Muse

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Trois ans après "The Resistance", et le saisissant "Uprising", Muse était attendu au tournant. Le groupe britannique délivre cette semaine son sixième album, intitulé "The 2nd Law" en référence à la deuxième loi de la thermodynamique. S'ils traitent de l'énergie gaspillée par l'homme, Matthew Bellamy et le reste de la bande ont quant à eux utilisé leur savoir-faire à bon escient en auto-produisant, encore une fois, leurs nouveaux titres. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que Muse arrive encore à nous surprendre, même après quinze ans de carrière, en proposant un disque rock où l’électronique, l'acoustique et le classique s'entremêlent. Comme toujours, la plupart des nouvelles chansons de Muse débutent sur un rythme lent pour se terminer sur un final tambourinant, magistral, à l'instar du titre "Madness", nouveau single qui n'est malheureusement pas représentatif de la force et du dynamisme de ce projet non pas conceptuel, mais faisant la part belle à la recherche de nouveaux sons.

Muse s'amuse habilement à nous faire voyager dans le temps

"The 2nd Law" démarre sur les chapeaux de roue avec "Supremacy". Ça claque ! Riffs de guitare mixés à l'extrême, cordes nous transportant en Orient, basses, puis silence pour laisser place à la voix de Matthew Bellamy. L’interprétation du frontman est parfaite et sa voix se balade sur des tons et demi-tons avec une facilité déconcertante. Du grand Muse ! Du grand rock ! Et on n'est pas au bout de nos surprises. S'enchaînent pendant 45 minutes une farandole de sons et de rythmes à vous faire tourner la tête. Entre musique moderne et influences eighties, Muse s'amuse habilement à nous faire voyager dans le temps. "Survival", qui a servi d'hymne officiel aux Jeux Olympiques de Londres 2012, n'est pas sans rappeler le groupe Queen, tandis que le titre "Panic Station" semble avoir puisé son inspiration dans les premiers pans de la discographie de Michael Jackson ou de Prince. Quant à la musique de "Big Freeze", on la comparera sans hésitation à celle de U2. Seulement, si les références sont nombreuses et très certainement volontaires, cela n'enlève en rien au charme de "The 2nd Law" qui a son propre caractère, et qui pour bien des raisons s'inscrit très logiquement dans la continuité de l'oeuvre de Muse.

Ce sixième chapitre contient trois pistes instrumentales dont "Unsustainable" et "Isolated System", où les choeurs occupent une place de premier plan Les cordes passent en mode mineur, tout comme les synthétiseurs, et nous plongent dans une ambiance dramatique relevée par un barnum électronique qui évoque la destruction. Le DJ new-yorkais Skrillex est passé dans le coin. Place donc à la musique électronique sur "The 2nd Law" ! "Follow Me", inspiré par les battements de coeur du premier enfant de Matthew Bellamy, témoigne de cette volonté d'aller plus loin avec le dubstep sans non plus être poussif, mais bien au contraire, aérien.