Accueil > Actualité > Interview > Actualité de Baptiste Giabiconi > Baptiste Giabiconi : "Le public a compris que je n'étais pas un branleur"

Baptiste Giabiconi : "Le public a compris que je n'étais pas un branleur"

Baptiste Giabiconi a publié le 24 septembre son tout premier album "Oxygen", uniquement sur vente-privée.com jusqu'au 15 octobre, et disponible en digital sur les plateformes, ce qui ne l'a pas empêché d'entrer numéro un du Top Albums la semaine dernière. Le mannequin, qui a fait appel aux internautes par le biais du label My Major Company, revient sur le parcours qui l'a amené à se rendre sur ce site, évoquant son public gay, la critique, sa crédibilité et la scène, qu'il considère comme étant l'accomplissement du métier d'artiste.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard

Pure Charts : On s'est rencontrés il y a deux ans. Tu nous parlais déjà de ton premier album. Deux ans, c'est le temps qu'il a fallu pour arriver à écrire assez de titres pour faire un disque ou le temps de trouver des producteurs ?
Baptiste Giabiconi : C'était le temps nécessaire pour se rapprocher de ce que je voulais ! "Oxygen" est véritablement représentatif de la musique que j'ai toujours voulu faire, c'est-à-dire une musique pop-rock électro. J'ai mis deux ans pour le faire. Je pense qu'avant c'était trop tôt et qu'aujourd'hui c'est le bon moment. Après avoir sorti mon premier titre "Showtime" en 2010, je suis entré en studio avec Pete 'Boxsta' Martin. Là, j'ai pu vraiment expliquer ce que je voulais, mes influences musicales, ce que je recherchais vraiment en termes d'écriture, de composition. Il y a eu une très bonne alchimie entre lui et moi. C'était la bonne combinaison. Et à partir de là, on a pu travailler sur ce que je recherchais.

C'était important pour toi d'avoir de grands noms sur ce disque ?
Cette rencontre s'est faite très naturellement. J'avais monté mon propre label indépendant avec mon manager, qui s'appelle Be First Music. Et en se lançant dans ce projet, il m'a dit qu'il connaissait vaguement ce producteur. Il lui a envoyé quelques mails dans l'attente d'un retour. Mais on n'espérait rien. Ce genre de producteur est tellement sollicité ! Il nous a finalement répondu et même invités à le rejoindre à Londres. On a pris rendez-vous, on a tapé à sa porte et il nous a accueillis. Il a pris du temps pour nous. C'est un homme simple. Il m'a fait écouter ses titres, m'a parlé de ses influences et de sa manière d'envisager la musique. Quinze jours après, il me proposait de travailler sur mon projet de premier album. Il m'a dit : « Viens, on rentre en compo ». Il joue du piano, moi aussi. On a commencé à travailler comme ça, en binôme.

Et ensuite, direction le label My Major Company. Pourquoi avoir choisi ce label indépendant plutôt qu'une grande major qui aurait tout aussi bien pu investir beaucoup d'argent sur ce projet ?
On a eu des propositions pour être signés dans des grandes majors. Mais c'est vrai que ce n'est pas ce que je recherchais. Je voulais conserver ce côté un peu artisanal et cette proximité avec les gens. Je ne voulais pas d'un projet trop marqueté, et avoir en revanche une grande liberté musicale et artistique à la fois. Je n'étais pas prêt à rentrer dans une grande équipe pour me faire mener. C'est vrai que ce sont de grosses machines qui mènent des projets très intéressants, mais ce n'est pas ce qui me correspondait. J'ai préféré prendre mon temps pour choisir. J'ai rencontré le co-fondateur de My Major Company sur plusieurs plateaux TV, Sevan Barsikian. Il m'a dit : « J'ai écouté ce que tu fais. J'aime beaucoup ». Je lui ai répondu que j'aimais aussi beaucoup le concept de My Major Company, que je souhaitais faire participer mes fans à ce projet. Il m'a alors proposé de venir rejoindre l'équipe de My Major Company. On a ouvert la jauge.

L'ouverture de la jauge a été un franc succès puisque le label a récolté plus de 280.000 euros. Un record pour My Major Company !
Complètement ! Mais c'était aussi à double-tranchant pour moi. J'ai pris de gros risques. Ça aurait très bien pu être un flop ! Au contraire, on a réussi à récolter plus de 200.000 euros en moins de quinze jours. On a plus de 2.500 producteurs sur l'album. C'est un record pour tout ce qui est label participatif en Europe. J'ai compris qu'il y avait un réel engouement, que le public voulait voir le projet aboutir. Et puis, c'était même 280.000 euros à terme, lors de la clôture de la jauge. J'ai halluciné ! Je crois que tout le monde a été surpris en fait.

C'est aussi une responsabilité qui t'incombe. Le public a des attentes. Il faut donc les combler.
Je préfère être attendu dans ce sens-là, parce qu'on attend quelque chose de ma part, que de ne pas être attendu du tout. Il y a une réelle envie de partager ça avec le public le 22 octobre, sur la scène du Divan du Monde. Ça fait deux ans que j'attendais ça. Eux aussi. Il y a d'autres personnes qui m'ont découvert en tant que chanteur plus récemment. Il n'y a pas que des fans sur le site de My Major Company. Ça m'a ouvert aussi un public plus large qui aime la musique et qui connait la musique. Les gens n'ont pas de temps à perdre, ni d'argent. Je crois que si ces personnes ne croyaient pas en moi en tant que chanteur, ni même à cet album, ils n'auraient jamais investi.

Ma crédibilité en tant que chanteur, je suis en train de l'asseoir.
Ce succès fulgurant, tu ne crois pas que tu le dois aussi à ta renommée en tant que mannequin et aussi grâce à ta participation à l'émission "Danse avec les stars" en 2011 ?
Je pense que mon métier de modèle ne m'a pas aidé dans la musique, parce que les gens, à la base, ne comprennent pas trop qu'un modèle puisse être chanteur. C'est normal que les gens aient des préjugés. Moi aussi je peux en avoir (sourire) ! Et puis me rendre compte après coup que je me suis trompé. A travers les émissions et les interviews, j'ai pu raconter qui j'étais, ce que j'ai fait auparavant. Le public a pu apprendre à me connaître, grandir avec moi. "Danse avec les stars" a été un tremplin aussi parce que les gens se sont aperçus que je me dépasse dans un domaine qui n'était pas le mien. Le public a compris que j'étais quelqu'un de travailleur, et pas un branleur ! Je ne pense pas être quelqu'un de prétentieux. Je ne supporte pas l'arrogance. Le public a apprécié ça chez moi. C'est grâce à eux que je suis arrivé en finale de "Danse avec les stars". J'ai compris à ce moment-là que ce n'était pas que les jeunes qui s'intéressaient à moi, mais des personnes de 7 à 77 ans. C'est intergénérationnel ! Les gens ont ensuite entendu parler de mon album. Ils m'ont vu dans différentes émissions par la suite où je racontais l'album à venir, les influences… Et puis, dans la rue, on venait me demander comment avançait mon projet d'album. My Major Company s'est ensuite greffé dessus. Ça a fait un effet boule de neige. Je crois tout simplement qu'il a y a des gens qui l'attendaient.

Crédits photo : DR.
Se pose tout de même la question de la crédibilité vis-à-vis du public. Tu l'évoquais en parlant de ton métier de modèle. Un mannequin peut-il être chanteur ?
Ma crédibilité en tant que chanteur, je suis en train de l'asseoir. Je suis quelqu'un de live. J'aime le live ! J'aime monter sur scène et jouer en live avec mes musiciens. J'ai fait de l'acoustique pour le lancement de l'album pour une conférence de presse. Je crois que c'était vraiment important de montrer ça aux gens. Il y a un album, mais il y a aussi un artiste qui aime chanter. Je me mets à la place du public ou des journalistes qui se demandent de quoi je suis capable. C'est important de passer par là ! J'inverse un petit peu la vapeur (sourire).

Je ne peux pas effacer tout ce que j'ai fait auparavant !
Comment te prépares-tu pour ta "première" sur la scène du Divan du Monde" ?
Je m'y prépare. Je pars la semaine prochaine avec mon équipe pour répéter en Angleterre. Je vais interpréter pratiquement tout l'album. Il va y avoir beaucoup d'acoustique. J'ai envie de quelque chose d'intimiste et de chaleureux. Je veux pouvoir partager ce moment avec le public.

La crédibilité, c'est aussi le fait d'écrire et de co-composer tes chansons. Aurais-tu pu être simplement interprète ?
Je pense que ça aurait été très difficile parce que je ne me serais pas senti impliqué à 100% sur le projet. C'était pour moi super important de faire passer des messages personnels. J'ai écrit sept titres de mon album. Pour un premier disque, je trouve que c'est pas mal. J'ai co-composé cinq titres. Je suis super content d'être autant impliqué.

Si on devait définir "Oxygen" en trois mots, ce serait quoi ?
Simplement : amour, foi et espoir. Ce sont des messages positifs. C'est ce qui reflète très certainement le mieux la personne que je suis.

Ton arrivée sur la scène musicale, c'est le fruit du hasard des rencontres ou un aboutissement ?
C'est une finalité ! C'est la mode qui est arrivée par hasard sur mon chemin alors que j'étais monté sur Paris. Pour moi, avant même de commencer la mode, j'étais passionné par la musique. Dès l'âge de 12 ans, je jouais avec mes potes à Marseille. Ce sont eux qui m'ont inscrit à mon insu à "Nouvelle Star". J'ai passé les trois premières étapes. C'était à l'époque de Julien Doré. C'était marrant ! C'était une bonne expérience parce que j'ai pu avoir pour la première fois un avis de professionnels. J'étais jeune. Je n'avais que 16 ans. Je ne me suis pas focalisé là-dessus à l'époque. Je n'imaginais pas que je deviendrais un jour un chanteur connu.

Je suis très fier de mon public, qu'il soit féminin, masculin ou gay !
Tu rêves d'une grande carrière ?
Je ne sais pas si on peut rêver d'une grande carrière quand on sort un premier album. La plus grande réussite, c'est d'avoir la chance de pouvoir se retrouver sur scène, de pouvoir interpréter ses titres avec ses musiciens et devant le public. Je pense que c'est ça l'accomplissement d'un artiste.

Dans beaucoup des interviews que tu as données, on revient inlassablement sur tes débuts de mannequin. Ce n'est pas frustrant que ton album passe finalement au second plan ?
Je ne peux pas effacer tout ce que j'ai fait auparavant ! Il y a des gens qui m'ont connu en tant que modèle, qui m'ont apprécié dans ce milieu et qui m'apprécient tout autant en tant que chanteur. Je ne suis pas là à vouloir enlever une casquette pour en mettre une autre. Je crois que le public a envie de découvrir les deux casquettes. Il y a un très bon exemple en France. C'est le chanteur Yannick Noah. C'est un chanteur confirmé et apprécié. Après 15 ans de carrière, bientôt 20 ans, il reste un champion de tennis et l'un des artistes majeurs de la scène française. Il est même la personnalité préférée des Français ! Je pense qu'il faut laisser du temps aux gens pour le comprendre, tout simplement. Encore faut-il qu'on nous laisse le temps de leur expliquer ! Et je crois qu'aujourd'hui je suis en passe de le faire.

D'ailleurs, lorsqu'on tape ton nom dans les différents moteurs de recherche, sur Internet, les premières requêtes indiquent "gay". Une partie de ton public fantasme sur toi !
Je suis très à l'aise avec ça. Je suis très fier de mon public, qu'il soit féminin, masculin ou gay ! Je suis totalement ouvert là-dessus.
Suivez l'actualité de Baptiste Giabiconi sur son site internet officiel et sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez le premier album de Baptiste Giabiconi, "Oxygen", sur Pure Charts.
Réservez vos places de concerts pour Baptiste Giabiconi au Divan du Monde sur Pure Charts.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter