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Emmanuel Moire en interview : "Il n'y a aucun risque à faire Destination Eurovision"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
En lice dans "Destination Eurovision", Emmanuel Moire se confie sur cette aventure "improbable", la fois où il a failli faire l'Eurovision, mais aussi le pouvoir de sa chanson "La promesse" ou encore le favori Bilal Hassani. Rencontre avec un artiste serein.
Crédits photo : DR Mercury
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Dans quel état es-tu avant "Destination Eurovision" ?
Je suis à la fois stressé, parce que ce n'est pas rien. Je prends cette étape-là au sérieux, j'ai envie de faire le mieux possible. Et en même temps, je suis excité, j'ai envie d'y aller, j'ai vu le prime de samedi. Je suis hyper content de faire partie de cette aventure. Je suis content d'avoir accepté, d'avoir pris le temps de réfléchir et d'avoir dit oui. C'est un beau prime, ça met en valeur la chanson française, c'est rare de faire un prime avec des chansons inédites. Moi, ça fait un moment qu'on ne m'a pas vu, c'est comme une mise à jour.

"Destination Eurovision", je n'étais pas très chaud au début
Comment es-tu arrivé sur "Destination Eurovision" ?
Ça s'est passé un peu différemment que pour les autres candidats. Je n'ai pas proposé quelque chose. C'est Bruno Berberes (directeur de casting, ndlr) qui, à la sortie de "La promesse", a trouvé le titre très fort. Il a eu envie que ce soit véhiculé un maximum je pense. Il m'en a parlé mais je n'étais pas très chaud au début pour être honnête. Je fonctionnais surtout par rapport à mon ego. Quand on est un artiste et qu'on a fait pas mal de choses, est-ce que c'est bien de le faire ? Tu penses aux répercussions, aux risques...

C'est légitime...
Oui mais pour moi c'est pas mal de brouhaha. Au fond, quand je fais ça, je fais mon travail. Certes c'est un concours, c'est pour représenter la France à l'Eurovision. Mais je le fais avec une chanson que j'ai créée. Pour moi, il n'y a aucun risque. Sauf que les gens n'aiment pas ma chanson ou jugent que ce n'est pas assez bien pour représenter la France. Ce n'est pas grave au fond. Il n'y a pas vraiment de danger. J'ai la possibilité de véhiculer ce message-là en direct un samedi soir sur France 2. C'est génial ! Je suis déjà très fier de pouvoir faire ça. Après réflexion, je me suis dit "Allez, lâche ton ego, c'est un challenge, oui c'est improbable". Et si c'était l'histoire de cette chanson ? Et, sincèrement, ces dernières années, tout ce que je n'avais pas prévu, dès que je suis sorti de ma zone de confort, a donné des belles choses. Ça ne veut pas dire que là je vais aller à l'Eurovision, je n'en sais rien, ça ne dépend pas de moi, mais ça peut donner des choses super.

En 2010, je n'ai pas été retenu pour l'Eurovision
Tu avais déjà été approché pour faire l'Eurovision dans le passé ?
Oui, une fois, il y a très longtemps. En 2009 ou 2010. C'était l'année de Jessy Matador, je crois. C'était en discussions avec France Télévisions mais ce n'est pas moi qui a finalement été retenu.

Tu es fan de l'Eurovision ?
Ça ne m'est pas étranger évidemment mais je n'ai pas tout suivi. Ces dernières années, j'ai regardé et j'étais assez surpris des différences entre les gagnants, d'une année à l'autre. Je crois que ça a contribué à ma réflexion. Parfois, on a une image de l'Eurovision où il faut que ce soit excentrique, un gros show avec plein de couleurs, des costumes. Pour moi, ce n'est pas ça. Il y en a mais quand c'est ça qui gagne c'est parce que c'est sincère. L'artifice autour dit quelque chose de la personne qui est en train de le faire. La victoire de Salvador Sobral pour le Portugal en 2017, on n'était pas du tout sur ces codes-là et ça a touché tout le monde. A la base on pouvait se dire que ça n'avait pas les codes de l'Eurovision. Je crois que c'est la sincérité qui touche les gens.

C'est ce qui te donne confiance ?
J'ai ma manière à moi d'être sincère. Peut-être oui que "La promesse", ce n'est pas une chanson qui a les codes de l'Eurovision à la base. (Rires) Mais je me dis que je vais le faire à ma manière, parler de ce sujet-là, à ma façon. Ça se trouve ça peut faire quelque chose.

Ecoutez "La promesse" d'Emmanuel Moire :



Quelles sont les forces de ton titre "La promesse" ?
Déjà, c'est une chanson qui est sortie de moi sans réfléchir. J'avais besoin de le faire. Quand je la chante, ça me met dans un état dans lequel j'ai rarement été. C'est tellement une question forte pour moi, je suis tellement en paix avec le sujet de la chanson que je me sens hyper solide. J'ai l'impression que je véhicule quelque chose qui modélise le fait d'être en paix avec soi, même si on a une orientation sexuelle qui est différente des autres. Ça peut être super fédérateur parce qu'il y a peut-être des gens qui ont besoin de l'entendre, de voir ce que ça me fait. Après, la chanson reste romantique, c'est une ballade. Mais la version que je fais samedi est un peu différente, le début et la fin ne sont pas les mêmes. C'est une chanson intime mais elle s'adresse aux autres à la fin. Je l'ai un peu repensée.

Bilal a une super chanson
Il n'y a pas un peu d'anglais en dernière minute, j'imagine ?
(Rires) Ça fait partie des codes évidemment, mais non. Je ne suis pas totalement convaincu mais je ne suis pas fermé. Je ne sais pas quoi penser de ça. Si jamais elle doit partir à l'Eurovision, j'aurais tout le temps de réfléchir à lui attribuer une partie en anglais ou non. Mais c'est bien aussi dans ce concours européen que chacun défende sa langue.

Tu as écouté les chansons concurrentes de "Destination Eurovision" ?
Evidemment, je me suis intéressé aux autres. Ils ont fait un super travail, ils offrent un panel de chansons, d'artistes et d'univers très différents. Je crois que c'est le but d'un concours comme celui-ci. Il y a beaucoup de chansons de qualité, mais après on voit que ça ne suffit pas. C'est un enjeu hyper important d'aller défendre sa chanson dans un concours avec un jury, un jury international et le public, et en direct. C'est beaucoup de pression, ça demande beaucoup. Et les chansons prennent vie en live. Il y a beaucoup de données.

On parle beaucoup de Bilal Hassani avec "Roi" qui est le grand favori. Tu redoutes certains candidats ?
Je ne redoute rien, c'est un concours, il faut accepter le jeu. Je vais faire mon travail au mieux. Après, ça ne dépend plus de moi. Bilal, comme d'autres, arrive avec une super chanson, il faut être honnête. Elle parle de l'acceptation de soi, c'est une question qui me touche. Quelle est la finalité ? Je n'en sais rien. J'adore aussi "Comme une grande" d'Aysat, je la trouve impactante. J'aime quand les gens ont des choses à dire. J'ai un regard plutôt bienveillant, je ne suis pas dans la compétition. Comme quand j'étais dans "Danse avec les stars". Je ne viens pas pour défoncer la tête du voisin. Je viens montrer ce que je sais faire. Je vais montrer ce que j'ai dans le ventre et essayer de parler avec mon coeur. Que les autres fassent la même chose car c'est ce qu'il faut faire.
Pour en savoir plus, visitez emmanuelmoire.com ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie d'Emmanuel Moire sur Pure Charts.

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