Après les célébrations, il est temps pour Superbus de revenir aux choses sérieuses. Le groupe de rock français, qui a fêté ses 20 ans de carrière le temps d'une longue tournée à rebours, planche en secret depuis trois ans sur son septième album studio, le premier à paraître depuis "Sixtape" en 2016. « Pour ces nouveaux titres, on s'est presque auto-inspiré. On a revu et écouté comment on fonctionnait et ce qu'on faisait il y a quelques années, en se demandant : est-ce qu'on ne referait pas de la même manière ? On est retourné en répét' avec tout le groupe, en enlevant tous les trucs électroniques, les synthés, pour revenir à une base basse-batterie-guitare. Et on a répété tous les morceaux avant d'aller les enregistrer en studio, c'est la méthode qu'on utilisait au tout début. Ça donne un son qui est le nôtre, un peu comme avant mais avec notre expérience de maintenant ! » confie la chanteuse Jenn Ayache dans une interview pour Purecharts qui sera publiée en intégralité ce week-end.

Un nouvel album en 2024

Le premier chapitre de cette ère qui s'annonce survitaminée ? "Aseptisé", un titre pop-rock détonant dans lequel la rockeuse et ses acolytes s'interrogent sur le basculement progressif de notre société vers un monde formaté, qui ne laisse plus de place à la différence ou l'unicité. Les nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle, qui inonde l'actualité, ont déjà amorcé ces craintes... « Ce qu'on va appeler avec humilité les "petites mains", comme les compositeurs de musique pour documentaires par exemple, vont potentiellement disparaître en un claquement de doigts. On est dans un processus qui démarre à peine mais peut être assez effrayant. Mais en même temps assez excitant parce qu'on peut faire des choses absolument incroyables. Au bout du compte, j'espère que cela ne restera qu'un outil que certains utiliseront à bon escient, et que la créativité et le talent auront toujours droit de cité » analyse le guitariste Patrice Focone. Et pour illustrer son propos, Superbus a justement eu recours à une intelligence artificielle afin d'habiller certaines séquences de son nouveau clip "Aseptisé", le transformant en vision fantasmée digne d'un film de science-fiction.




Au micro de Purecharts, Superbus l'admet, ce n'était pas du tout l'idée d'origine : « On avait prévu une vidéo qui n'a pas donné le résultat escompté. Le montage ça n'allait pas, ça ne fonctionnait pas. Comment sauver le truc ? Sachant qu'un clip ça coûte de l'argent et cher à produire... Il fallait trouver un moyen ». Jenn est alors tombée sur le travail d'un artiste, Sébastien Desmedt, spécialisé dans les vidéos réalisées avec l'aide d'une intelligence artificielle. Un exercice nécessitant un vrai travail de réalisateur. « Il s'est servi des images que nous avions mises en boîte, des photographies de nous, des ambiances qu'on souhaitait. Jenn a co-réalisé le clip donc elle avait toute une idée en tête, une vision d'images fantasmées que nous n'avions pas réussi à traduire » révèle le rockeur. Et le résultat, à la fois « étrange » et « beau », a complètement séduit la formation. Cette thématique sera d'ailleurs au coeur du prochain album de Superbus, dont la fenêtre de sortie est planifiée pour le printemps 2024 : « Comment ramener l'humain dans le monde moderne déshumanisé ? Ce premier single nous donne tout un concept ». Vivement !