, avance. N'hésite pas à me demander mon avis, à me poser des questions et je serai là pour t'aider mais par contre je veux vraiment que tu avances toute seule". Après, il m'a proposé de faire effectivement ses premières parties, et ça, c'est énorme. Ça a été vraiment un bonheur pour moi.

Je n'ai pas hyper bien vécu "The Voice"
J'ai vu aussi que tu avais fait "The Voice" saison 1. Quel souvenir tu en gardes ? Tu chantais avec ton frère à l'époque...
En fait, je prenais des cours de chant et mon prof m'a parlé de "The Voice". Sauf que ça n'existait pas encore en France, c'était seulement aux Etats-Unis donc c'était un peu flou. À l'époque, je ne chantais pas vraiment avec mon frère, je chantais plus avec mon papa ou ma maman. Mais mon frère, Julien, jouait énormément de guitare. Je lui ai demandé si ça lui disait de m'accompagner à la guitare aux auditions. Et quand la prod a su qu'on était frères et soeurs, ils nous ont dit : "Vous ne voulez pas essayer un son tous les deux ?" Et la seule chanson qu'on connaissait c'était "High School Musical" donc on a fait ça ! (Rires)

C'est un bon souvenir ?
Mon frère, déjà, c'était vraiment un petit flemmard parce qu'il n'avait pas du tout envie de répéter, et moi j'étais hyper stressée. C'était vraiment trop l'inconnu. J'ai eu du mal à gérer mes émotions, je n'ai pas hyper bien vécu le truc mais par contre ça m'a apporté énormément.



Tu as ensuite lancé ta carrière, tu as aussi changé de label... On sait qu'être un artiste en développement ce n'est pas facile. Est-ce que, parfois, tu as eu envie de baisser les bras ?
Oui, bien sûr. En plus, je suis très dans l'émotion, je prends très les choses à coeur. Parfois, j'ai eu des down hyper forts où je me disais que je faisais ça car j'ai pas le choix, parce que c'est ma vie et je ne me vois pas faire autre chose mais est-ce que vraiment je vais réussir à en vivre ? Oui, il y a eu des moments où j'ai eu envie limite d'arrêter, mais je n'arrêterai jamais car pour moi la musique c'est toute ma vie. Je ne pourrais pas faire autre chose. J'ai eu des moments vraiment difficiles.

J'avais un album tout prêt mais j'ai refusé de le sortir
Tu as commencé sur un registre qui était plus de la pop dite "urbaine". Désormais tu proposes de la variété, des grandes ballades. Comment tu as trouvé ton style ?
Au début, quand j'arrive dans le label, j'écoute un peu tout ce qu'on me dit, je bosse avec plein de personnes différentes dans la composition qui me disent "Ce serait bien que tu fasses ça, que tu fasses ci". Je me suis un peu laissée guider parce que je ne me sentais pas à la hauteur ni capable d'écrire mes propres textes, de composer toute seule. Après, je ne regrette pas parce que ça m'a permis de me rendre compte de plein de choses. Mais je suis une amoureuse de la variété française depuis que je suis petite. À un moment donné, j'ai eu envie de m'écouter, je me sentais pas à ma place et j'avais envie que les chansons viennent de moi. J'avais envie de délivrer mes propres messages.

Tu as réussi à trouver cette confiance dont tu manquais ?
Je me suis un petit peu enfermée pendant deux mois et j'ai commencé à écrire des nouvelles chansons, avec un auteur-compositeur qui s'appelle Jonathan Thyssens. On écrit vraiment tout ensemble. Il m'a aussi donné confiance en me disant que je pouvais le faire. Petit à petit, j'ai commencé vraiment à faire mes propres chansons, ça a donné "Je pense à vous", "J'avoue", mon EP... Je me sens tellement à l'aise maintenant.

Dans une interview, tu as révélé que tu avais un premier album qui devait sortir, qui était quasiment prêt, mais qui n'est jamais paru...
Exactement, il était fini avec, comme je te disais, plein de personnes différentes mais ça me représentait pas. C'était pas vraiment le message que je voulais faire passer, alors j'ai préféré ne pas le sortir.

"Je pense à vous", je ne voulais pas la sortir
C'est courageux si jeune, de pouvoir dire non !
En fait, pendant longtemps, j'ai dit oui à tout. Et un jour, je ne sais pas comment c'est arrivé, mais j'en ai eu marre et je me suis dit : "Non. En fait, je ne veux pas sortir cet album. Je veux que ce soit moi qui choisisse cette fois-ci."

Bravo, c'est super inspirant ! Et donc peu de temps après, tu as décroché ton premier tube avec "Je pense à vous". Est-ce que tu avais senti que la chanson avait un potentiel ?
C'est compliqué à dire. Quand je l'ai composée, j'avais une forte émotion. J'ai même pleuré à la fin de la chanson. J'ai su qu'il y avait quelque chose qui se passait avec cette chanson. Après, c'était hyper intime pour moi, c'était vraiment mon histoire. Je n'avais pas envie de la sortir, en tout cas pas maintenant. Pour moi, c'était une chanson qui pouvait arriver dans une carrière d'artiste, quand les gens s'étaient déjà attachés à la personne. Mais arriver avec cette chanson-là, alors que personne me connaît, j'avais très peur. Je me suis dit : "Tout le monde va s'en foutre de ma vie".

Et non !
Oui ! (Rires) Mon équipe, tout le monde, me disait que c'était une belle chanson, une grande chanson, que c'était certes mon histoire mais que ça pouvait devenir universel. J'étais persuadée que non, mais finalement, je me suis laissée convaincre et voilà !




Chanter des choses intimes, c'est quelque chose qui est difficile pour toi ?
Ah oui, complètement, c'était très dur de chanter des choses aussi intimes, j'avais du mal. C'était pas possible ! Mais le succès de "Je pense à vous", ça m'a grave libérée donc quand j'ai conçu mon EP, je ne me suis pas mise de barrière. J'ai voulu mettre toute mon âme et tout ce que je ressentais dedans. J'ai pu faire des chansons comme "Le passé", qui est hyper intime aussi, qui raconte une histoire d'amour très difficile, très violente, que j'ai vécue. Je n'ai plus eu peur de me confier.

Le succès de "Je pense à vous" s'est fait sur la longueur, et il a été certifié platine. Qu'est-ce que tu ressens de te dire que ce titre-là a eu une résonance pareille ? J'imagine que c'est aussi une fierté personnelle...
Là, tu vois, tu m'en parles, ça me donne des frissons. Parce qu'en fait, j'ai reçu tellement de témoignages, tellement de messages de plein de personnes qui se retrouvaient dans les paroles et qui avaient leur propre histoire avec cette chanson ! Ça m'a bouleversée, j'ai trouvé ça incroyable.

L'Eurovision ? Pourquoi pas un jour
Et les chiffres, tu réalises ou c'est quelque chose d'assez abstrait finalement ?
En fait, on s'en rend compte sans s'en rendre compte. Je comprends que c'est énorme mais ce qui me fait le plus me rendre compte, ce qui est concret, c'est vraiment le public et les retours que j'ai pu recevoir.

Tu défends désormais le single "J'avoue". Après le beau succès de "Je pense à vous", tu ressens une pression de faire aussi bien, de transformer l'essai ?
Je ne dirais pas la pression, mais bien sûr j'ai toujours du stress parce que je suis une grande stressée... Mais cette chanson est arrivée hyper naturellement et je ne m'étais pas dit que ça allait être le deuxième single. Je fais souvent des chansons, et elle est arrivée comme ça. Quand je l'ai fait écouter au label, on m'a dit qu'elle était spéciale. Et en plus, c'est une déclaration d'amour. Je l'ai vraiment écrite pour mes bonnes étoiles, dont le public.

"J'avoue" sonne comme une continuité de "Je pense à vous", même dans les sonorités. C'était voulu de raconter cette histoire et d'avoir un peu la partie 2 ?
C'était pas voulu de base, mais oui, après, finalement, je me dis que c'était une belle suite.

J'ai vu passer pas mal de messages sur les réseaux sociaux où les gens t'imaginaient faire l'Eurovision. Est-ce que tu as été approchée ?
Alors, honnêtement, je ne sais pas trop. Peut-être qu'ils en ont parlé mais je ne suis pas trop au courant. Apparemment, on aurait parlé de moi, mais comme d'autres artistes : "Ah tiens, Linh ce serait chouette. Ça pourrait bien lui aller de représenter la France". Mais après, pourquoi pas, un jour...

Je travaille sur mon premier album
C'est quelque chose qui pourrait te tenter ?
Oui franchement pourquoi pas, ça peut être chouette ! Je connais super bien le concours, il y a beaucoup d'artistes qui font des prestations assez marquantes, c'est hyper créatif. C'est un beau spectacle.

Est-ce que tu travailles sur un premier album ?
Oui, l'album je travaille dessus complètement. C'est vraiment des moments de ma vie où d'un coup j'ai des, je ne sais pas comment expliquer, mais comme un truc qui m'appelle au piano. Et donc, ça se passe comme ça. Je ne me prends pas la tête, je ne veux pas me stresser, me mettre la pression. Je veux vraiment envoyer quelque chose qui me parle, quelque chose qui me tient à coeur, que je serais fière de présenter au public. Un premier album, c'est super important.

Tu aimerais collaborer avec des artistes en particulier ?
Pour l'instant, je t'avoue que c'est plutôt seule. Après, j'ai peut-être une idée ou deux. (Sourire) Mais pour l'instant, rien de confirmé. En fait, j'ai envie que les gens puissent voir plusieurs facettes de ma personnalité, de mes chants, de comment je vois les choses, des messages que je veux transmettre et des idées que je veux défendre. Qu'ils puissent voir au plus près qui je suis.

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