Gojira

Crédits photo : France TV
Une Marie-Antoinette à la tête coupée qui scande « Ah ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra » avant un déluge de feu. Le 26 juillet, la transition entre la reconstitution du tableau "La liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix et la performance dantesque de Gojira devant les bords de Seine aura été l'une des temps forts, si ce n'est l'image la plus marquante, de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Suspendu aux parois de la façade nord de La Conciergerie, le célèbre groupe de metal français a fait sensation avec son tableau en hommage à la Révolution française, accompagnée pour l'occasion par la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti et le Choeur de l'Orchestre de Paris. Partout sur les réseaux sociaux, et particulièrement à l'étranger, les images de cette mise en scène audacieuse à connotation historique et politique se sont répandues comme une trainée de poudre. « C'est incroyable, nous sommes hyper fiers d'avoir fait partie de cette cérémonie unique en son genre qui a marqué l'histoire. On est le premier groupe metal à avoir joué dans une cérémonie olympique » a rappelé le batteur Mario Duplantier au lendemain de cette apparition très commentée.

"C'est le charme français, les gens décapités"

Comme la séquence apparentée à la Cène avec Barbara Butch et des drag queens, ce passage de la cérémonie d'ouverture mise en scène par Thomas Jolly a fait l'objet d'une vive controverse. Accusé de promouvoir le satanisme à cause des figurants décapités et des fausses gerbes de sang, Gojira a balayé d'un revers de la main ces critiques. « Ce n'est pas du tout ça. C'est l'histoire de la France. C'est le charme français, vous savez, les gens décapités, le vin rouge, le sang partout - c'est romantique, c'est normal. Il n'y a rien de satanique » a réagi le chanteur Joe Duplantier, rappelant que « la France est un pays qui a fait la séparation entre l'État et l'Église pendant la Révolution ». « Et c'est quelque chose de très important, de très cher au fondement de la France républicaine. On appelle ça la laïcité. L'État n'est plus religieux, donc il est libre en termes d'expression et de symbolisme ». Malgré la polémique, la popularité de Gojira a explosé dans le monde, avec des streams en hausse de 660% sur Apple Music et désormais 2,8 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify (+55%). Et désormais, le public va enfin pouvoir réécouter à loisir cette fameuse reprise du chant révolutionnaire "Ah ! Ça ira".





Ce vendredi 30 août, Gojira dévoile sur les plateformes de streaming "Mea Culpa (Ah ! Ça ira !)", le nouveau nom donné à sa performance avec Marina Viotti, l'Orchestre de Paris et le compositeur Victor Le Masne, qui a supervisé toute la musique des JO. Sur cette version, le morceau est hélas guillotiné de son introduction désormais mythique avec l'ex-Reine de France mais bonne nouvelle, les commentaires de Laurent Delahousse et Daphné Bürki ont disparu pour laisser la musique s'exprimer seule. Montez le volume des enceintes et prenez vos torches ! A noter que Victor Le Masne a promis en début de semaine que la bande-son des Jeux Olympiques et Paralympiques allait bientôt paraître.