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Vampire Weekend : un concert généreux et impeccable au Zénith de Paris

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
De passage pour la première fois en France depuis 6 ans, Vampire Weekend a délivré un concert fleuve (plus de 2h15) marqué par une générosité sans faille et des musiciens de talent. Et une première partie enthousiasmante signée Wallows. On vous raconte !
Crédits photo : Théau Berthelot
Les fans français de Vampire Weekend ont trouvé le temps long. Six ans sans album de leur groupe fétiche, ni même un concert dans l'Hexagone. Alors, quand le désormais trio new-yorkais revient à la charge en 2019 avec un nouvel album (l'excellent "Father of the Bride") et une date parisienne, ceux-ci n'osent y croire. L'unique date française de Vampire Weekend, donnée samedi soir au Zénith de Paris, a affiché complet des semaines à l'avance. Une fois n'est pas coutume, notre attirance du soir allait autant vers la tête d'affiche que sa première partie : Wallows. Le groupe de rock phénomène emmené par Dylan Minette ouvrait le bal avec un set impeccable de 45 minutes. Et visiblement, nous n'étions pas les seuls. Dans les premiers rangs, les t-shirts à l'effigie de la star de "13 Reasons Why" étaient presque plus nombreux que ceux de Vampire Weekend. Pendant trois quart d'heure donc, le trio a délivré une performance courte mais formidablement exécutée, où Braeden Lemasters a pris l'ascendant vocal sur son collègue star en chantant la plupart des chansons, de "Sun Tan" à "It's Only Right" en passant par "Treacherous Doctor". Même le public s'est prêté facilement au jeu, pour la dernière date de l'année de Wallows.

Le tour du monde en 28 chansons


Autant attendu, voire plus, Vampire Weekend arrive sous les acclamations avec 15 minutes de retard. En fond, un énorme ballon gonflable à l'effigie du globe terrestre tourne sur lui-même. Devenu septuor sur scène, le groupe démarre sur les chapeaux de roue avec le récent "Bambina" avant d'enchaîner avec les célèbres "Cape Cod Kwassa Kwassa" et "Holiday". Le public ne le sait pas encore mais Ezra Koenig et sa bande ont encore 25 chansons en réserve. Logiquement les plus récentes sont sur-représentées (9 titres), mais Vampire Weekend laisse également une grande place à "Modern Vampires of the City", troisième opus mélancolique décliné en 7 morceaux. Des morceaux comme les somptueux "Everlasting Arms", "Unbelievers" ou, plus tard, "Hannah Hunt" viendront remonter le niveau d'un milieu de concert plutôt creux, marqué par des morceaux plus faibles ("Step", My Mistake"). Il faudra attendre l'énorme enchaînement "Harmony Hall", "Diane Young", "Cousins" et "A-Punk" (soit leurs quatre plus gros hits) pour que la foule entre de nouveau en ébullition.



Pas avare en surprises, Ezra Koenig fait même venir sur scène Angélique Kidjo. Très drôle dans ses interventions, la chanteuse béninoise vient remplacer Danielle Haim sur "Married in a Gold Rush" et le sublime "Jerusalem, New York, Berlin" qui se transforme vite en impro' afro-pop délirante. Une nouvelle improvisation s'impose lorsque, pour le rappel, le groupe entonne un "Sunflower" qui se transforme en une version trippante façon stoner-rock, s'étirant pendant plus de dix minutes. Un moment fort, tout comme le reste du rappel. Ezra Koenig s'approche des premiers rangs pour prendre quelques requests de la part des fans. Chaque soir, deux chansons souvent méconnues de leur répertoire sont interprétées à la demande du public. Pas d'hésitations dans les notes ou les enchaînements, le groupe s'exécute rapidement et parfaitement. Ce soir, ce sera "Giant", une chanson bonus de "Contra" (« Si vous ne la connaissez pas, vous allez l'aimer, c'est une bonne chanson » lancera le chanteur), puis "M79", tirée du premier album. Encouragés par la liesse générale, les musiciens en démarrent même une troisième : "Mansard Roof". Ce sont le somptueux "Ya Hey" et le plus énergique "Walcott" qui clôturent, avec élégance, le bal.

Nul doute qu'avec ce premier concert parisien en 6 ans, Vampire Weekend a voulu rattraper le temps. Pendant plus de 2h15, le groupe a délivré une performance à la fois généreuse, énergique, électrique et au carré. A la sortie, les 6.000 spectateurs sont unanimes et n'espèrent qu'une seule chose : ne pas avoir à attendre six ans de plus. Même Ezra Koenig a promis que ça ne prendrait pas aussi longtemps !

Plus d'infos sur le site officiel et la page Facebook officielle de Vampire Weekend.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Vampire Weekend sur Pure Charts !

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