Crédits photo : Abaca
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L'ouverture par Zaho de Sagazan
Son nom avait fuité dans la presse mais on ignorait tout de sa performance. Pour ouvrir en beauté la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024, c'est au soleil couchant, entre les allées du Jardin des Tuileries, que la chanteuse
Zaho de Sagazan,
quadruple lauréate des dernières Victoires de la Musique, s'est avancée vers la vasque olympique en forme de montgolfière qui a fait le bonheur de centaines de milliers de visiteurs, esquissant quelques mouvements de bras gracieux en direction des 34 chanteurs de l'Académie Haendel-Hendrix qui l'accompagnaient sur un petit air d'Edith Piaf. Après l'émotion de
Céline Dion et "L'hymne à l'amour", son interprétation du classique de la chanson française
"Sous le ciel de Paris", avec ses paroles bohèmes et romantiques, a parfaitement capturé l'esprit d'insouciance qui s'est emparé de la capitale durant ces Jeux. Avec, en invité de marque, le nageur et quintuple médaillé olympique Léon Marchand pour reprendre la flamme !
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L'arrivée épique des athlètes sur Justice
Souciant de célébrer, avec ce show final, «
cette humanité partagée qui vibre chaque jour », le metteur en scène Thomas Jolly a conçu le spectacle "Records" autour de l'unité. Alors que le Stade de France a été plongé dans la pénombre, les contours d'un gigantesque planisphère futuriste se sont illuminés, dévoilant un plateau géant à l'effigie du monde où les porte-drapeaux des délégations - pour la France, la cycliste Pauline Ferrand-Prévot et le rugbyman Antoine Dupont ont tenu ce rôle symbolique - se sont réunis. Puis, au son du set live de Justice, duo emblématique de la french touch, et notamment des chansons de son dernier album
"Hyperdrama", tous les athlètes ayant fait de ces Jeux une grande liesse populaire se sont mélangés, créant une magnifique fresque humaine où toutes les frontières sont abolies. Un défilé collectif instauré aux JO de 1956 à Melbourne sur la suggestion d'un enfant qui espérait ne voir qu'une seule nation, celle des hommes !
Phoenix et sa pléiade d'invités cinq étoiles
C'est peu dire qu'on attendait impatiemment la venue de Phoenix à la cérémonie de clôture des JO, mais on ne s'attendait pas à une telle générosité. Pendant 18 minutes, les Versaillais ont livré leur propre Super Bowl avec
une prestation exceptionnelle, enchaînant les tubes tels les morceaux de bravoure, de "Lisztomania" à "1901" en passant par "If I Ever Feel Better". Avec, cerise sur le gâteau, une impressionnante liste d'invités surprises :
Angèle et Kavinsky pour "Nightcall", Air pour "Playground Love", le rappeur cambodgien VannDa sur "Funky Squaredance" et enfin Ezra Koenig de Vampire Weekend sur
"Tonight", même si ce dernier a un peu expédié la performance. Le tout culminant dans une pluie de confettis et un bain de foule bien mérité pour Thomas Mars parmi les athlètes américains acquis à leur musique. Sublime, forcément sublime.
Le final en apothéose d'Yseult
Afin de sonner le glas de ces Jeux réussis ayant fait vibrer plus d'un milliard de passionnés, le choix de l'organisation s'est porté sur Yseult.
Chanteuse française la plus écoutée dans le monde actuellement grâce au tube
"Alibi", qu'elle partage avec Pabllo Vittar et Sevdaliza et qui a
égalé un record datant de 1970, l'ancienne finaliste de "Nouvelle Star", glissée dans un tailleur de soie noir Dior parachevé par un chapeau, a tout simplement ébloui la planète avec
sa reprise de "My Way", version anglaise du "Comme d'habitude" de Claude François interprétée par Frank Sinatra. Avec beaucoup de maitrise et d'élégance, la chanteuse, impériale, a donné des frissons aux 75.000 spectateurs du Stade de France avec sa voix de velours avant un final vertigineux et puissant sous les feux d'artifice. Une claque !
Les flops :
Le ballet confusant du Golden Voyager
Pour cette cérémonie de clôture très protocolaire, l'équipe artistique a voulu insuffler un peu de poésie en proposant en guise de pièce-maitresse une odyssée placée sous le signe de la science-fiction : celle du Golden Voyager, un extraterrestre en tenue dorée qui atterrit sur une Terre du futur ravagée et redécouvre, à la manière de Pierre de Coubertin en 1894 avec les Jeux de la Grèce antique, l'esprit de l'olympisme, peut-être la plus grande oeuvre de l'humanité. Hélas, malgré les explications à l'antenne fournies par Daphné Bürki, cette rêverie dystopique conceptuelle, miroir de la longue expérience théâtrale de Thomas Jolly, a perturbé et égaré bien des téléspectateurs, la faute à une narration confuse, quelques flottements et une tonalité sombre déconnectée de la ferveur générale. Soulignons tout de même les incroyables numéros de voltige des acrobates et danseurs chargés de déterrer les anneaux olympiques, portés et déplacés à bout de bras comme des monuments oubliés !
Le karaoké géant, médaille d'or du malaise
Dire que cette cérémonie de clôture a multiplié les longueurs est un euphémisme. Après le copieux défilé des athlètes sur Justice ou M83, le public attendait impatiemment de voir le spectacle apocalyptique "Records" de Thomas Jolly. Mais tout le monde a dû patienter au son... d'un karaoké géant ! «
Allez tous ensemble, avec les athlètes français pour vous guider » a lancé le speaker Denis Brogniart (oui oui !), inaugurant une séquence assez gênante que certains ont comparé avec humour à «
un séminaire d'entreprise ». Pendant quelques minutes, "Emmenez-moi" de
Charles Aznavour et "Les Champs Elysées" de Joe Dassin ont résonné... Mais difficile pour les athlètes du monde entier de se prêter au jeu quand la plupart d'entre eux ne parlent pas la langue de Molière. Seuls "Freed From Desire" de Gala et "We Are The Champions" de Queen, à la renommée planétaire, ont su réveiller les délégations étrangères. Mais trop tard pour échapper à une séquence "Malaise TV".
Tom Cruise et Los Angeles, mission un peu chiche
On nous le vendait depuis des semaines. C'était LE climax de la cérémonie de clôture : une cascade de Tom Cruise pour faire le relais avec Los Angeles 2028. On parlait même d'un saut en hélicoptère. A l'arrivée, sa descente en rappel depuis le toit du Stade de France a fait l'effet d'un soufflé. Est-ce parce qu'on est habitués à le voir faire plus spectaculaire dans la saga "Mission Impossible" ou à cause d'une réalisation mollassonne ? Toujours est-il que ce segment californien, inauguré par la star hollywoodienne, n'a pas été à la hauteur de nos espérances. Certes, Los Angeles a misé sur une vidéo aux allures de carte postale, entre le panneau Hollywood, le Coliseum et les rues typiques bordées par des palmiers, et un mini-concert cinq étoiles avec Billie Eilish,
Snoop Dogg et les Red Hot Chili Peppers, mais cette séquence filmée sous un soleil de plomb à Long Beach a dénoté du côté poétique et émouvant de cette cérémonie de clôture. Même
certains médias américains se disent déçus ! Le contraste avec le final époustouflant d'Yseult sur "My Way" n'en était que plus saisissant.