David Hallyday, Miley Cyrus, Bruce Springsteen : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums phares de ce mois de novembre. David Hallyday "Imagine un monde" meilleur, Miley Cyrus assume sa facette rock avec "Plastic Hearts" et Bruce Springsteen signe un retour vivifiant avec "Letter to You". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : DR / Pochette d'album / Danny Clinch

David Hallyday | "Imagine un monde"


Et après ? Deux ans après le succès de "J'ai quelque chose à vous dire", sur lequel il exorcisait sa douleur après la perte de son père Johnny Hallyday, David Hallyday regarde vers l'avenir avec son nouvel album "Imagine un monde". Cette fois, le chanteur se veut plein d'espoir malgré les défis qui attendent chacun d'entre nous en ces temps incertains. « Où en sommes-nous ? Qu'est-ce qu'on peut faire ? » s'interroge l'artiste sur la ballade inspirante "Ensemble et maintenant", en écho aux manifestations raciales ou la montée du populisme, appelant à l'unité avec ce message de tolérance pour que l'on puisse surmonter les épreuves actuelles et à venir. Sur sa collection de chansons aux sonorités pop-rock FM, radiophoniques mais surtout taillées pour le live, où s'invitent des synthés bienvenus pour tenter de moderniser le tout, David Hallyday se questionne - et nous avec - sur l'état de notre monde, s'adresse aux nouvelles générations (et invite notamment son fils Cameron sur "Superstar"), tout en lançant plusieurs déclarations d'amour ("Hallucinogène"). S'il enfonce des portes ouvertes ("Personne n'est fait pour être seul", "Pourquoi l'amour est si fragile", "Vis tes rêves"), et si les thèmes deviennent vite redondants, David Hallyday, chantant notamment les mots de Lionel Florence, parvient à délivrer son message grâce à l'authenticité de sa démarche. JG

Ça ressemble à un album humaniste parfois un peu naïf
A écouter : l'intense "Qu'est-ce qu'on fait de nous", l'énergique "Ciel et terre", "Imagine un monde"
A zapper : "Le huitième pêché", au texte bancal malgré une production intéressante, "Personne n'est fait pour être seul"





Miley Cyrus | "Plastic Hearts"


Camp rock. L'insaisissable Miley Cyrus vient rythmer notre fin d'année 2020 avec sa voix rocailleuse et un univers totalement opposé à son précédent album country "Younger Now", sorti il y a trois ans. Cette fois, la chanteuse caméléon saute à pieds joints dans le rock libéré des années 80 pour nous ramener dans l'insouciance et l'exaltation de ces années folles avec "Plastic Hearts", son septième disque studio. Portée une par énergie redoutable, son insolence punk légendaire, ses mots cash et quelques mélodies imparables, s'évadant souvent vers la synthpop même si l'âme country n'est jamais loin, Miley Cyrus rend donc un hommage au rock révolu sur ce projet maîtrisé, produit en partie par Andrew Watt (Kygo, Avicii, Lana Del Rey) et Louis Bell (Halsey, Post Malone), avec le renfort des géniaux Mark Ranson ou Emile Haynie. Dans cette atmosphère bouillonnante, la chanteuse n'oublie jamais d'injecter l'efficacité et la légèreté des tubes pop à ses nouvelles chansons comme sur l'accrocheur "Plastic Hearts", l'irrésistible "Midnight Sky" ou sur le single incendiaire "Prisoner" (samplant "Physical" d'Olivia Newton-John) partagé avec Dua Lipa, la plus grande popstar du moment. Si tout n'est pas toujours au niveau, le climax reste sa rencontre déjantée avec Billy Idol sur le régressif "Night Crawling", que Lady Gaga n'aurait pas renié. S'émancipant à tous les niveaux, Miley Cyrus impose ses multiples talents sur ce projet fun mais mature, où elle rappelle à qui l'a oublié qu'elle excelle vocalement, et encore plus sur les ballades avec "Angels Like You", le tube évident de l'album, ou "Never Be Me" (où elle emprunte quelques lignes à Johnny Cash). Un album un peu trop référencé mais indéniablement revigorant ! JG

Ça ressemble à l'hommage vibrant d'une jeune femme rock'n'roll
A écouter : l'énorme "Angels Like You", "Never Be Me", le duo dingue "Night Crawling" avec Billy Idol, "Plastic Hearts", "WTF Do I Know"
A zapper : "Bad Karma", lourdingue





Bruce Springsteen | "Letter to You"


I'm alive. Qu'on se le dise, "Letter to You" n'apparaît pas de prime abord comme l'album le plus joyeux de 2020. Un an et demi après l'oubliable "Western Stars", Bruce Springsteen a voulu faire le point sur lui-même et sur le temps qui passe. Après une autobiographie et un spectacle à Broadway, le rockeur évoque sans détour la disparition de ses proches, comme son père ou ses amis musiciens Clarence Clemons, Danny Federici et George Theiss. Loin de tomber dans le pathos, le Boss préfère célébrer la vie avec optimisme. Une volonté que l'on retrouve dès l'intro du disque. Après un "One Minute You're Here" intime et aux paroles plutôt convenues, Bruce Springsteen fait vrombir les guitares, comme à la belle époque, sur "Letter to You". Dès cette deuxième piste, ça ne fait pas de mystère : le rockeur entouré du mythique E Street Band dévoile une collection de chansons à faire soulever les foules, comme il en à l'habitude depuis plus de 40 ans. Mieux, à 71 ans, l'artiste dévoile là l'un de ses disques les plus touchants, les plus directs et donc, forcément, l'un des plus réussis. De "Last Man Standing" à "If I Was A Priest" en passant par "Ghosts" ou l'émouvant "The Power of Prayer", Bruce Springsteen rend hommage à ses proches tout en se livrant à coeur ouvert, évoquant pêle-mêle le pouvoir quasi religieux de la musique, sa vie amoureuse ou encore les décès qui ont traversé sa vie. S'il a souvent évoqué la nostalgie dans ses chansons ("Glory Days"), il sort de ses tiroirs trois morceaux écrits au début des années 70, venant prouver que ses textes sont bel et bien intemporels. L'album semble d'ailleurs dérouler le fil rouge d'un chanteur qui, au fil des titres, va trouver une paix intérieure, comme le prouve le final sur "I'll See You In My Dreams". Exorcisant ses angoisses, le Boss dévoile donc un album à la fois puissant, intime et lumineux qui fera, sans aucun doute, date dans sa longue discographie. TB

Ça ressemble à un album aussi personnel et sombre que lumineux
A écouter : les formidables "Letter to You" et "Ghosts", l'émouvant "Last Man Standing", "The Power of Prayer"
A zapper : "Rainmaker", "House of the Thousand Guitar"


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