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mardi 08 octobre 2013 16:36

Amel Bent : "Aujourd'hui, je n'ai plus peur du changement"

Par Nikolas LENOIR | Rédacteur
Amel Bent prépare activement la sortie de son cinquième album intitulé "Instinct". Elle fut récemment l’une des têtes d’affiches du festival "Night For Life" destiné à lutter contre le cancer où elle a d'ailleurs interprété son nouveau single "Sans toi". À cette occasion, elle s’est confiée sur son engagement et a abordé sans aucun tabou la façon dont elle voit sa carrière. Elle évoque également sa prochaine tournée, pour laquelle elle promet un show explosif.
Crédits photo : Facebook officiel
Propos recueillis par Nikolas Lenoir.

C’est la première fois que tu participes à l’événement "Night For Life". C'est important pour toi que les artistes s’engagent dans ces combats ?
C’est surtout important en tant que personne.

Et la lutte contre le cancer est une cause qui te touche particulièrement ?
Tous les combats me touchent. J’ai la chance que ni moi, ni mes proches ne soyons touchés par cette maladie. J’estime que quand on en a l’occasion et le temps, il faut savoir faire les choses. Il faut savoir ne pas penser qu’à soi et c’est finalement assez simple. Je viens chanter sur scène et ça participe au combat.

" Dix ans de carrière, ce n'est pas une consécration "
Tu as déjà presque dix ans de carrière. Quel est ton regard sur ce parcours ?
J’ai un regard très neuf à chaque fois sur ce que j’ai pu faire, dans le sens où je pense que rien n’est gravé dans la roche. Il n’y a pas d’acquis. À chaque album et même à chaque single, j’ai l’impression de tout recommencer à zéro. Il faut à nouveau se remettre en question, se surprendre, surprendre le public et de fait, je n’ai pas un regard d’ancienne. Même si c’est déjà bien dix ans de carrière, ce n’est pas pour moi un aboutissement et encore moins une consécration. Il y a encore un milliard de choses que j’ai envie de faire. Pour moi, j’ai l’impression de n’être encore qu’au début de mon parcours.

As-tu l’impression qu’il est plus difficile de percer maintenant qu’il y a dix ans ?
C’est surtout une question sur laquelle il faudrait se poser, faire des statistiques… Il est vrai que les émissions telles que "Popstars", "Star Academy"… ont permis d’avoir accès à plus de castings mais est-ce que plus d’artistes émergent qu’avant ? Même si ce n’était pas par ce biais, il y avait quand même des artistes qui arrivaient et pour être très honnête, je n’arrive pas à me rendre compte si ces émissions ont permis d’avoir plus d’artistes, plus de choix qu’avant. La vraie réflexion que je me suis faite est que l’on voit beaucoup de gens sortir de ces programmes mais que ça ne garantit pas du tout le succès. Beaucoup de gens deviennent connus plus facilement mais reconnus pour leur travail, c’est vraiment une autre paire de manche. Qu’importe d’où il vient, on ne considère un artiste qu’à partir du moment où il a fait part de son travail, de sa personnalité, de son univers et qu’il existe justement à travers de tout ça.

Découvrez le nouveau titre d'Amel Bent "Sans toi" :



" J'ai l'impression que tout est une question de timing "
Si c’était à refaire, tu ferais les choses de la même façon ?
Je ne vis pas de regrets parce que j’estime que quand on est en vie, chaque jour est une occasion de rectifier le tir si on a mal fait la veille. Si on me dit demain que je n’ai plus que trois jours à vivre, je me dirais certainement que j’aurais dû faire ci ou ça mais tant que ma santé me le permet, je pense qu'on peut se remettre de tout.

Avec ton nouveau titre, la ballade midtempo "Sans toi", est-ce qu'on peut parler de retour aux sources ?
Oui, je pense qu'on reconnaît mon univers et mon son. Je l’ai écrit et j’écris toujours d’ailleurs sur des thèmes qui me touchent. On peut penser à ses parents, un amoureux, une amoureuse, un frère, une sœur… Et en tout cas, on parle de l’absence. Au-delà de ça, la chanson parle des timings dans la vie. J’ai l’impression qu’il n’y pas de bonnes personnes mais que de bons moments. On peut rencontrer la bonne personne mais au mauvais moment et passer à côté des choses et inversement. Du haut de mes 28 ans, c’est une idée que je me suis faite de l’amour, de la vie et même dans le milieu professionnel, j’ai l’impression que tout est une question de timing. "Sans toi" parle de ça, de quelqu’un qui n’a pas su apprécier le bonheur au bon moment.

À l’image du titre de l’album, la vie est aussi une question d’instinct ?
Tout à fait et la tournée s’appelle "L’instinct tour".

" Je m'en fous qu'on me dise que mon album est une compil' de morceaux qui ne se ressemblent pas "
Que va-t-on retrouver sur l’album ?
Comme son nom l’indique, je l’ai fait en me disant un peu vulgairement fuck à toutes mes idées reçues, mes principes à la con" sur ce que je suis sensée proposer. J’ai voulu faire ce qui me semble bien et je m’en fous qu’après on me dise que mon album est une compil' de morceaux qui ne ressemblent pas. Il n’y a pas de raisons qu’à la maison, je puisse passer d’Evanescence aux Red Hot Chili Peppers ou encore de Rihanna à NTM et que sur mon disque, je me retrouve bloquée sur le fait que parce que j’ai trois octaves, je dois faire de la démonstration vocale et non pas un morceau léger où je m’éclate et dans lequel je ne raconte rien de spécial. J’ai voulu faire tomber les barrières et faire les choses qui sont tout simplement moi. J’ai fait des albums qui traitent de ce que je ressens, de mes émotions, de mes sentiments, mais jamais de ce que je suis moi. Cet album est ce que je suis et non pas ce que je ressens.

Tu parlais de la tournée. Que prépares-tu ?
Ca va être explosif. Il y aura des musiciens, de la danse et ce sera un vrai show. J’ai hâte !

C'est ta participation à "Danse avec les stars" qui t'a donné envie de proposer plus de show sur scène justement, d’intégrer de la danse ?
J’avais l’envie mais ça m’a enlevé la pudeur que j’avais vis-à-vis de mon public. J’étais dans ces barrières que l’on se met soi-même sans s’en rendre compte. Si on est arrivé avec 70 kilos, que l’on perde 10 ou que l’on en gagne 10, on ne serait plus la même personne, on perdrait son public… On nous met dans des espèces de peurs où on a l’impression que si on a eu un succès avec telle musique, telle image, il faut suivre cette recette. Les gens ont peur du changement. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de ça. J’ai toujours dansé sauf sur scène, donc c’est con. J’ai envie que les gens me voient comme quand je suis dans ma chambre à être chanteuse. Il n’y a pas de raisons que je mette des barrières par rapport au public, ce sont mes amis, mes alliés.

Tu parlais aussi de tes albums, dans lesquels tes sentiments sont à l’honneur. Comment as-tu vécu le succès relatif de "Délit Mineur" ?
C’est quelque chose que j’ai vécu avec beaucoup de distance et de maturité. Je suis déjà assez chanceuse d’être encore là dix ans après et de vivre de ma passion. C’est difficile pour tout le monde aujourd’hui et même pour les artistes de la plus grande renommée. Ceux qui arrivent profitent du buzz, du côté nouveauté et on le sait, c’est compliqué de maintenir une carrière. Les plus anciens le disent, le plus difficile est de durer. Je suis fière de moi, de mes équipes, de ce qu'on produit, de ce qu'on fournit et j’ai l’impression d’être restée sincère avec les gens. Le reste est de la magie. J’essaie justement de ne pas suivre une fausse recette.

Et est-ce que c'est justement cette volonté de ne pas suivre une recette qui te donne envie de proposer des titres différents ?
J’ai en effet toujours fait attention à ne pas sortir un single qui ressemble au précédent. Quand on imagine que je vais revenir avec un titre dans la lignée de "Tu n’es plus là", je reviens avec "Je reste". Quand on imaginait un deuxième "Ma philosophie", je suis revenue avec "Nouveau Français". C’est risqué mais j’essaie de ne pas être là où on m’attend. C’est pour moi le prix de la liberté et j’ai envie de pouvoir me regarder dans le miroir, de pouvoir dormir sur mes deux oreilles… Avoir peur, avoir le trac, c’est normal quand on aime ce qu'on fait et qu'on aime son métier.

Retrouvez le clip "Ma Chance" d'Amel Bent :



" Ma mère est coiffeuse et ils galèrent au salon pour trouver des clients. C'est pareil pour tout le monde "
C'est compliqué d’avoir à gérer le succès mais aussi parfois des échecs ?
Je suis assez à l’aise avec le fait qu’une carrière puisse être en dents de scie et c’est pareil pour le boulanger du coin. Ma mère est coiffeuse et ils galèrent au salon pour trouver des clients, ils sont obligés d’aller distribuer des tracts dans la ville pour que les gens viennent se faire coiffer chez elle et non pas chez les autres. C’est pareil pour tout le monde. S’il faut faire des choses, je les ferai car j’ai envie qu’on écoute ma musique mais ça ne sera jamais au détriment de ma personnalité. Je suis prête à endosser les succès comme les échecs de mes projets car ce sont comme mes enfants. Si un album marche moins bien, ça reste mon album, ça représente deux ans de travail, dix, quinze, vingt personnes qui bossent dessus et je les assume. C’est le regard des autres qui fait que l’on peut se sentir gros, laid… Mon album, je le trouve bien et certaines personnes ont pu me faire douter car on s’imagine que les chiffres de ventes sont forcément liés à la qualité. Grâce à Dieu et heureusement, il n’y a pas que les trucs bien qui marchent et inversement.

Tu as fait des apparitions dans "Scènes de ménage", dans "Soda" également, tu as aussi fait des voix pour des dessins animés. C’est quelque chose que tu souhaites explorer davantage ?
C’est le bonus de ma vie, ça. Ce sont des choses que je serais trop bête de refuser. Je fais déjà un métier formidable et en plus, on me propose à côté des projets super excitants, dans d’autres univers et je ne vois pas pourquoi je dirais non.

Quelle femme et quelle artiste espères-tu être dans dix ans, dans vingt ans ?
J’espère que j’aurai encore des cheveux ! (Rires) Au train où je les plaque, que je les brushe, j’aurai peut-être des soucis. Plus sérieusement, je m’espère en bonne santé, je me vois mère de famille, super équilibrée. En tant qu’artiste, je me vois sur scène, épanouie, que ça marche encore. J’espère qu’Amel Bent n’aura pas une ride sur ses albums. Pour l’instant, à 28 ans, si on ne s’est pas drogué, si on a pas fait n’importe quoi, on s’en sort plutôt bien et ça se voit. J’ai une vie saine et ça devrait donc aller.
Pour en savoir plus, visitez amelbent.com et son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album d'Amel Bent sur Pure Charts.
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