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L'année 2011 s'avère au final être moins catastrophique que les précédentes pour l'industrie du disque. Même si le bilan des différents marchés est contrasté, les scores de ventes affichés aux Etats-Unis redonnent de l'espoir aux artistes et aux labels. Selon Billboard, l'augmentation du volume d'albums vendus en 2011 est en progression de 1,4 point par rapport au volume de ventes de 2010 : 331 millions contre 326. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est assez pour parler d'un bilan positif, ce qui n'était pas arrivé depuis le début de la crise du disque il y a maintenant sept ans. De là à parler justement d'une sortie de crise, il y a encore d'autres étapes à franchir, et notamment de nouveaux moyens de distributions de la musique à trouver. En effet, les ventes d'albums en format physique sont toujours en baisse, accusant un très net recul de 6 points. L'augmentation est donc en majorité due aux ventes digitales croissantes : + 20% aux Etats-Unis. Pas facile de tirer les conclusions de cette évolution, même si l'on peut être tenté de voir dans le digital l'avenir de l'exploitation des uvres musicales, d'autant que 2011 a vu l'essor du streaming. Les contenus digitaux sont toujours plus nombreux et plus accessibles sous différentes formes et des prix devenant vraiment très attractifs.
Vaste question à laquelle le PDG d'Universal Music France Pascal Nègre a tenté de répondre au cours d'une interview à découvrir dans l'édition de janvier du magazine "Capital". Il estime notamment qu'une sortie de crise est envisageable pour 2013 avec comme condition de trouver un équilibre entre les ventes physiques et numériques.
Ajoutons à cela que le marché du vinyle a connu en 2011 un regain d'intérêts avec 3,8 millions d'unités vendues contre 2,8 millions en 2010, soit une augmentation de 30%.
Quoi qu'il en soit, seuls les Etats-Unis peuvent afficher fièrement des résultats positifs puisque ni le marché français, ni le marché britannique n'ont connu de sursaut en 2011. Pas de résultats définitifs encore pour notre pays, mais
les très bonnes performances dans les charts des albums "Bretonne" de Nolwenn Leroy et "21" d'Adele participent à minimiser la diminution du volume de ventes. D'ailleurs "21" d'Adele est la meilleure vente aux Etats-Unis avec 5,8 millions de copies ayant trouvé preneurs.
L'essor du numérique, notamment pour les ventes de titres, contribue également à cette chute moins importante du volume de ventes en France. Des chiffres plus précis ont été délivrés pour le marché britannique. Musique Info révèle que le nombre d'albums vendus au Royaume-Uni en 2011 a baissé de 5,6% pour un total de 113,2 millions d'unités (Official Charts Company). En revanche, on observe sans surprise les mêmes phénomènes : +26,6% de ventes en téléchargement contre une diminution des ventes physiques de 12,6 points. Toutefois, le CD domine toujours les ventes globales puisqu'elles représentent 76% du marché de la musique. Même évolution du côté du vinyle avec des ventes croissantes (+43,7%). Le CD 2 titres est en déclin au profit du titre numérique.
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