Diam's

Crédits photo : Abaca
La semaine dernière, Diam's donnait un premier aperçu de son autobiographie, à paraître aux éditions Don Quichotte, dans une lettre ouverte à son public. « Ce livre, je l'ai voulu sincère et honnête pour celles et ceux qui aimaient ces qualités dans mes textes. Il est aussi l'ultime moyen de rétablir des vérités, mes vérités », expliquait la rappeuse, qui a disparu de la scène médiatique du jour en lendemain, il y a trois ans, alors au sommet de sa gloire. Le 27 septembre, ses fans et le public en général pourront avoir des éléments de réponse aux questions qu'ils se posaient sur Diam's. Et aujourd'hui, Le Nouvel Obs en dévoile quelques extraits qui confirment que la rappeuse n'a pas éludé les sujets difficiles.

L'origine du nom Diam's

Parmi les extraits choisis par le magazine, on découvre d'abord le rapport passionnel qui lie Diam's au rap et comment elle a trouvé son nom d'artiste. « Le rap était devenu ma passion (...), mon obsession, comme si ma vie avait pris là tout sons sens. Sans me fixer d'objectif ni de but à atteindre, le rap rythmait et égayait mes journées », explique d'abord la rappeuse, de son vrai nom Mélanie Georgiades. « Avec mon nouveau groupe, je m'étais prise au jeu, je cherchais un nom d'artiste : après pas mal d'hésitation, j'ai choisi de m'appeler Diam's, diminutif du mot diamant. J'avais trouvé cette définition dans le dictionnaire : "(n.m.) pierre précieuse, la plus brillante et la plus dure de toutes". Le diamant n'est composé que d'éléments naturels et, en poussant mes recherches, j'ai appris que, selon la légende, il ne peut être brisé que par un autre diamant. Le concept m'a plu », raconte Diam's, qui adopte ce pseudonyme en 1993.

Mais rapidement, quand le succès frappe à sa porte, Diam's change. « Le succès m'a propulsée du rang de chômeuse à celui de patronne, car beaucoup de ventes génèrent de grosses sommes d'argent à gérer. Au fil des années, j'avais acquis la réputation d'être très rigoureuse (...) Malheureusement, je suis aussi devenue un vrai tyran dans le travail. Aujourd'hui, je regrette mon comportement », avoue Mélanie.La chanteuse va de plus en plus mal. « Je devenais peu à peu borderline, je passais souvent d'un état à un autre sans raison apparente (...) Le soir, quand je rentrais chez moi, mon petit appartement était désert. J'avais beau être devenue célèbre, il m'arrivait de pleurer seule comme une enfant en allant me coucher (...) Mille choses ne cessaient de me torturer (...) Alors j'ai commencé à avaler quelques cachets pour faciliter le sommeil », poursuit la rappeuse.

La clinique psychiatrique avant les Victoires de la musique

C'est l'absence de son père pendant son enfance, un manque qui a pesé sur sa vie pendant des années, que Diam's pointe du doigt et qui explique selon elle son besoin d'être aimée du public. « Je ne courais ni après la gloire, ni après l'argent, mais après l'amour. Je voulais que l'on m'aime, parce que toute ma vie j'avais manqué d'attention », raconte encore Diam's, qui évoque ensuite un incident jusqu'ici resté secret et qui a précédé de quinze jours sa prestation aux Victoires de la musique, en 2008.

« Ce que personne ne pouvait savoir (le jour des Victoires), c'est que deux semaines plus tôt, je sortais tout juste de la clinique psychiatrique. Je venais d'y faire un séjour d'un mois et demi, et d'y entamer ma discrète mais indéniable descente dans les ténèbres (...) Si je me suis retrouvée dans cet endroit, c'est tout simplement parce que, deux jours auparavant, j'avais été prise d'une crise de folie, toute seule chez moi. J'avais été à deux doigts de me tuer ou de faire une très grosse bêtise (...) et j'ai compris qu'il fallait que je me soigne », poursuit Mélanie. Le Nouvel Obs publie ensuite un autre extrait dans lequel Diam's évoque justement une tentative de suicide, vraisemblablement postérieure à son passage en clinique.

La tentative de suicide et la conversion à l'Islam

Réalisant qu'elle est sans doute « bipolaire depuis toujours », et qu'elle a bien vécu sans médicaments pendant de longues années, la rappeuse décide un jour d'arrêter son traitement. « A part le médicament pour dormir, je ne prenais plus rien. Le hic, c'est que j'angoissais encore plus fortement. Je faisais les cent pas chez moi, n'avais de cesse de ruminer, cogiter, réfléchir jusqu'à n'en plus pouvoir. La seule qui me calmait, c'était de dormir (...) Alors un après-midi j'ai tout bonnement absorbé la quasi-totalité du flacon ». Mais Diam's ne voulait pas mourir : « la preuve, c'est que j'ai moi-même appelé les pompiers », avoue la rappeuse.

Enfin, Diam's évoque dans l'un des passages sélectionnés par Le Nouvel Obs sa conversion à l'Islam. Comment, après avoir prié pour la première fois avec une amie, elle a eu « la sensation réelle » de s'adresser à Dieu. La rappeuse a alors décidé de se convertir. « Je connaissais la façon dont cela devait se passer. Il me faudrait réciter le témoignage de foi que j'avais déjà appris par coeur et ce, devant témoin, puis me laver entièrement le corps, comme une purification (...) Mais je n'avais pas de témoin ! Je me disais alors que Dieu me suffirait », raconte encore Diam's, qui explique comment, au milieu d'une plage, elle s'est convertie à l'Islam. « J'ai alors vécu un moment de ferveur et de sincérité qui m'a transportée au delà des mots », explique-t-elle.