Christophe Willem

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Christophe Willem fait face aux "Fantômes" de son passé dans le nouvel extrait de son album "Panorama", que le public pourra découvrir le 16 septembre prochain. Une ballade à la guitare et au piano faisant écho à ses failles, dont beaucoup proviennent de son adolescence. Dans l'émission "Dans le rétro" sur France Bleu, l'ancien gagnant de "Nouvelle star" revient sur la période difficile qu'il a vécue lorsqu'il était scolarisé au collège de Deuil-La Barre, dans le Val d'Oise. « J'ai vraiment subi le harcèlement scolaire de plein fouet, d'une manière assez violente » raconte Christophe Willem, qui se remémore un instant parmi d'autres : celui où un élève l'a jeté au sol et lui a craché dessus. « Le plus violent, ce n'est pas tant l'acte parce qu'on est quand même dans l'immaturité la plus totale à cette époque, c'est la non-réaction des adultes autour. C'est ça qui très violent » déplore l'artiste, qu'une surveillante présente lors de l'agression n'a pas défendu.

"Il n'y avait personne pour prendre ma défense"

Brimé et humilié par ses camarades de classe, Christophe Willem a vécu des années très solitaires. « Toute la période du collège, c'est un moment où vous êtes en pleine réflexion, vous êtes dans une transition de jeune enfant à ado, donc c'est vrai que ça m'a beaucoup marqué. Aujourd'hui, j'ai un tempérament très indépendant parce qu'il fallait faire face aux choses seul, parce qu'il n'y avait personne, pas d'adulte, pour prendre ma défense » explique l'interprète de "PS : Je t'aime", qui garde encore des réflexes de survie : « C'est vrai que des fois, dans ma manière de travailler, je suis très autonome parce que quand j'ai la sensation de dépendre des autres, je me sens pris en otage. C'est très difficile pour moi et ça remonte à cette époque-là ». Un calvaire qui a duré cinq ans puisqu'il a redoublé une classe : « C'était un cauchemar. Ce n'était pas de redoubler qui était un cauchemar, c'était le cauchemar de rester une année de plus ».

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"J'étais le pédé de la cour de récréation"

S'il a « digéré les choses » avec le temps, Christophe Willem déplore que le harcèlement scolaire reste encore un sujet d'actualité. « Moi, à l'époque, le harcèlement c'était vraiment sur la différence. J'étais assez efféminé, j'avais une voix aigüe, donc tout de suite j'étais le pédé de la cour de récréation. Aujourd'hui, j'ai l'impression que le racisme et la différence physique se sont rajoutés dedans et que d'une certaine manière, on rejette tout ce qui n'est pas dans cette norme qu'on essaie coûte que coûte d'imposer » analyse le chanteur de 38 ans, sensible à ce sujet de société. Pour lui, le harcèlement est d'autant plus brutal de nos jours qu'il ne s'arrête plus aux portes de l'école mais se poursuit sur les réseaux sociaux. « C'est un truc d'une violence... Je pense qu'aujourd'hui il y a une grosse partie du harcèlement qui s'est déplacé là-dedans. (...) Le harcèlement se poursuit à l'extérieur. Moi, ma chance, c'est que ça s'arrêtait quand je rentrais chez moi, le week-end, les vacances. Aujourd'hui, il n'y a plus de rupture entre la vie à l'école et la vie à l'extérieur. C'est un déversement de haine permanent » regrette Christophe Willem.

En grandissant, le chanteur caressait donc le rêve de devenir « professeur dans les zones d'éducation prioritaire » afin de venir en aide aux victimes mais aussi aux harceleurs, qui « souffrent d'un manque de considération » selon lui : « Le harceleur est des fois dans un désarroi encore plus grand que celui qui est harcelé ».