Calogero, GIMS, Shawn Mendes : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums phares de ce mois de décembre. Calogero confirme son talent sur "Centre ville", Gims renoue avec le rap sur "Le fléau" et Shawn Mendes se montre plus romantique que jamais sur "Wonder". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Pochettes des albums

Calogero | "Centre ville"


Passion 80. C'était mieux avant ? Non, ''c'était mieux après'' nous dit Calogero. Né durant le confinement et la crise sanitaire, le huitième album du chanteur, "Centre ville", regarde vers l'avenir avec l'espoir des jours meilleurs. Habitué à croquer nos vies, le chanteur n'a pas son pareil pour aborder des grands thèmes de société (la fracture sociale, l'hyper-connectivité) au travers d'histoires intimes (''Peut-être''), et donc universelles, n'ayant pas peur de forcer le trait des bons sentiments (''Le stylo vert''). Naïf peut-être, mais fait avec tant de coeur et de tendresse qu'on se laisse envoûter, d'autant que le musicien aux multiples cordes se révèle encore et toujours un formidable mélodiste. Si ''Le temps'' est le nom d'une nouvelle chanson écrite par Paul Ecole, c'est aussi le fil rouge, inavoué, d'un disque qui ne cesse de faire des aller-retours entre les décennies. Des cuivres bouillonnants de "La rumeur" à l'incroyable saxophone baryton qui traverse "Celui d'en bas", Calo revient sans cesse à ses aspirations 80, là où sa curiosité musicale s'est éveillée, allant même jusqu'à donner des reflets new-wave à la chanson-titre ''Centre-ville'', l'une de ses deux collaborations avec Benjamin Biolay (autre mélodiste hors-pair) et sans nul doute LE tube de l'album. La promesse de grands moments live, si la situation l'autorise, entre effusions pop-rock fougueuses et séquences émotion. Du Calogero pur jus, donc !YR

Ça ressemble à Calogero qui saute dans la machine à explorer le temps
A écouter : le triptyque ''Centre ville'', ''Celui d'en bas'' et ''Vidéo'', ''Cinq heures et quart'', le touchant "On fait comme si"
A zapper : ''Mauvais perdant'' et ''Titanic''





GIMS | "Le fléau"


Big Flow. Partagé depuis ses débuts entre le rap et la pop, Gims a souvent pris plaisir à proposer sur ses albums des titres fédérateurs pour le grand public et d'autres plus acérés pour contenter ses fans de la première heure. Alors que le retour de Sexion D'Assaut sera officialisé dans quelques jours, l'artiste avait promis de revenir à ses premières amours sur "Le fléau", annoncé comme un album « 100% rap ». Sans doute par crainte d'un revers commercial après les 950.000 ventes de "Ceinture noire", Gims a finalement misé sur un album un petit peu plus ouvert que prévu. Ses fidèles de toujours pourront faire la grimace à l'écoute de titres mainstream "Origami", "Dans ma tête" (samplant "Cry Me A River" de Justin Timberlake) ou "Jusqu'ici tout va bien", choisi comme générique de la série "Ici tout commence" sur TF1. Mais qu'ils se rassurent, Gims retrouve ses talents de kickeur ("Immortel") et embrasse bien le hip hop sur la majorité des 17 pistes de son disque, sur lequel il revient d'ailleurs sur son succès, l'argent accumulé autant que les ennemis, ou ses exploits comme son concert historique au Stade de France. Mais, malin, il mêle titres sombres et bondissants ("SICARIO", "Grosse Bleta") en toute sécurité, renoue avec l'afro-pop radiophonique ("Yolo"), et n'oublie pas de proposer des mélodies accrocheuses ("Pendejo", "OATS", "Origami"), grâce notamment au prodige Boumidjal X. Finalement, si musicalement le disque est moins inspiré que les précédents, tout le monde pourra y trouver son compte, et Gims renouera sans aucun doute avec ses premiers fans, notamment grâce à des collaborations calibrées avec Leto, Bosh, Heuss l'Enfoiré ou Vald. JG

Ça ressemble à l'album (presque) retour aux sources du rappeur le plus populaire de France
A écouter : "Origami", les entêtants "OG Na OG" et "OATS", "Yolo", le puissant "Pendejo"
A zapper : "Jetez pas l'oeil", un peu facile, "C'est comme ça"




Shawn Mendes | "Wonder"


Love is in the air. Petit à petit, Shawn Mendes s'impose comme l'une des stars les plus importantes de sa génération. Via les tubes "Treat You Better" et "Senorita", ainsi que sa romance très médiatisée avec Camila Cabello, le chanteur canadien a dépassé son statut de jeune promesse de la pop alors qu'il n'a que 22 ans. C'est d'ailleurs cette histoire d'amour qu'il met en avant sur "Wonder", un album aussi personnel que libérateur. Tout au long des 14 chansons qui composent un disque finalement assez court, Shawn Mendes évoque sans détour sa relation amoureuse en long, en large et en travers. Certes, c'est répétitif. Sauf que, comme Justin Bieber avec "Changes", il enrobe ses textes de sonorités pop assez faciles, navigant entre le radiophonique (la ballade Ed Sheeranesque "24 Hours", "Piece of You") et l'insipide ("Higher"). Il invite d'ailleurs son compatriote canadien sur le déjà tubesque "Monster", sur lequel les deux stars au destin similaire se confient sur la célébrité qu'ils ont connu en étant encore adolescents. Néanmoins, l'album est loin d'être autant dénué d'intérêt que celui de Justin Bieber. En effet, "Wonder" pose là une belle ambiance atmosphérique, que ce soit dès l'intro au planant "Dream", qui rappelle l'univers de Troye Sivan, en passant par "24 Hours". Mais Shawn Mendes n'oublie pas de signer quelques titres parés pour cartonner en streaming à l'instar du sensuel "Teach Me How You Love" et de ses guitares funky, ou encore d'un "305" simple mais efficace. Mention spéciale au magnifique "Song For No One", commençant comme une ballade épurée avant de changer brusquement de rythme en plein milieu, qui s'affiche comme la plus belle chanson du disque. Au final, "Wonder" est un bel album pop, délivrant une jolie atmosphère planante parfaite pour la saison mais qui sera loin de rester dans les annales de la pop. Pour prolonger l'expérience, l'artiste canadien accompagne l'album "Wonder" d'un concert enregistré à Toronto ainsi que du documentaire "In Wonder", tous deux disponibles sur Netflix. TB

Ça ressemble à un bel album pop, à défaut d'être inoubliable
A écouter : "Wonder", le magnifique "Song For No One", le doux "24 Hours", "Teach Me How To Love"
A zapper : l'horripilant "Higher", "Call My Friends"


Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter