Crédits photo : Pexels
L'heure est à la rentrée, mais aussi au bilan. En ce début septembre,
le SNEP dévoile le bilan du marché de la musique en France au premier semestre 2023. Dans les chiffres, celui-ci semble de prime à bord positif. En effet, cette première moitié de l'année 2023 a généré un chiffre d'affaires total de 397 millions d'euros, soit une augmentation de 9,4% par rapport au premier semestre 2022, qui totalisait 363 millions d'euros. Une hausse qui s'observe aussi bien en numérique qu'en physique. Ainsi, une augmentation de 10% est observée pour ce qui est appelée "les exploitations numériques", à savoir les revenus liés au téléchargement mais surtout au streaming, qui représente 98% des revenus numériques. Le chiffre total est de 309 millions d'euros récoltés, soit 10% et 28 millions d'euros de plus que début 2022.
Le player Dailymotion est en train de se charger...
Le streaming gratuit dans le viseur
Si les chiffres sont à la hausse, ils sont en réalité en dessous des attentes en comparaison aux autres gros marchés mondiaux de la musique. La raison ? Un «
taux de conversion encore trop faible » en France concernant le streaming. En effet, si le streaming représente 77% des revenus totaux du marché français de début 2023 et totalise 60 milliards d'écoutes, cela est dû en partie au streaming audio et vidéo gratuit. Sauf que les vues et écoutes provenant des comptes gratuits sont celles «
qui contribuent le plus faiblement à la rémunération des artistes et des producteurs ». C'est notamment le cas de TikTok, ayant fait surgir certains tubes comme
"Daylight" de David Kushner mais aussi
"Makeba" de Jain, redevenu un hit mondial grâce à l'application.
«
L'anomalie vient du fait que le streaming audio freemium [gratuit, ndlr] et vidéo qui réalise désormais près de 20% du marché, contribue davantage à la progression des revenus du streaming que les offres payantes. La part de marché de ces segments dont le modèle s'appuie sur la publicité démontre la difficulté à développer en France un marché solide de l'abonnement et handicape la création de valeur » précise Alexandre Lasch, directeur général du SNEP. Selon le bilan du syndicat, l'appétence du public pour les vidéos courtes est «
un modèle vertueux » via lequel l'internaute «
se contente d'extraits de quelques secondes sans aller découvrir et écouter les morceaux dans leur intégralité via des services de streaming payants ».
Le vinyle ne tourne plus autant...
Du côté du support physique, le chiffre d'affaires de ce premier semestre 2023 est de 89 millions d'euros. C'est une augmentation de 7,3% par rapport à 2022 (82 millions d'euros) ! Le début de l'année a été particulièrement fructueux grâce aux albums de Jul, Aya Nakamura, Indochine, et plus récemment Ninho, dont le disque "NI" est numéro un depuis huit semaines non consécutives. Toutefois, le phénomène du vinyle se tasse un peu en raison de l'augmentation des prix des disques et des matières premières pour les fabriquer. Il n'est plus rare aujourd'hui de voir un nouvel album vendu à plus de 30 voire 40 euros pour sa version vinyle, ce qui n'était pas le cas il y a encore quelques années. A noter que Les Enfoirés, Hamza et Djadja & Dinaz sont
les meilleurs vendeurs d'albums du premier semestre 2023, devant Jul, Tiakola, Lomepal, Aya Nakamura, Orelsan,
Indochine ou les groupes Imagine Dragons, Maneskin et Depeche Mode.