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Article mis à jour - dimanche 03 mars 2019 13:19

Tom Walker en interview : "AC/DC a changé ma vie" (máj)

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Vous connaissez son tube "Leave a Light On" sans forcément savoir qui se cache derrière cette chanson. Pour ce faire, nous sommes partis à la rencontre de Tom Walker. Au sein du café d'un hôtel de Pigalle, le jeune artiste anglais nous a confié son impression sur le succès soudain, ses nombreuses influences, son amour immodéré pour AC/DC et la sortie de son album "What a Time to be Alive".
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Quand et comment as-tu commencé la musique ?
Je suis fan de musique depuis toujours. Ma mère m'a dit que quand j'étais tout petit, je chantonnais à l'arrière de la voiture alors que je ne savais même pas encore parler. Mon père est un fou de musique, avec lui j'ai vu tellement de concerts : Foo Fighters, AC/DC, Muse, John Mayer et même B.B. King. C'est grâce à lui que j'aime autant la musique.

Mon père est un fou de musique
Tu as confié que ton père te faisait écouter une chanson par soir, c'est vrai ?
Oui, normalement ça se déroulait comme ça mais peut-être pas tous les soirs. Il y a deux semaines, je suis retourné à la maison. Avec mon père on a écouté des disques et parlé jusqu'à six heures et demie du matin. L'autre jour, il m'a fait découvrir un album symphonique de Deadmau5, qui était juste fantastique. Je ne sais pas comment il fait pour découvrir toutes ces choses-là.

Quels artistes t'ont influencé durant ton adolescence ?
Sum 41, Foo Fighters, Arctic Monkeys, Adele, Sam Smith, Ed Sheeran... Les plus gros ! Ed Sheeran je l'ai découvert avec son EP "No. 5 Collaborations Project". Pour moi, c'est le meilleur projet qu'il ait pu faire car on y retrouve des rappeurs au milieu de ce petit rouquin de la middle class anglaise, qui ne se doutait sûrement pas de ce qu'il allait lui arriver.

Il paraît que tu es un grand fan d'AC/DC et que le groupe t'as donné envie de faire la musique...
Absolument ! Je les ai vus pour la première fois à Paris, je ne me souviens plus de la date exacte mais j'avais entre 9 et 12 ans. Je me souviens les avoir regardés ébahi tout du long et ils avaient une énorme structure de 20 mètres de haut. Ce concert a été comme une boule d'énergie, ça m'a fasciné. Depuis longtemps, j'adore la façon dont Angus Young joue de la guitare et arrive sur scène avec son costume d'écolier. Ce concert a changé ma vie, c'est la raison pour laquelle je joue de la guitare. Cette année-là, suite au concert, j'ai demandé une guitare pour Noël.

AC/DC a changé ma vie
Ton premier album sortira l'an prochain : pourquoi l'avoir titré "What a Time to be Alive" ?
C'est une époque très intéressante, dans un bon et un mauvais sens. On est allé si loin : envoyer des hommes sur la lune, faire d'énormes progrès technologiques, on est tous connecté sur la planète. Mais c'est aussi une époque où de plus en plus de pays choisissent des alternatives politiques peu réjouissantes. C'est pour cela que c'est une bonne et une mauvaise époque pour être vivant. L'album offre un vaste aperçu : certaines de mes chansons sont dépressives, mais j'y inclue toujours une notion d'espoir.

Regardez le clip "Leave a Light On" de Tom Walker :


Le single "Leave a Light On" a été un énorme succès, particulièrement en France : est-ce que tu t'y attendais ?
Pas vraiment ! Je savais que cette chanson était réussie et qu'elle pouvait vite devenir addictive. J'y parle notamment de la santé mentale, ce n'est pas un thème évoqué souvent en musique. Comme je suis assez ouvert, j'ai pensé que la chanson parlerait à certains mais je ne m'imaginais pas que ce serait à une si grande échelle. Depuis, j'ai reçu des messages de gens des quatre coins du globe.

Le succès de "Leave a Light On" est fou
Qu'est-ce qui a changé depuis ce succès ? Ressens-tu une sorte de pression pour la suite ?
Tout a changé, je suis instantanément devenu overbooké et c'est fou. On a joué au Main Square Festival cet été, il devait y avoir 50.000 personnes, la foule s'étendait aussi loin que je puisse la voir. Il y a toujours de la pression quand on sort un premier album. J'en suis très heureux mais c'est assez dur de laisser s'échapper dans la nature un travail imparfait. J'ai donc pris du temps pour que tout soit parfait. J'ai fait du mieux possible, j'espère que les gens l'aimeront.

Certains artistes comme Jain ou Disclosure ont été découverts par la pub. Ta chanson est utilisée pour Sony Bravia, est-ce que c'était un choix calculé ?
On n'a rien à voir avec ça. L'équipe a tourné la pub pendant plusieurs semaines, je crois, dans une forêt humide et le résultat est tellement impressionnant que j'ai cru au départ qu'il s'agissait d'effets spéciaux car tout était tellement beau et brillant. Ils sont venus nous demander s'ils pouvaient utiliser une version symphonique du titre et j'ai donc pu être témoin de l'élaboration de cette nouvelle version qui est splendide. On en a fait une sorte de version live qui a été filmée pour YouTube et on a pris la partie vocale avec la nouvelle orchestration symphonique pour la pub. Je pense que quand les choses sont bien faites, il y a une sorte de connexion qui se crée. Ça a très bien marché pour nous : j'en ai vu des bonnes et des mauvaises pubs, mais je pense que celle-ci en est une réussie.

Dans "My Way", tu dis vouloir construire ta carrière de ta propre façon. Penses-tu que ce soit possible ?
La chanson ne dit pas clairement LA meilleure façon de le faire. Tu ne peux pas te faire tout seul, il faut toujours collaborer avec quelqu'un, un compositeur, un label, un producteur. Prétendre tout vouloir faire tout seul est un peu insensé, mais des fois, c'est mieux de se raccrocher à ce que l'on croit : c'est ce dont parle le titre.

C'est insensé de tout vouloir faire tout seul
As-tu dû faire des compromis ?
Dans le label, il y a huit personnes : c'est un sous-label de Sony donc ils ont l'argent et le pouvoir. A tout moment, je peux les appeler et discuter des décisions à prendre... C'est vraiment un beau label et j'ai confiance en eux. S'ils veulent essayer quelque chose, on l'essaie. Si on dit non à tout ce qu'ils proposent, c'est pas très intéressant. On peut passer à côté de pleins de choses que l'on ne pensait pas terribles et qui se révèlent géniales.

Découvrez le clip de "My Way" :


"Now You're Gone" est un duo avec Zara Larsson : pourquoi l'avoir choisie ?
Elle a entendu la chanson en studio avec Steve Mac [ndlr, co-compositeur de "Shape of You"], avec qui j'avais déjà écrit "Leave a Light On". Elle a adoré la chanson et je lui ai demandé si elle voulait la chanter avec moi. C'est une chanteuse géniale et talentueuse. Elle fait de la pop music de qualité et en plus c'est une fille tellement gentille, ce qui est rare dans l'industrie.

Tu mélanges pop, folk et électro dans tes titres. Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, les frontières entre les différents genres musicaux se délitent ?
Il y a 10 ans, on devait être dans une case : rockstar, rappeur, popstar... Aujourd'hui, on peut expérimenter plus librement et c'est ce que veulent les gens. Ce serait tellement ennuyeux de répéter les mêmes codes encore et encore... Cette idée me révulse. J'aime bien mélanger les genres, ça s'entend clairement dans mes titres.

Adele a une voix si puissante,elle est adorable
Tu as joué dans des petites salles, des festivals ou d'énormes lieux comme Hyde Park : quel type de concert préfères-tu ?
C'est une bonne combinaison : dans les festivals, on est lâché sur scène, sans avoir le temps de répéter. Tout ne se passe pas bien à 100% mais en concert "normal", c'est le tien, tu peux passer des heures à répéter pour que tout soit parfait, s'il le faut. C'est plus relaxant les tournées en salle car on sait que ça va être le même concert, préparé par la même équipe. J'aime les deux mais quand même, j'ai ma préférence pour les shows en salle car je sais que les gens ont payé pour me voir. Ils vont écouter attentivement et passer un bon moment, alors qu'en festival, ils ne sont pas spécialement là pour moi. Ça peut être cool car on peut toucher de nouvelles personnes.

Quand tu es en festival, tu as le temps d'écouter les autres artistes?
Oui ! D'ailleurs j'ai vu les Arctic Monkeys le mois dernier pour la première fois : c'était génial, ils ont joué beaucoup d'anciens titres que j'adore. Sam Fender, Lewis Capaldi... J'ai vu beaucoup d'artistes cet été et ils ont tous été supers.

Regardez le clip "Angels" :


Il y a des artistes avec qui tu voudrais collaborer ?
Je veux écrire une chanson avec Paolo Nutini car c'est mon artiste préféré. J'adore sa voix et j'aimerais tellement le rencontrer un jour. Plus pour écrire des chansons que pour parler en tant que tel. J'aimerais aussi collaborer avec Ed Sheeran, John Mayer, aussi Adele car elle une voix si puissante et elle est tellement cool. Alice Merton aussi : on a joué plusieurs fois ensemble il y a un an et demi. Depuis nos trajectoires ont un peu explosé et je suis content pour elle que sa carrière se passe bien depuis.

Tu a donné un concert à la Cigale en novembre, quelle est ta relation avec le public français ?
Il est très bon et très sympa ! Durant notre premier show en France, je pensais que le public serait un peu réservé car des fois, dans certains quartiers de Londres, le public est un peu snob. Je pensais que ça serait un peu la même chose ici mais on a plutôt eu d'incroyables moments, le public est très bruyant et positif.

As-tu déjà visité Paris personnellement ?
Bien sûr ! J'y ai vu mon premier concert d'AC/DC. J'y suis revenu quelques fois depuis et j'ai toujours passé un bon moment. Tu sais, en tant qu'Anglais, on est toujours obligé de passer par la France pour se rendre dans le reste de l'Europe. Donc on a passé de nombreux moments en France, j'ai beaucoup skié : Chamonix, Val Thorens, Courcheval...

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