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Hélène Segara : "On a les reprises dans le collimateur mais ce n'est pas péjoratif"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Hélène Segara sort cette semaine "Amaretti", un album de reprises en italien. Pour Pure Charts, la chanteuse revient sur son parcours, de "Notre-Dame de Paris" à ses tubes comme "Vivo Per Lei", en passant par "Incroyable Talent". Tout en défendant son amour pour les reprises, ses projets et son prochain album original. Interview !
Crédits photo : DR
Il y a quelques jours, j'arrive dans les locaux de Sony Music France, Hélène Segara est en train de se faire maquiller. Elle me salue avant de s'asseoir en face de moi, prête à répondre à mes questions. La chanteuse se réjouit quand je lui propose de passer en revue plusieurs moments-clés de sa carrière. "Ah tant mieux !" s'exclame-t-elle, un peu frustrée de répondre toujours aux mêmes questions de la part des journalistes. Souriante, humaine, très sensible et sans langue de bois, l'artiste, qui connait bien les rouages des interviews, n'esquive aucun sujet, se détend au fur et à mesure de l'entretien, n'hésitant pas à plonger dans ses souvenirs, à défendre son album "Amaretti" et sa passion pour les reprises.

Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Si je vous montre une photo de la troupe de "Notre-Dame de Paris", qu'est-ce que ça vous évoque ?
Ah, Notre-Dame ! Ça m'évoque un merveilleux quatuor. C'était une famille musicale, qui a beaucoup compté. Ça a été trois ans de ma vie ! J'étais avec Daniel (Lavoie, ndlr) il y a deux jours, et avec Richard Cocciante. On s'est recroisés, mais je suis toujours proche de Daniel, de Bruno (Pelletier, ndlr). Garou n'arrête pas de bouger, Patrick (Fiori, ndlr) est très occupé. Mais c'était vraiment fort !

Le retour de Notre-Dame ? On ne m'a pas prévenue !
C'était il y a 17 ans déjà !
Ça passe vite le temps, hein ? (Rires) Je garde que du beau. Là, ils vont recommencer... Daniel est le seul à repartir avec le nouveau casting, car le rôle de Frollo n'a pas d'âge. Esmeralda a 16 ans donc ça va être compliqué pour moi ! (Rires)

Et quand on a vous prévenue que ça recommençait...
On ne m'a pas prévenue ! Je l'ai appris par la presse donc je me suis permis de dire au concerné que... Il m'a dit : "Oui, on te fait nos excuses, ça a été maladroit".

Pourquoi vous auriez aimé être au courant ?
J'espère qu'ils ne croyaient pas que ça allait me déstabiliser. Vraiment, moi j'ai un album, une tournée, une émission de télé... Je ne vois pas comment j'aurais pu enquiller même s'ils m'avaient proposé le projet. En plus, j'aime beaucoup leur choix féminin, Hiba Tawaji. Je l'avais repérée sur "The Voice". Physiquement, elle va très bien l'incarner et elle a une très jolie voix. Et elle est Libanaise, et le Liban m'est très cher. Mais ce qui est triste, c'est que les gens ne pourront pas s'empêcher de comparer.

A l'époque, on vous avait comparée à Noa ?
Non, pas du tout. Le choix s'était porté sur moi car Noa ne maîtrisait pas assez la langue française pour assurer le spectacle. C'est Noa qui m'avait passé le flambeau. J'aime beaucoup cette personne. Les orchestrations de l'album avaient été faites pour sa tessiture. Il n'y avait pas beaucoup de filles qui pouvaient atteindre les mêmes notes, donc ça s'est fait naturellement.




Au début, quand j'ai su que vous sortiez un album de reprises, ça m'a un peu surpris et puis quand on regarde votre discographie, c'est assez logique... On se souvient de ce tube "Vivo Per Lei" avec Andrea Bocelli qui vous a propulsée...
Et pas que celui-là ! (Sourire) Je suis quelqu'un qui ne renie rien, j'assume tout et évidemment que ça m'a propulsée ! Pour la petite histoire, quand on m'a proposé "Notre-Dame de Paris", c'était au moment de ce duo et j'ai dit non. (Rires) Entre temps, ils ont pris Noa, et ils sont revenus en deuxième choix quand j'avais fini ma promo. C'est le destin !

Je suis devenue amie avec Laura Pausini
Vous avec des nouvelles d'Andrea Bocelli ?
J'ai mangé avec lui il y a un mois et demi. On déjeune de temps en temps ensemble. Je suis toujours en contact avec mes italiens ! C'est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. Il m'avait dit à l'époque qu'il me porterait chance, et il m'a porté chance. Il y a une vraie relation. Finalement, oui, je sais, certains de mes fans m'ont écrit en apprenant que j'allais faire des reprises. C'est un projet de vie cet album, "Amaretti". Finalement, c'est une évidence entre Andrea Bocelli, Laura Pausini, Orlando, Richard Cocciante... Je suis d'origine italienne, j'ai passé mon enfance là-bas. Tout a été logique. L'envie de reprendre toutes les chansons de ma jeunesse, ça me semble assez légitime.

Pourquoi avoir eu envie de faire ça maintenant ?
Je ne sais pas... Je crois que Sony en avait envie aussi. Quand ils m'ont signée il y a quelques années, ils me disaient : "On aimerait t'entendre encore en italien". Il y avait un duo en italien sur le précédent album, avec Biagio Antonacci. C'est le Jean-Jacques Goldman italien. Mais quand on avait en projet de faire des télés ici, c'était compliqué. Laura Pausini, je la vois beaucoup mais elle est jurée de "The Voice" au Mexique, avec Ricky Martin. Elle est souvent en Amérique Latine. Mais je l'ai tout le temps, on s'envoie souvent des Whatsapp.

J'avais interviewé Laura Pausini, et elle m'avait dit que vous étiez devenues amies et que c'était une belle rencontre. Pourquoi ne pas l'avoir invitée sur l'album ? Et même Andrea d'ailleurs !
Si, si... Andrea, je me suis réveillée trop tard ! Mais je pense qu'ils auraient été partants tous les deux. J'ai même des messages de Laura à ce sujet. Le truc, c'est que cet album, j'ai dû le faire quand même assez vite. J'avais l'émission qui reprenait... Il y avait plein de raisons. Mais il n'est pas impossible que j'ai des guests sur certaines télés ! (Sourire)

Ces reprises c'est une transmission
Le succès de ces deux tubes vous a rassurée ? Car l'italien n'est pas vraiment présent dans les charts ces dernières années...
Justement ! Il y a une forte communauté italienne en France. Il n'y a pas beaucoup d'artistes d'origines italiennes qui ont percé en France. Mais on me parle tout le temps de mes duos en italien. Dans les restos italiens, je peux vous dire que j'y ai le droit ! (Rires) Ça fait longtemps que je mûris cet album. A chaque fois que je pars et que je fais beaucoup de route, je mets mes chansons italiennes, et avant mes enfants me disaient : "Oh non !". Et maintenant les nouvelles versions, ils adorent ! J'ai enfin réussi à ramener mes enfants vers ma culture paternelle.

C'était aussi ça votre motivation ?
Oui, c'est une transmission. "Perche lo faï", c'est l'une des préférées de ma fille maintenant. Avant quand je la mettais dans la voiture, mes enfants trouvaient ça trop daté, pourtant Marco Masini la chante merveilleusement. Mais ils n'adhéraient pas du tout, alors que maintenant ils me demandent chacun un titre différent quand on est en voiture. Aujourd'hui, me dire que mes enfants vont écouter tout ce qui m'a bercée moi... Dans le livret, j'explique pourquoi cet album et le choix des chansons. Ce qui a été le plus difficile pour moi, ça a été de me restreindre.

Peut-être pour une suite ?
Mmmm. J'aime pas beaucoup les suites, ni dans les films... Mais c'est vrai que là je suis très frustrée, je l'avoue.

Ecoutez "Svalutation" par Hélène Segara :



Comment s'est fait le choix des chansons justement ? Car des gros tubes populaires, comme le single "L'envol (Il Volo)", côtoient des titres quasiment inconnus...
Et alors est-ce que tu as fait des découvertes ?

Il n'y a rien de plus facile que de faire un album de reprises mais...
Oui, "Perche Lo Fai" que je trouve très belle, et le duo avec Davide Esposito...
Oui, "Vattene amore" qui devient "Tant qu'il est temps". Elle a un peu marchoté en France, mais pas beaucoup. Ce duo est mythique en Italie. Ils n'ont pas fait beaucoup de chansons mais ce titre a été un énorme tube en Italie. 20 ans après, ils ont refait une télé et ça a été un pic d'audience ! C'est une chanson culte. Celle-là, mes enfants ne pouvaient pas la saquer, mais moi je l'ai toujours adorée. Nous, on a adapté un texte en français. Et dans mon destin d'italienne, je suis devenue curieusement amie avec Davide Esposito, parce qu'il était l'ami de Grégory Lemarchal dont j'étais très proche. C'est lui qui a fait "Écris l'histoire". Ça faisait longtemps qu'on se disait : "Un jour, il faudrait qu'on chante ensemble". C'était une évidence. J'espère que ce sera un single.

Globalement, ce sont des souvenirs toutes ces chansons pour vous...
Ça correspond à des épisodes de vie. J'ai 20 ans de souvenirs. "O sole mio" c'est la berceuse que me chantait ma grand-mère donc j'ai voulu la garder très douce. Même Elvis l'avait reprise à sa manière... (Elle chante avec la voix d'Elvis) Je la voulais douce et sucrée pour que ça s'écoute avec un cocktail au bord d'une plage. "Svalutation", ça représente les années où j'allais en Italie tout le temps avec ma famille. Ce tube passait tout le temps ! Je voulais la faire très cinématographique, à la Tarantino.

Il y a beaucoup d'albums de reprises... Comment on arrive à se démarquer ?
Il y a énormément de travail sur cet album. Ces chansons, elles sont dans mon ADN. L'ADN des chansons italiennes, ce sont les grandes mélodies. Pour une voix ou pour une interprète comme moi, c'est un plaisir d'interpréter des grandes mélodies. C'est un chausson, une pantoufle de verre... mais avec de la fourrure dedans ! C'est bien dehors mais c'est bien dedans aussi ! (Rires) Il n'y a rien de plus facile que de faire un album de reprises, dans le côté de la facilité artistique...

Reprendre "Ti Amo", j'ai hésité
Oui car ce sont souvent des chansons qu'on a entendues mille fois !
Sauf qu'il y a tout à recréer. Quand je m'attaque à un projet comme ça... Je vais toujours vers des projets un peu compliqués. Là, par exemple, une grande radio m'a dit : "Merci car il y a des chansons, comme "Ti Amo", on ne les supportait plus !".

Oui, ça m'a fait pareil quand j'ai vu la tracklist... Je me suis dit : "On les a trop entendues !".
"Ti Amo", j'ai hésité. Même "Sara Perche Ti Amo"... Mais tous mes potes italiens me disaient : "Quoi ? Tu ne vas pas faire "Sara Perche Ti Amo" ?". "Ti Amo", je l'ai faite refaire cinq fois. Tu sais que c'est mon mari Matthieu qui a fait les arrangements. Cette chanson elle devait garder de la simplicité mais il faut qu'il se passe un truc. Je voulais une fin qui décolle, et je l'ai eue ! (Sourire) "Tornero", c'est pareil, elle n'a rien à voir. Le but, c'est de faire oublier l'originale, de se dire : "Qu'est-ce qu'elle a apporté ?". Et il y a une chanson que j'avais très envie de faire, mais que je ne faisais pas tant que j'étais signée avec Orlando, c'est "Histoire d'un amour" de Dalida.




Pourquoi vous ne vouliez pas la faire ?
Parce que tout le temps, comme j'étais avec Orlando pendant presque 20 ans, les gens ne pouvaient pas s'empêcher de me comparer avec Dalida. Donc j'ai toujours évité son répertoire. Du coup, là, je me suis fait plaisir mais je voulais la réinterpréter à ma sauce. Matthieu a carrément créé et composé un pont qui n'existait pas, avec cette envolée... Enfin les choses se déchirent un peu, elles ne restent pas toutes propres. Quand tu fais un album comme celui-là, il y a un vrai travail de création. Ces chansons, elles ont 30 ou 40 ans chacune. Sans parler de "O sole mio" qui date de 1898... Elle fait partie du patrimoine italien. Je n'ai pas choisi la simplicité. Et j'ai dû me réapproprier pratiquement que des chansons d'hommes. Et ce n'est pas évident.

Ça a été difficile, même avec la voix que vous avez ?
Ce n'est pas difficile techniquement mais c'est difficile de s'approprier et de mettre la même émotion que ces voix qui sont déchirées naturellement. Il ne faut pas tomber dans le lisse...

Et vous avez envoyé votre reprise de Dalida à Orlando ?
Il est en train de la recevoir là... (Sourire) Je l'ai appelé pour le prévenir, il m'a dit... (Elle l'imite) "Mais quelle bonne idée, c'est magnifique !". J'ai aussi fait écouter à Richard Cocciante, "Il mio refugio", évidemment.

J'aimerais faire un album de chansons arabes
Vous parliez de votre mari, ça fait longtemps que vous travaillez avec lui, mais est-ce que c'est si facile que ça de travailler en couple ?
On est très complices et complémentaires. Je le remercie dans l'album, car Matthieu, c'est pas du tout sa culture, c'est quelqu'un qui vient du rock à la base. La chanson italienne ça ne l'intéressait pas beaucoup. Ça faisait longtemps que je lui en parlais et que je le bassinais avec ses chansons. (Rires) Je savais exactement ce que je voulais. Je lui ai dit : "Tu sais, j'aimerais vraiment que ce soit toi qui le fasse. On pourrait travailler ces chansons à la maison. Dès qu'on ne sera pas dans la direction, je te le dirai". Et il a commencé à écouter, il a trouvé "Perche Lo Faï" particulièrement belle. Et voilà comment ça a commencé... Pour la petite histoire, je me suis retrouvée dans le même avion que Tarantino, j'ai voulu lui faire écouter "Svalutation". J'ai pas osé ! Mais je le ferai peut-être ! (Rires)

En réécoutant votre discographie et votre voix... Je vous écoute depuis que je suis très jeune... Enfin, je sais que ça ne se dit pas...
(Rires) Vous pouvez le dire ! J'ai 20 ans de carrière donc... Et je vous signale que vous avez rougi en disant ça ! (Rires)

Ah, peut-être ! Non mais je me disais que vous auriez pu faire un album de fado...
Ah oui ! Quand j'ai fait "Elle, tu l'aimes", qui est un de mes plus gros tubes... Pour te dire la vérité, j'ai beaucoup été au Portugal. Je m'identifie beaucoup. On est tous des latins. Il n'y a pas que les Italiens qui vont se retrouver dans cet album. Il y a tous les gens qui, en France, sont partis en Italie, en vacances et qui ont des souvenirs. Le Portugal, c'est pareil. J'ai tout vu, de Lisbonne, de Sintra, à Cascais, à Porto, et Cabo da Roca qui est sublimissime. Je suis une fan de la bouffe et des gens là-bas. Ça m'est arrivé de m'asseoir seule au restaurant en attendant mes amis, et finalement les gens viennent te voir. Tu n'es pas souvent seul là-bas. Après, le fado a un côté dramatique mais qui correspond à ma voix. Ce n'est pas facile et justement c'est pour ça que ça me plait.

Regardez le clip de "L'envol" de Hélène Segara :



Il y a des projets comme ça dont vous rêvez ?
Est-ce que dans ma vie je vais pouvoir m'accorder le luxe de faire un album de fado, un album de chansons arabes, un album symphonique, de Noël, de jazz ? J'ai plein d'idées. Est-ce que la vie va me suffire ? Et est-ce que les journalistes vont me foutre la paix avec le fait que j'aime les covers ? (Rires) En 20 ans de carrière, et je vais te dire ça en toute humilité, je mets un tel perfectionnisme, un tel acharnement dans le travail que je fais quand je fais des reprises. Tout dépend de la manière dont est fait l'album. Si jamais tu le fais en trois semaines et que tu ne respectes pas l'artiste original...

Quand j'ai repris Joe Dassin, ça a relancé son répertoire
Pour l'album de reprises de Joe Dassin, vous avez ressenti une pression ?
J'ai mis trois mois à accepter ce projet. C'était très touchy. Même s'il y avait son fils Julien avec moi, c'est quand même quelqu'un qui n'était plus là. Il fallait respecter sa mémoire, ne pas décevoir ses fans. Quand j'ai fait Dassin, son fils me l'a dit et ça m'a fait plaisir, ça a relancé son catalogue. Les gens se sont dits : "Tiens je vais aller racheter aussi l'album de Dassin". Ça a été une belle opération pour eux. Je vois plutôt ça comme un hommage que tu rends aux artistes.

Le succès de l'album de reprises de Dassin, ça vous a rassurée sur celui qui sort là ?
Non... Chronologiquement, j'aurais aimé commencer avec celui en italien mais c'est bien qu'il sorte au bout de 20 ans de carrière. Je sais que forcément on a dans le collimateur ce côté reprises, mais pour moi ce n'est pas péjoratif quand il est aussi travaillé. C'est créatif. Va écouter la BO de "Moulin Rouge" et dis-moi que tu n'as pas aimé la version de "Roxanne" ! Je suis une grande consommatrice de covers. Si je te montre ma playlist dans mon iPhone, il y a 35-40% de covers.

Et vous pensez à faire un album original ?
Oui oui bien sûr ! Forcément !

Je travaille déjà sur mon prochain album
Le dernier "Tout commence aujourd'hui" avait un peu déçu commercialement...
Ce sont des choses qui arrivent dans des carrières, surtout quand elles sont aussi longues. Parfois, un album ne rencontre pas son public. Je pense que les gens étaient plus focalisés à parler de ma santé. Ça m'a un peu gonflé aussi. L'album qui suit sera un disque original, et j'y travaille déjà ! (Sourire)



Alors je sais que ce n'est pas musical, mais j'ai eu la sensation de vous re-découvrir dans "Incroyable talent", dont vous êtes jurée. Ça arrivait après une période difficile mais je vous ai sentie épanouie, dans votre élément. Comme une bouffée d'air frais...
(Elle est émue) Oui... A ma place. Je vais être très honnête avec toi, les gens se sont tellement focalisés sur ma vie privée et intime, que les gens ont oublié que j'étais une artiste, une femme... Il y a eu tellement de choses qui ont circulé sur moi. Je n'ai rien maîtrisé alors que je suis quelqu'un d'assez pudique. C'était difficile pour moi de lire toutes ces choses alors que j'ouvrais rarement la bouche. Je suis quelqu'un d'hyper énergique, je suis dans l'empathie avec les gens, je suis très maman. Mes trois compères, c'était le casting rêvé !

Il y a eu une réelle alchimie entre vous...
Exactement. J'ai accepté le projet et ça a permis de montrer que mon sourire est impérissable. Il est là et sera toujours là, quoi qu'il arrive.

"The Voice", s'ils avaient vraiment voulu m'avoir, ils auraient pu m'avoir
Peut-être aussi que ça a remis les choses à leur place, sans le dire concrètement ?
Exactement, tu as tout compris. Et j'ai fait une rencontre avec trois vrais personnages, très différents, mais c'était une bouffée de bonheur dans ma vie. Si on l'a senti c'est que c'était réel. Même M6, ils l'ont pris en pleine tête, ils avaient beaucoup de doutes... Mais devant ce succès, M6 nous a demandé si on voulait rempiler et on a tous eu la même réaction : "Si c'est tous les quatre, oui !". Donc nous voilà tous les quatre, on est en ce moment en sélections. C'est encore plus drôle cette saison. On se dit tout. On se comprend en un regard. On essaie de se compléter. Quand je vois que Gilbert assassine quelqu'un, moi j'ai pas envie que le gamin rentre chez lui et prenne une corde, alors je rattrape vite le truc ! Gilbert me charrie souvent en me disant que je suis la gentille. Mais c'est ma nature !

Vous avez souvent pleuré !
Oui, j'ai la larme facile, mais pas pour la tristesse. Mais quand il y a une émotion. Cette année, on a un casting... Gilbert a dit qu'en onze ans, c'était le meilleur casting. On a des trucs époustouflants, des trucs qu'on a jamais vu, des choses très émouvantes, des trucs complètement barrés ! Il y a des trucs à pleurer de rire et des choses artistiques vraiment belles. On s'amuse beaucoup, ça part en live ! Une belle saison à venir... Alors que c'est différent dans les autres pays. Je regarde maintenant "America's Got Talent" ou au Royaume-Uni, ou même "The Voice", chaque juré a ses phrases etc. mais il n'y a pas d'interactivité entre eux. Il ne se passe rien. On a rencontré aussi les jurés américains, on a été à Los Angeles dans les studios, je les ai observés, ils discutent un peu mais il n'y a absolument aucun moment où ils se marrent ou se prennent dans les bras. Nous, c'est tout le temps ! Des jours, on est un peu énervés, j'en envoie balader un et après on s'embrasse. C'est comme une petite famille !

Vous aviez dit que vous aviez été contactée pour "The Voice"... Finalement, vous êtes mieux dans "Incroyable talent".
Tu sais, "The Voice", s'ils avaient vraiment voulu avoir Hélène Segara, ils auraient pu l'avoir car c'est une émission que j'adore ! Mais c'était à un moment où je n'étais plus très dispo. L'histoire était partie d'un sondage par un magazine télé où j'étais arrivée en tête à 72% sur le fait que j'aurais été une très bonne coach. Mon but, si j'endossais un rôle comme ça, ce serait pas de dire : "C'était beau etc" mais "Vas-y, tu peux aller encore plus loin". Quand tu as un oeil externe... Moi si je m'habille le matin, je ne me rends pas compte si le pantalon me fait un gros cul. C'est pareil pour moi devant un chanteur. Tu peux débloquer des choses... Mais je n'ai pas envie de quitter ma petite famille de "Incroyable talent". Tout m'éblouit mais dès qu'il y a un chanteur ou une chanteuse, c'est particulier pour moi...

Retrouvez toutes ces informations sur le site internet officiel d'Hélène Segara.
Écoutez et/ou téléchargez l'album "Amaretti" sur Pure Charts.
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