Crédits photo : Annie Leibovitz
La sortie musicale événement du vendredi ? Ed Sheeran, comme en mai dernier. Quatre mois seulement après "Subtract", qui n'a pas connu le succès escompté (41.000 ventes), la superstar est de retour avec son nouvel album "Autumn Variations", sans aucun doute inspiré par les échappées saisonnières de Taylor Swift avec "Folklore" et "Evermore". Comme le précédent, celui-ci a été réalisé avec Aaron Dessner (The National), se veut très personnel et comme l'antithèse de ses machines à tubes "Divide" ou "Equals". « L'automne dernier, je me suis rendu compte que mes amis et moi traversions de nombreux changements dans notre vie. Après la chaleur de l'été, tout s'était soit calmé, soit arrangé, soit effondré, a atteint son paroxysme ou a implosé » commente-t-il à propos de ce septième opus studio, dont chacune des chansons est dédiée à un de ses proches : « Quand j'ai traversé une période difficile au début de l'année dernière, écrire des chansons m'a aidé à comprendre mes sentiments et à accepter ce qui se passait ».

Un retour aux sources

Ed Sheeran dit de cet album "Autumn Variations" qu'il a voulu mettre de côté ses chansons tubesques à la "Shape of You" ou "Bad Habits". Si on reste tout de même en terrain connu, il est vrai que les grosses productions bien évidentes ont en effet disparu. Il n'a d'ailleurs pas sorti de single en amont pour présenter son disque, preuve que sa démarche commerciale est différente ici. Passé la surprise des superbes titres introductifs "Magical" (très The National dans l'esprit et parfait pour la saison) et "England" (plus rock et enraciné), on retrouve Ed Sheeran dans ce qu'il fait depuis le début de sa carrière, avec plus ou moins d'âme : des ballades pop romantiques. Ainsi, des titres comme "Amazing" (facile) ou "American Town" (attendue mais attachante) pourraient lui valoir de nouveaux succès, mais on retiendra surtout "Blue", simple mais rappelant ses débuts, "That's On Me" et "Page", rappelant ses débuts éclatants, ou encore le joli "Punchline", qui se détache d'un ensemble un peu trop homogène.

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Niveau textes, Ed Sheeran se fait encore plus intime tout au long de ses 14 nouvelles chansons. Qu'il aborde l'amour avec passion (« Is this how it feels to be in love? / This is magical, this is magical » sur "Magical") ou évoque la dépression (« Thinkin' 'bout dyin' / I've just been wastin' time / When will I be alright? » sur le touchant "When Will I Be Alright"), la solitude, le refuge que peut être l'alcool ou encore le deuil (« My friend died it's been years, still grieving » sur "Plastic Bag"), le chanteur ouvre encore plus les portes de sa vie privée et de ses tourments, exorcisant ses démons via la musique.

Ecoutez l'album "Autumn Variations" d'Ed Sheeran :


Souhaitant changer ses habitudes, mais ne poussant pas le curseur assez loin, il offre même une toute nouvelle façon de chanter sur la magnifique dernière piste "Head ˃ Heels", accompagnée d'une chorale. Loin d'être une révolution (mais on s'y attendait), "Autumn Variations" est l'anti "Subtract" par excellence, loin d'être pensé comme une machine à tubes. Et tant mieux ! Il renferme plutôt l'essence du talent d'Ed Sheeran, qui ne brille jamais autant que lorsqu'il baisse l'armure, mise sur l'authenticité avec ses textes intimes et sa guitare.