Crédits photo : Rockstar Photographers / Fabien Chareix
Les temps forts : Pink, Macklemore, Hurts...
Dès le premier soir, le plus gros festival d'Europe a frappé fort, très fort, en programmant Pink. La veille de la sortie de son single
"What About Us" (qu'elle n'a pas chanté, snif), la chanteuse au style bien affirmé - talons aiguilles, baggy et t-shirt de tigre - a prouvé qu'elle avait toujours l'étoffe d'une rockstar avec
un concert explosif. Avec une fougue renversante,
Pink a enchaîné ses plus grands tubes, alternant hymnes fédérateurs ("Get The Party Started", "Raise Your Glass") et ballades déchirantes (
"Just Give Me A Reason") avec un parfait équilibre. Fidèle à son habitude, l'artiste américaine a terminé son show en voltigeant au-dessus de la foule au son de "So What". Vertigineux ! Dans un registre plus hip-hop et tout aussi percutant, Macklemore a lui aussi fait vibrer les 60.000 festivaliers massés devant la Main Stage le samedi soir. Le rappeur US, accompagné de son acolyte Ryan Lewis, a dégainé ses hits populaires ("Thrift Shop",
"Can't Hold Us") et ses nouveaux titres (
"Glorious"), crachant son flow incisif dans le micro avant de s'amuser avec une poupée gonflable et d'organiser une battle de danse avec deux festivaliers. Bonne humeur assurée !
Le lendemain, en plein après-midi, Hurts a offert un avant-goût prometteur de son nouvel album "Desire". On aurait pu croire que le duo londonien allait plomber l'ambiance avec les ballades noires déchirantes qui émaillent ses trois premiers albums mais ce fut tout l'inverse : à l'instar de l'exaltant
"Beautiful Ones", le groupe s'est concentré sur ses pépites pop les plus lumineuses. Grand prince, Theo Hutchcraft a même distribué des roses blanches aux spectateurs du premier rang ! On ne pouvait rêver mieux avant de découvrir, 24 heures plus tard, le combo Two Door Cinema Club / Major Lazer. Si la bande nord-irlandaise a soufflé un vent de fraîcheur avec ses mélodies indie-rock entêtantes ("Something Good Can Work" n'a pas pris une ride), le collectif emmené par Diplo a transformé l'île de la Liberté en volcan. DJ set oblige, le trio a touillé ses bombes dancefloor ("Let Me Love You" et
"Lean On") dans une marmite de remixes incendiaires à la sauce dancehall. A ses côtés sur scène ? Une troupe de danseuses survoltées adeptes du twerk. Pas très subtil mais diablement efficace !
Crédits photo : Theo Hutchcraft du groupe Hurts par Fabien Chareix
Les révélations : LÉON, Her...
Bien sûr au
Sziget Festival, il n'y en a pas que pour la grande scène. Avec près de 500 concerts disséminés sur une cinquantaine de scènes alternatives, l'heure est à l'exploration ! Ainsi, sur l'Europe Stage, deux nouveaux talents nous ont charmé : Roosevelt, avec ses titres au doux parfum des années 80 issus de son premier album, et la pile électrique ALMA, dont les titres régressifs (on est fan de "Drunk Tattoos") se mariaient à merveille à sa chevelure vert fluo. Côté frenchy, alors que la jeune garde de Dhamma a prouvé qu'elle n'avait pas usurpé sa victoire au Tremplin Sziget en faisant découvrir son mélange unique de trip-hop et world music, Puggy a ensoleillé un après-midi à la météo capricieuse avec la décontraction naturelle de son chanteur Matthew Irons, jamais avare en bons mots.
Sous l'immense tente de l'A38, le public a aussi eu le droit à de bien belles émotions. Elégance, douceur et volupté : trois mots qui caractérisent l'étoile suédoise LÉON, le tandem britannique Oh Wonder et le groupe français Her. Quelques heures seulement avant
la disparition de Simon Carpentier, Victor Soft rendait le plus beau des hommages à son meilleur ami en faisant chavirer le coeur des festivaliers par la chaleur des chansons soul qu'ils ont créées à quatre mains, "Blossom Roses" en tête. A minuit passé le lendemain, la bande néo-zélandaise de The Naked and Famous a fait hurler les nombreux loups nocturnes. De
"Higher" à "Punching In A Dream", impossible de résister à la déflagration électronique !
Crédits photo : LÉON par Fabien Chareix
Les déceptions : Iggy Azalea, The Chainsmokers
Qu'arrive-t-il à Iggy Azalea ? Abandonnée par son label, qui l'empêche de sortir son deuxième album "Digital Distortion", la rappeuse australienne semble avoir perdu toute motivation. Alors certes, celle-ci a été programmée à la dernière minute pour remplacer Rita Ora, qui a préféré zapper la Hongrie pour chanter lors des Teen Choice Awards, et a connu quelques problèmes de micro en début de show. Mais tout de même : nonchalante de bout en bout, l'interprète de
"Switch" ne s'est guère montrée très passionnée ni passionnante. Le flow de "Iggy the ziggy-iggy" était pourtant convaincant et les tubes
"Mo Bounce" et
"Fancy" ont fait jumper la foule. Mais rien n'y a fait : la rappeuse était ailleurs... et nous aussi, par la force des choses.
On attendait également beaucoup de la prestation de The Chainsmokers, propulsés en haut des charts de la planète avec
"Closer". Mais là aussi, la déception fut de mise. Derrière leurs platines, Andrew et Alex ont cruellement manqué d'audace en se contentant d'aligner des remixes faciles de vieux hits ("Everything We Youch" de Cascada, seriously ?). Pire : assez mauvais sur les versions studios de ses morceaux (merci l'autotune qui sauve les meubles), Alex s'est dégonflé en passant un simple playback au lieu de chanter sur ses tubes
"Paris" ou "All We Know". Pas très correct pour les nombreux festivaliers venus les applaudir !
Crédits photo : Iggy Azalea par Fabien Chareix
On a aimé : l'atmosphère bon enfant du festival et son esprit de fête, l'accueil du Sziget France et l'Apéro camping, les slushies rafraîchissants sous une chaleur de plomb, l'impressionnant spectacle "Limbo" (et ses acrobates sexy !), les crêpes nutella-banane, la "surprise party" cachée derrière l'une des 1.300 toilettes...
On n'a pas aimé : les annulations à la pelle (Charli XCX, Clean Bandit, Rita Ora, Anne-Marie, Nothing But Thieves...), les coups de soleil, la programmation globalement moins marquante que l'an passé