Vanessa Paradis, Mariah Carey, George Michael... Ces albums qui fêtent leurs 30 ans

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Pure Charts vous propose de revenir sur huit albums phares qui fêtent leur 30ème anniversaire en 2020. C'est le cas de "Fredericks Goldman Jones", "Variations sur le même t'aime" de Vanessa Paradis ou encore le premier album de Mariah Carey.
Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage

Fredericks Goldman Jones




Après avoir marqué la décennie 80 de ses tubes intemporels ("Là-bas", "Quand la musique est bonne"...), Jean-Jacques Goldman commence les années 90 avec un nouveau pari, celui de former un trio. Ce sera alors Fredericks Goldman Jones, avec la choriste Carole Fredericks et le guitariste Michael Jones. Un groupe imaginé par Goldman suite à la tournée de l'album "Entre gris clair et gris foncé", durant laquelle le chanteur met beaucoup en avant ses musiciens. A six mains, le trio écrit donc 10 chansons pour un premier album éponyme paru en novembre 1990. Et le succès est immédiat : grâce à l'immense tube "A nos actes manqués", mais aussi à "Né en 17 à Leidenstadt" ou "Un, deux, trois", le disque se vend à plus de 2 millions d'exemplaires, devenant ainsi le deuxième plus gros succès de la carrière de Jean-Jacques Goldman. Motivée par le succès, la formation enchaîne les concerts et un deuxième album, "Rouge", voit le jour en 1993. Les trois musiciens mettront fin à leur groupe courant 1996, chacun retrouvant par la suite sa propre carrière solo.

George Michael - "Listen Without Prejudice, Vol. 1"




Sans aucun doute, George Michael a été l'une des plus gros stars des années 80. De ses tubes tonitruants avec Wham! à un début de carrière solo explosif avec l'album "Faith" (25 millions de ventes mondiales), l'artiste traverse la décennie sur un petit nuage. Mais George Michael digère mal cette énorme notoriété. Il se met alors à écrire son nouvel album, qu'il veut au départ diviser en deux volumes. Pour la sortie de "Listen Without Prejudice, Vol. 1" en septembre 1990, le chanteur décide de ne faire aucune promotion. Il n'apparaît pas sur la pochette, ni dans les clips. Dans celui resté célèbre de "Freedom '90", il est remplacé par les mannequins les plus en vogue de l'époque (Naomi Campbell, Linda Evangelista et Cindy Crawford) sous l'oeil d'un certain David Fincher. George Michael expliquera ce retrait par une volonté que le public accorde toute son attention à la musique et non pas à sa personne. Malgré ce choix risqué, ce deuxième album davantage porté sur des ballades s'écoulera finalement à plus de 8 millions d'exemplaires, un score honorable mais décevant en comparaison du précédent.

Mariah Carey - "Mariah Carey"




Les années 90 inaugurent l'ère des divas avec notamment trois grandes voix : Whitney Houston, Céline Dion et Mariah Carey. Si les deux premières ont débuté leur carrière dans les années 80, c'est en 1990 que la troisième explose mondialement. En 1988, le producteur Tommy Mottola découvre les maquettes de la jeune chanteuse et tombe immédiatement sous son charme. En quelques mois, le premier album est produit et le talent de Mariah Carey est délivré aux oreilles du monde entier en juin 1990. Le succès est immédiat. Ce premier album éponyme reste 11 semaines en tête des charts américains et se vend à plus de 15 millions d'exemplaires, tandis que toutes les critiques sont unanimes sur les prouesses vocales de la diva américaine. Un disque sur lesquels on retrouve les singles "Vision of Love", "Love Takes Time" et "Someday", et dont Mariah Carey célèbre actuellement les 30 bougies : « Nous ne nous préoccupons pas des chiffres, mais nous le faisons quand il est l'heure de célébrer quelque chose ». Intemporel !

Scorpions - "Crazy World"




C'est un monde fou que Scorpions décrit dans son onzième album "Crazy World", sorti en novembre 1990. Un disque qui s'inspire pour beaucoup des changements sociaux de l'époque, et notamment de la chute du Mur de Berlin. Inspiré par un concert donné à Moscou en 1989, le chanteur Klaus Meine écrira la ballade "Wind of Change", qui deviendra un des plus grands tubes du groupe allemand. « Le monde changeait sous nos yeux. L'ambiance était incroyable. Quand nous avons joué, les soldats ont jeté leurs casquettes en l'air, leurs vestes, ils ne faisaient plus qu'un avec les fans, et il y avait 100.000 fans. Le lendemain aussi. Emballer le stade Lénine et en faire le stade russe de Woodstock, vingt ans après l'original, c'était fou » se souvenait-il pour Libération. "Wind of Change" ainsi que "Send Me Angel" portent l'album, qui deviendra un énorme hit mondial avec plus de 7 millions d'exemplaires vendus. Ce sera également le dernier succès de Scorpion, les ventes d'albums du groupe allant décliner dans les années suivantes. "Crazy World" va d'ailleurs connaître une réédition le 3 octobre prochain, contenant plusieurs disques mais aussi... un bout du Mur de Berlin taillé à la main !

Michel Polnareff - Kâma Sutra




L'album "Kâmâ Sutrâ" s'apparente à un véritable défi pour Michel Polnareff. Il fait suite à "Bulles", ayant obtenu un énorme succès en 1981 (800.000 ventes) puis "Incognito" qui, comme son nom le laissait présager, n'a pas rencontré l'accueil escompté. Pour composer ce qui sera son neuvième album studio, le chanteur va s'enfermer pendant plus de 800 jours, soit deux ans et demi, à l'hôtel Royal Monceau de Paris. Atteint d'une cataracte aux yeux et quasiment aveugle, Michel Polnareff vit et enregistre ce disque dans les couloirs de l'hôtel. Par exemple, le bar lui sert de studio pour ses prises de voix tandis qu'il dirige l'ensemble de cordes, situées au studio Abbey Road de Londres, via téléphone. Emmené par le tube "Goodbye Marylou", l'album "Kâmâ Sutrâ" se vendra finalement à plus de 200.000 exemplaires et est surtout marqué par la disparition du chanteur, dont on ne distingue plus que les lunettes et la silhouette dans les clips de cette ère. Il faudra ensuite attendre 28 ans avant que Michel Polnareff ne sorte son 10ème album studio au nom plus qu'évocateur : "Enfin !".

Michel Berger - "Ça ne tient pas debout"




Michel Berger signe un véritable retour événement en 1990. Il faut dire que depuis quatre ans, le chanteur, marqué par les décès successifs de Coluche et Daniel Balavoine, a mis sa propre carrière entre parenthèses, préférant écrire pour France Gall. Il se remet alors à l'écriture de son neuvième et dernier album studio, "Ça ne tient pas debout", qui sortira en mai 1990. Écoulé à plus de 200.000 exemplaires, l'album accouchera du dernier grand tube, prémonitoire, du chanteur : "Le paradis blanc". Michel Berger rejoindra ce paradis blanc le 2 août 1992, des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 44 ans. Deux mois plus tard sortira un album posthume "Double jeu", écrit à quatre mains avec France Gall et sorti sous leur deux noms. Il sera un véritable succès avec plus de 550.000 ventes.

Vanessa Paradis - "Variations sur le même t'aime"




Après l'immense succès de "Joe le taxi" et du disque "M&J" (500.000 exemplaires vendus dans le monde), Vanessa Paradis se sait attendue au tournant pour son deuxième album. D'abord proposé à Renaud puis à Alain Souchon, c'est finalement Serge Gainsbourg qui confectionnera ce deuxième opus de la chanteuse, alors âgée de 18 ans. Le mythique musicien compose alors en cinq jours les 11 chansons de l'album, à cause d'un planning extrêmement réduit, mais ne cesse de modifier les textes. De son côté, Vanessa Paradis ne se laisse pas impressionner par l'artiste et en vient même à lui refuser certaines chansons. Ce qui fera dire à Serge Gainsbourg cette phrase mythique : « Paradis, c'est l'enfer ». Intitulé "Variations sur le même t'aime", le deuxième album de Vanessa Paradis sort donc le 28 mai 1990 et le succès, critique comme public, est immédiat. Il s'en vendra plus de 400.000 exemplaires notamment grâce aux singles "Dis-lui toi que je t'aime" et surtout "Tandem", dont le clip sulfureux signé Jean-Baptiste Mondino sera salué dans le monde entier et récompensé d'une Victoire de la Musique.

AC/DC - "The Razor's Edge"




AC/DC aura connu des années 80 mouvementées. Débutant en fanfare avec un nouveau chanteur, Brian Johnson, et son plus gros succès grâce à l'album "Back to Black" (40 millions de ventes mondiales), le groupe australien a du mal à trouver le succès au cours de la décennie et avec ses disques suivants. Mais, tel le phénix, AC/DC renaît de ses cendres en 1990, prouvant que le rock n'est pas mort. Avec l'album "The Razor's Edge", le groupe retrouve le sommet des charts et il s'en vendra finalement plus de 7 millions d'exemplaires dans le monde entier. Un succès qui sera amplifié par une tournée mondiale de deux ans et 150 dates. Si l'on retient surtout le single "Thunderstruck" de cet album, "Moneytalks" a pourtant été le plus gros succès d'AC/DC dans les classements, en atteignant notamment la 23ème aux Etats-Unis, ce que le groupe n'avait jamais fait auparavant. Quant à la chanson "Mistress for Christmas", elle fait directement référence à un certain... Donald Trump ! « On le voyait partout à l'époque, donc on a pensé que nous allions en rire » réagira plus tard Angus Young.

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