Crédits photo : Capture d'écran Purecharts
Michael Jones est toujours sur les routes pour défendre le projet "L'héritage Goldman", où la jeune génération reprend les tubes emblématiques de Jean-Jacques Goldman. La tournée se poursuit dans les Zénith et autres grandes salles françaises jusqu'au 30 mars 2024, avec un concert prévu au Dôme de Paris le 26 septembre prochain. « Le problème, c'est qu'il y a que des tubes. Il y a un tel choix dans toutes les chansons... C'est ça l'héritage en fait : on réinterprète des chansons de Jean-Jacques Goldman qui sont devenues des classiques, que les gens connaissent de génération en génération. Nous, sur la tournée, on s'est rendus compte qu'il y a les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-enfants. Et ils connaissent tous les chansons ! Et ça c'est génial » sourit l'emblématique guitariste gallois au micro de Purecharts.

"Entre nous, ça marchait tout seul"

Après "Je te donne", Michael Jones revient ainsi sur l'histoire du tube "A nos actes manqués" pour le format Face A de Purecharts. Et il en profite pour nous raconter l'origine du trio Fredericks Goldman Jones, né « dans la tête de Jean-Jacques » : « On était en voiture ensemble et Jean-Jacques il me dit : "Mon prochain album, je ne peux pas le faire seul. Les chansons sont faites pour être chantées en groupe. Donc il y a toi, et il faudrait une fille." Et je pense qu'il attendait que je lui suggère quelqu'un mais qu'il savait déjà. Et j’ai dit : "La troisième personne, on l'a, c'est Carole Fredericks", parce qu'elle tournait déjà avec nous. Mais je pense qu'il savait déjà ».

L'alchimie est telle entre Michael Jones et Jean-Jacques Goldman qu'elle est toute aussi évidente lorsque Carole Fredericks les rejoint pour ce trio, formé en 1990 : « Jean-Jacques, sur le premier album, nous a fait répéter en studio en pensant que ça allait être difficile. Et quand il a vu que ça marchait tout seul, sur le deuxième album, on n'a pas répété du tout. Carole intervenait vocalement beaucoup, et moi évidemment, il fallait que j'amène des choses à la guitare ». Pour Michael Jones, le texte de "A nos actes manqués" « vient des discussions qu'on a eu autour d'une table quand on mangeait ensemble, après les concerts ». « Je pense que Jean-Jacques avait toujours son petit carnet où il notait des bribes de ce qu'on disait et ça devenait des chansons » se rappelle-t-il, tandis que c'est le musicien et producteur du titre Erick Benzi qui a eu l'idée des voix africaines.

"On pensait même pas que ça allait être un énorme succès"

"A nos actes manqués" est d'ailleurs devenue « la chanson qu'on connaît quand [Eric] a trouvé le riff de basse ». Elle sort en tant que deuxième single du premier album éponyme du groupe, après "Nuit". Et dès sa sortie en mars 1991, le succès est immédiat : la chanson devient l'un des tubes de l'été suivant, se classe deuxième du Top 50 et se vend à plus de 125.000 exemplaires. « On ne pensait même pas que ça allait devenir un énorme succès. Quand on a fait l'album, on a fait toutes les chansons avec la même envie, le même bonheur » reconnaît Michael Jones. Le single lance dont la carrière de Fredericks Goldman Jones, qui cartonne durant deux albums et deux tournées à succès, avant de mettre un terme à l'aventure en 1996. Mais pourquoi le groupe a-t-il pris fin en plein succès ? « Jean-Jacques pensait sincèrement que c'était le moment pour Carole de voler de ses propres ailes. (...) Le deuxième album, c'était une surprise pour Carole et moi. On ne s'y attendait pas du tout » analyse aujourd'hui Michael Jones.

"M. Pokora l'a très bien reprise"

20 ans après sa sortie, "A nos actes manqués" revient sur le devant de la scène grâce à une reprise de M. Pokora, sortie en 2010. Celle-ci rencontre un accueil chaleureux qui permet de relancer la carrière du chanteur. Pour preuve, elle est devenue un incontournable de son répertoire et fait partie de la setlist de son actuelle tournée "Epicentre Tour". Mais que pense Michael Jones de cette reprise ? « Je me rappelle, on tournait un clip ensemble. Il est venu me voir en salle de maquillage et il m'a demandé ce que j'en pensais. Je lui ai répondu "Tu as pris la chanson et tu as fait la tienne" » atteste-t-il, reconnaissant que la copie a dépassé l'originale : « Aujourd'hui, tous les jeunes pensent que c'est une chanson de M. Pokora, c'est qu'il l'a très bien reprise. Il a su interpréter la chanson d'une telle manière qu'il se l'est accaparée ». Mais pour lui, ce cas n'est pas isolé puisqu'il prend l'exemple de "With A Little Help From My Friends" que le public connaît principalement à travers la reprise de Joe Cocker... alors qu'il s'agit au départ d'un titre des Beatles !