Yoann Freget

Crédits photo : Brahms Photography
« Je ne prépare jamais mes interviews, je suis toujours très sincère dans ce que je dis ». Au bout de quelques minutes d'interview, Yoann Fréget s'excuse de passer tour à tour de son nouvel album à sa nouvelle vie aux Etats-Unis à son expérience dans "The Voice", sans structurer ses propos. Depuis deux mois, le deuxième gagnant du télé-crochet de TF1 est parti tenter sa chance de l'autre côté de l'Atlantique pour enregistrer son prochain album. « Je vais très très bien. Je suis vraiment content de vivre aux Etats-Unis. C'est ce dont je rêvais depuis 2011, même avant "The Voice" » nous confie Yoann Fréget, qui avait déjà vécu là-bas dans le passé. Et c'est son expérience de soliste dans les églises afro-américaines qui a été pour lui « un déclic absolu ». L'interprète de "Sauras-tu m'aimer" savait qu'il reviendrait un jour.

"On m'a dit que la soul n'avait pas sa place en France"

« A l'époque quand j'étais rentré en France, j'avais annoncé à ma maman que j'allais vivre aux Etats-Unis. Donc elle avait déjà pleuré en 2011 ! Ça c'était déjà fait ! » lance-t-il avec humour au téléphone depuis New York, avant de revenir sur son aventure en demi-teinte dans "The Voice" - une expérience qu'il ne regrette pas - et l'échec de son premier album "Quelques heures avec moi" : « J'ai essayé de coller aux formats français musicaux mais je me suis rendu compte que ce n'était pas pour moi ». N'y aurait-il pas de place pour la soul en France ? « On me l'a dit. Je ne dirais pas qui mais on me l'a explicitement dit. On m'a dit qu'il n'y avait pas de marché en France, chose avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord. Si malheureusement les gens d'une certaine industrie pense ça, il n'y a aucun moyen de faire autrement parce qu'on n'arrive pas à atteindre le public »regrette-t-il.

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Et ses propos très cash contre "The Voice" et l'industrie, qualifiés par lui-même de « mafia », Yoann Fréget les assume même s'ils auraient pu se retourner contre lui. « Bien sûr que si j'ai eu peur. C'est pour ça que je n'ai dit que très très peu ! (Rires) Pour les gens ça paraît énorme mais mon but avec ça c'était d'ouvrir une porte de dialogue et de pacification avec TF1 » dit-il, avouant que sa tactique a marché : « Je suis très content d'avoir écouté mon coeur malgré l'appréhension que j'avais. Suite à ça, on a pu discuter avec TF1 et "The Voice", ils ont même annoncé mon départ aux Etats-Unis dans l'émission et ils ont dit qu'ils informeraient sur la sortie de mon deuxième album ». Aujourd'hui, pour Yoann, qui souhaite « garder son intégrité » et qui « ne cherche pas le succès à tout prix », « la page est vraiment tournée ».

Souvenez-vous de l'audition à l'aveugle de Yoann Fréget :



« Je suis content d'avoir ce nouveau départ avec des gens qui croient en moi ici dans l'industrie » se réjouit-il. Toujours avec l'envie de réunir la soul, le gospel, le funk et la pop, avec Bruno Mars ou John Legend comme modèles, Yoann Fréget, qui a pu obtenir un visa d'artiste de trois ans, se focalise sur ce disque en anglais à venir, qui sortira aussi en France. « Plusieurs producteurs sont intéressés pour le commercialiser » assure le chanteur, qui croit dur comme fer que « le public français peut être sensible aux musiques influencées par la soul et par le groove. Il y a eu quelques exceptions dans le passé, peu mais il y en a ». Celui qui a comptabilisé plus de 2 millions de votes lors de sa finale dans "The Voice" ne se focalise plus sur la France uniquement mais compte bien faire sensation aux Etats-Unis : « Le dicton c'est "Qui m'aime me suive" ».

"L'expérience du premier album a été un peu douloureuse"

« L'expérience du premier album a été un peu douloureuse pour moi. Malgré tous les efforts que je faisais, il y a vraiment eu des barrages qui ont été mis sur ma route pour que je n'atteigne pas le public » rappelle Yoann, qui intégrera « un ou deux titres en français » sur son album, avec l'aide d'« un grand auteur-compositeur ». « Je me sens beaucoup plus respecté par les gens de l'industrie de la musique ici » assure le chanteur de "Je donne", qui avait déjà fait des concessions sur son premier album sorti après "The Voice". « Je voulais l'enregistrer avec des musiciens que je connaissais, qui ont joué avec Stevie Wonder. Et ça m'avait été refusé. Cet album était une réflexion de qui je suis mais encore beaucoup trop loin de mes influences. La pression était très forte » lance-t-il, confiant avoir « beaucoup évolué » à cause des « obstacles ». Ce qui se ressentira dans ses textes, plus profonds mais aussi plus sombres parfois.

Regardez le clip "Sauras-tu m'aimer" de Yoann Fréget :

"Des grandes collaborations internationales"

D'ailleurs, la pression est « pire » désormais puisque Yoann Fréget veut atteindre les Etats-Unis, la France et rayonner à l'international : « Je veux apporter quelque chose de positif dans la vie des gens ». Il annonce même « des grandes collaborations internationales ». Sortie de l'album ? 2017, « dans l'idéal ». Pour réussir, le chanteur travaille ce disque comme s'il s'agissait de son premier album. « Je sais que je suis attendu au tournant ! » lance l'artiste, qui a changé de nom et qui se fera désormais appeler Yoann FreeJay. « C'est symbolique ! Et le changement est minime » rassure-t-il pour calmer les critiques, lui qui revient en France tous les trois mois. On lui souhaite bonne route !