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Superbus : "Nous sommes cinq personnalités fortes mais nous maintenons le cap"

Superbus soigne son image mais avec beaucoup de simplicité pour la sortie de son cinquième album "Sunset". Jennifer Ayache et le reste de la bande ont répondu à nos questions au sujet de leurs nouvelles chansons qu'ils décrivent comme de véritables expériences musicales. "Sunset" est le fruit d'une année sabbatique, ballottés entre Paris et Los Angeles, là où l'un d'entre eux a élu domicile. En résulte un disque plus épuré actuellement défendu par les singles "All Alone" et "A la chaîne", qui méritait bien quelques commentaires.
Crédits photo : Mark Maggiori
Propos recueillis par Jonathan Hamard

Pure Charts : "Sunset", c'est un titre qui nous évoque la plage, le soleil, les vacances… Or, ce nouvel album sort à la rentrée !
Jennifer Ayache : On n'a pas appelé cet album "Sunset" en référence à la plage et aux vacances. On l'a appelé "Sunset" tout simplement parce qu'il a été enregistré sur Sunset Boulevard, à Los Angeles. On est parti enregistrer ce disque assez loin et je trouve que ça représente assez bien notre périple. On le sort à la fin de l'été parce que… On a justement voulu profiter de "Sunset" encore un peu (rires) !

Vous avez toujours été attirés par la culture américaine depuis vos débuts et toujours présenté un visuel correspondant, empreint de cette même culture. J'ai le sentiment que vous avez souhaité aller encore plus loin cette fois-ci. L'album a été enregistré à Los Angeles, vos textes en parlent et deux clips ont été tournés là-bas...
J'écoute beaucoup de musique anglo-saxonne depuis toute petite, d'où certainement cette attirance. Je vois surtout dans la Californie un endroit plaisant qui fait du bien à la tête. C'est un endroit très agréable pour travailler, d'autant plus que les équipes y sont efficaces. Pour les musiciens, c'est gage de professionnalisme. Et puis, c'est aussi un rêve de partir enregistrer un album aux Etats-Unis avec une équipe américaine dans un grand studio où il y a eu les Red Hot Chili Peppers !

On voulait retrouver ce qui nous a plu dans la musique à nos débuts.
C'est aussi un endroit qui vous permet de vous ressourcer ?
Totalement. Nous avons même notre batteur Greg qui vit en Californie. Il est parti habiter là-bas parce que sa femme est Américaine. En ce qui me concerne, j'y allais aussi de temps en temps parce que c'est un endroit que j'aime beaucoup. Je ne pourrais pas précisément expliquer pourquoi mais je sais que je retrouve beaucoup de gens avec cette même fascination pour Los Angeles et plus généralement cette région. Je comprends pourquoi.

Vous changez d'équipe et proposez avec "Sunset" un album qui s'inscrit dans la continuité de ce que vous avez toujours fait, du rock, mais avec tout de même quelques évolutions notables...
C'est vrai que je considère ce disque comme un gros mélange de tout ce qu'on a fait par le passé. Donc les influences restent globalement les mêmes. Il y a vraiment plein de choses ! On retrouve des synthés eighties, on retrouve encore des gros riffs de guitare et des morceaux marqués par la culture des années 60 comme "L'été n'est pas loin" qui est une ballade à la Brigitte Bardot.

En revanche, et comme l'image renvoie très souvent à une ambiance musicale, vous avez troqué le look de pin-up pour un univers visuel différent…
Le look de pin-up, on l'a déjà fait plein de fois. Et je pense qu'on avait tous envie de quelque chose de plus simple et plus sobre. Parce que c'est ce qu'on a vécu pendant une année ! Nous avons passé une année plus simple et beaucoup plus sobre. Nous sommes restés chez nous. Il n'y a pas eu de tournée et ça a été pour chacun d'entre nous une sorte de pause psychologique. Dans les visuels, on a fait quelque chose qu'on n'avait jamais fait auparavant.

Superbus a grandi ?
Peut-être (rires) ! On prend un peu d'âge, on a fait cinq disques. On essaie des choses qu'on n'a pas faites.

A contrario, il y a musicalement comme un retour en arrière. L'album "Sunset" est beaucoup moins synthétique que le précédent, "Lova Lova". Vos nouveaux titres sont beaucoup plus dépouillés, la guitare est mieux mise en valeur, le tempo est plus calme. A quoi correspond cette évolution ?
On n'a pas nécessairement cherché le changement, ni même à revenir à ce qu'on a pu faire. Je crois qu'on a voulu une musique effectivement plus dépouillée, moins produite, tout simplement parce que nous nous sommes rendus compte que l'électro est partout. Tout le monde en met à toutes les sauces. Nous voulions nous retrouver en groupe pour jouer avec des guitares et des basses. Alors, évidemment, il y a toujours des petites touches de synthé et des boîtes à rythme. L'électro est plus discrète parce qu'on avait envie de mieux mettre en valeur les instruments principaux. Et Billy Bush, qui a bossé avec Nirvana et Garbage, sait faire ça. Garbage, c'est un groupe qui a souvent mélangé le rock et l'électro mais c'est avant tout un groupe de rock. On avait envie de retrouver ce truc-là. On voulait retrouver ce qui nous a plu dans la musique à nos débuts. On a commencé la musique en jouant dans des clubs pour faire du bruit.

Doit-on considérer l'album "Lova Lova" comme une parenthèse ?
Non, ce n'est pas une parenthèse. C'est juste une expérience musicale. Mais c'est valable pour chaque disque. A chaque fois, ce sont des essais ou des expérimentations si vous préférez. Pour chaque album, on se pose et on se demande dans quelle direction on va aller : vers du sixties, du eighties… Habituellement, on prend des époques. Pour "Sunset", on a pris un endroit. On a essayé de rendre en musique ce qu'on a vu. "Sunset" mélange les styles et les époques mais tout est connecté avec la Californie.



Vous avez par vous-mêmes réalisé une websérie qui a dévoilé au compte-gouttes des extraits de l'album tout au long du mois d'août. On ne voit jamais vraiment le groupe travailler en studio mais plutôt s'amuser. Êtes-vous tous unis en coulisses comme sur la scène ?
C'est surtout une manière de donner l'impression que la musique c'est juste sympa et fun alors que derrière il y a des heures de boulot, des heures de prise de tête, d'insomnie, de mixage et tout un tas de trucs. Mais je ne trouve pas ça intéressant. Je préfère partir sur l'idée qu'un groupe c'est fun ! Et avec ces webséries, j'ai voulu montrer des moments plus sympa plutôt que l'envers du décor. Chaque détail compte et ces vidéos font partie de ce qu'on veut montrer de nous.

Comment fonctionne le groupe ? Y-a-il un leader ? Qui établit la ligne directrice ?
C'est moi parce que j'amène la base des titres. Après, chacun amène sa petite touche sur chaque titre. Chacun apporte avec lui ses concepts et ses idées. C'est un tout. Un groupe, ce n'est pas seulement de la musique. Il se passe plein de choses ! Chaque membre à sa vraie place.

Pour la première fois avec "Sunset", vous avez enregistré des featurings. On entend Marco Kamaras et Richie Sambora. Aviez-vous besoin d'ouvrir votre univers à d'autres artistes pour trouver de nouvelles inspirations ?
Il y a la chanson "Duo" qui était faite comme ça, pour être chantée avec deux voix. Je l'avais enregistrée et j'avais transformé ma voix. Ça faisait une voix de garçon, androgyne. Je cherchais quelqu'un pour l'enregistrer avec moi et je suis tombée sur Marco Kamaras que personne ne connaît encore. Physiquement, il est vraiment intéressant. Il commence la musique. Il a enregistré son premier EP. C'est complètement barré ce qu'il fait. Il est très spécial. Ça me faisait plaisir de pouvoir faire découvrir quelqu'un qu'on ne connaissait pas encore. Je trouvais que c'était beaucoup plus intéressant.

En revanche, Richie Sambora n'est pas un débutant !
Effectivement ! Il était dans le studio voisin pendant l'enregistrement de l'album. On s'est demandé pendant plusieurs jours si on devait ou non aller le voir pour qu'il enregistre un titre pour notre disque. On cherchait un musicien un peu kitsch, un peu hard rock pour venir faire un solo de guitare sur un titre. J'y suis allée au culot. Je suis allée le voir directement en présentant Superbus comme un groupe français. Il a tout de suite accepté de travailler avec nous. Une rencontre assez drôle !

Ce disque a quelque chose de nostalgique.
Quels enseignements tirez-vous de ces deux collaborations, vous qui n'avez pas l'habitude de jouer avec d'autres artistes ?
C'est juste un plaisir de faire écouter d'autres gens que nous sur le disque, une voix différente, une guitare différente, et de faire découvrir des artistes. Je suis persuadée qu'il y a peu de gens qui connaissent Richie Sambora en France.

Si l'on donnait une place à "Sunset" dans la discographie de Superbus, laquelle serait-elle ?
La cinquième (rires) ! Donc ça s'écoute comme un cinquième album. Ce disque a quelque chose de nostalgique. Il est plus mélancolique. Et je trouve qu'on ressent vraiment ce sentiment à Los Angeles par moment. C'est une ville où il y a toujours de l'activité. Il se passe toujours quelque chose. Il y a cette espèce de tristesse en même temps. Et pour moi, il y a cet aspect doux, ensoleillé et à la fois triste dans "Sunset".

Il y a dix ans que votre premier album est sorti. Vous parlez de nostalgie. Quel regard portez-vous sur les dix dernières années ?
Je suis fière. C'est bien. C'est rare qu'un groupe fasse cinq albums. On s'amuse encore à le faire. C'est important pour moi de le faire tenir et d'essayer de se renouveler pour ne pas s'ennuyer.

Quatre albums publiés en 2010, plusieurs tournées et un best-of. Vous ne vous êtes pas ennuyés ! Vous avez souhaité prendre l'an dernier une pause pour travailler sur d'autres projets. Il y a eu un titre signé de votre main pour la comédie musicale "Dracula, l'amour plus fort que la mort", et puis le projet "Wonderama". Il a été présenté l'an dernier comme un projet solo pour vous. Qu'en est-il ?
Cette pause, c'était une façon de prendre l'air… Et puis il y a eu Wonderama. Mais je n'ai pas fini encore. C'est un projet complètement fou qui n'a rien à voir avec Superbus. Je travaille dessus avec un collectif belge. Pour l'instant, je ne sais pas encore ce que je vais en faire mais il n'est pas fini.

Il n'est pas abandonné donc ?
Il n'est pas abandonné. C'est un vrai lâchage ce projet (rires) !

Je suppose que vous avez eu vent du retour de No Doubt. C'est un groupe pour lequel vous n'avez jamais caché votre admiration. Que pensez-vous de leur nouveau single "Settle Down", vous qui connaissez bien la discographie du groupe. Du grand No Doubt ?
Du pur No Doubt, oui ! Je suis impatiente d'écouter la suite. On dirait qu'ils n'ont pas bougé. J'ai vu le clip "Settle Down" et Gwen Stefani n'a pas pris une ride. Il y a beaucoup de groupes avec des filles qui reviennent en ce moment.

Plein de groupes avec une fille comme leader, mais ils sont étrangers. En France, ils sont beaucoup plus rares. Comment l'expliquez-vous ?
Je ne l'explique pas ! C'est une question que je me suis posée plusieurs fois. Peut-être parce que ce n'est pas facile de tenir un groupe. C'est une vraie histoire de famille. Pour tenir, il faut que le groupe soit soudé et qu'il ne vole pas en éclat au moindre petit succès. Nous sommes cinq personnalités fortes mais nous maintenons le cap. Je pense que les groupes qui restent longtemps sont ceux qui pensent avant tout à l'aventure humaine plutôt qu'à l'argent.

Avez-vous vécu des moments difficiles ?
Oui, comme dans tous les groupes je présume. Il y a des moments où l'on claque la porte en disant que c'est fini. Et puis finalement, on revient parce qu'on se rend compte que le groupe, c'est toute notre vie. C'est un cliché de groupe (rires) !
Pour en savoir plus, visitez superbus.com.fr et la page Facebook du groupe.
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Regardez le clip "A la chaîne" de Superbus :

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