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vendredi 22 octobre 2010 9:00

Kaolin en interview

Quatre ans que l'on n'avait pas réellement entendu parler du groupe Kaolin. Malgré plus de dix années de collaboration, le collectif n'a réellement percé qu'en 2006 avec le titre "Partons vite" qui avait ensoleillé notre été. Ils reviennent ce mois-ci avec un quatrième opus sobrement intitulé "Kaolin", déjà porté par les titres "Bang Bang" et "Crois-moi". Guillaume Cantillon s'est échappé d'une séance photo afin de répondre à nos questions.
Un nouvel album, quatre ans après "Mélanger les couleurs" qui est paru en 2006 : pourquoi avoir attendu autant de temps entre ces deux disques ? (Jonathan Hamard, rédacteur)
Guillaume Cantillon : Il s’est passé beaucoup de choses pendant ces quatre années. On a fait une grosse tournée avec l’album précédent. On avait besoin de prendre un peu de recul par rapport à tout ce qu’on a pu faire. Il fallait surtout qu’on ait des choses à raconter : on ne fait pas un album simplement pour en faire un. Il nous fallait de la matière pour confectionner ce nouvel opus. Je pense qu’on a bien fait d’attendre ce temps là car on avait en quelque sorte le besoin de se régénérer. Et puis, entre temps, j’ai aussi sorti un album solo. Il m’a pris deux bonnes grosses années. Ensuite, il nous fallait ressentir cette envie de se retrouver en studio et en répétition, d’avoir aussi chacun une collection de chansons sous le bras. Ces quatre ans étaient nécessaires en fin de compte.

Est-ce aussi parce qu’un nouveau membre, Vivien, vous a rejoint entre temps ? Cela a influencé votre façon de travailler ?
Ecoute, non. Aujourd’hui, et avec le recul que l’on a par rapport a son arrivée dans le groupe, on peut dire que la venue de Vivien au sein de Kaolin s’est faite très simplement. Ca s’est fait de manière très naturelle. Il avait déjà travaillé avec le groupe et également avec moi sur mon album solo. On a l’impression qu’il a toujours fait partie de Kaolin. On n’a pas eu de travail en particulier à faire : il s’est intégré très rapidement et très facilement. C’est un très bon musicien et un très bon auteur-compositeur. Je pense qu’on avait envie de ça pour Kaolin.

C’est aussi un quatrième chanteur. Le groupe s’articule t-il différemment du fait de cette voix en plus. Est-il un agent des évolutions sur cet album ?
On a toujours été fan des harmonies vocales. On est donc content d’avoir un quatrième chanteur dans le groupe Kaolin. Je le pense d’autant plus que beaucoup des chansons de cet album donnent une place importante aux textes et aux voix. Vivien a également apporté des chansons avec lui en intégrant Kaolin. On s’appuie beaucoup sur lui : il chante très bien.
C’est une bonne question dans le sens où on ne voit même plus Vivien comme un nouveau membre du groupe tellement tout se fait naturellement avec lui.

Un titre réussit pour Kaolin, c’est un titre qui a été travaillé en collectif.
Tu disais à l’instant que Vivien est arrivé avec ses chansons. Chacun des membres du groupe compose de son côté et une mise en commun se fait par la suite ? Comment se produit l’alchimie ?
Tous les morceaux de cet album ont été travaillés en collectif. C’est important pour nous de dire que la somme des individualités fait Kaolin. Chacun arrive en effet avec des morceaux à lui, mais ce qui est le plus drôle, c’est justement de faire en quelque sorte notre petite tambouille. C’est comme s’il y avait un espèce de chaudron au milieu de la pièce dans lequel chacun y met ses ingrédients. C’est le mélange de tout ça qui fait les chansons. Un titre réussit pour Kaolin, c’est un titre qui a été travaillé en collectif.

Ce quatrième opus est éponyme. Pourquoi ce choix qui est très souvent opéré pour un premier album ou un projet plus autobiographique ?
On n’a pas cherché à faire de ce quatrième album quelque chose d’autobiographique. On a cherché un titre. Il ne s’est pas imposé de lui-même. Ce qui s’est imposé de soi, c’est que ça fait presque quinze ans qu’on est ensemble, même si Vivien nous a rejoints il y a deux ans maintenant. On a vraiment l’impression d’être un groupe uni, et c’est ce qu’on a voulu mettre en avant. Si cet album est éponyme, c’est parce qu’aujourd’hui, inconsciemment, on a tous pensé lui donner ce titre là. On forme un noyau dur, et on avait envie de mettre en avant le collectif, le groupe. Cet album ne pouvait pas s’appeler autrement.

Musicalement, ce disque ressemble beaucoup plus à vos deux premiers disques qu’au troisième. Est-ce un retour aux sources ou une évolution inconsciente ?
On a vraiment produit un album pop au sens premier du terme. On est un groupe pop, donc on aime les choses qui sont un peu éclatées : on aime pouvoir visiter des titres tantôt folk et tantôt rock. On aime aller vers des chansons soul aussi. On est allé chercher de nouvelles choses que l’on a mélangées sur cet album. On retrouve aussi du funk et du groove sur certains titres. Il ne ressemble pas au premier, pas au deuxième, pas au troisième. Je vois ça comme une évolution de Kaolin : ce n’est pas un retour aux sources. On a fait du chemin depuis le premier album. Il est beaucoup moins lyrique, on va beaucoup plus à l’essentiel. On est allé chercher des choses très dansantes, ce qu’il n’y avait pas sur le premier, ni le deuxième disque.

Le morceau "Crois-moi" en est un exemple. C’est le nouvel extrait de "Kaolin" après le titre "Bang Bang" paru il y a quelques mois.
Oui, tout à fait. "Crois-moi" est en fait le premier véritable single. "Bang Bang" est ce que certaines maisons de disques appellent le « single zéro ». Alors, ca veut tout dire et rien dire à la fois. "Bang Bang" était juste là pour annoncer notre retour mais c'est "Crois-moi" qui commence à être diffusé sur les ondes. C’est lui qui annonce véritablement l’album : il préfigure le début de l’aventure. Je pense que ce titre souligne bien les évolutions du groupe.

Des évolutions qui ont davantage séduites au fil du temps. Avant de connaître le succès, vous avez produit plusieurs EP et deux albums. Il y a véritablement un avant et un après "Partons-vite", grand succès de l’année 2006. Du fait, cet album est davantage attendu que les précédents. Comment appréhendez-vous ce retour ?
En fait, c’est aussi ces quatre années qui nous ont permis d’avoir l’envie de repartir dans cette aventure. On a désormais envie d’en découdre sur scène parce qu’il y a eu ce succès de "Partons vite". C’est plus de l’envie que de l’appréhension. On prend plus le côté fun de la chose. Le stress de la sortie de l’album, on ne l’a pas vraiment. On est juste présent là, maintenant, et on a tout simplement hâte de retrouver le public.

Découvrez le nouveau clip de Kaolin, "Crois-moi" :
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Entre temps, tu as pu toi-même revoir une partie de vos fans avec un album solo intitulé "Des ballons rouges", paru en 2008. Pourquoi cette aventure en solitaire et envisages-tu de la poursuivre ?
Oui, ça aussi j’en ai très envie. C’est quelque chose qui me trottait dans la tête depuis très longtemps. J’avais aussi en effet la matière pour le faire. J’avais des chansons qui me correspondaient vraiment, assez autobiographiques. J’ai attendu assez longtemps pour le faire et j’ai déjà la matière pour en faire un deuxième. De toute façon, cet album solo était nécessaire pour moi si je voulais faire le quatrième album de Kaolin.

Tu as travaillé sans le reste du groupe sur ce projet. Est-ce un peu comme Babet et le groupe Dionysos : tu entreprends une carrière en solo tout en continuant à travailler avec le groupe ?
Les deux sont importants pour moi. C’est vital pour moi : je ne conçois pas l’un sans l’autre. Les deux sont très importants pour que je puisse avancer et m’épanouir dans l’écriture des textes et la composition.

On aime bien faire les choses par nous-même, comme des grands.
. D’ailleurs, vous aviez collaboré en 2005 avec Dionysos. Vos collaborations sont plutôt rares. D’autres projets de la sorte sont-ils prévus ou envisageables ?
Il n’y a rien de prévu pour l’instant. On ne peut pas dire comme ça qu’on fera ou qu’on ne fera pas. Ce sont les rencontres avec les gens qui nous donnent l’envie ou pas de faire quelque chose. Hier soir, on revu des personnes qu’on aime bien et peut-être que là, effectivement, quelque chose est envisageable. On ne cherche pas, on aime bien faire les choses par nous même, comme des grands.

Merci Guillaume.
Merci.

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Visionnez le clip du titre "Partons vite" (2006) :

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