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Thierry de Cara en interview

Il est le second chanteur produit par les internautes du label participatif MyMajorCompany, juste après Grégoire. Si son succès est plus confidentiel, Thierry de Cara est justement revenu avec nous sur son parcours afin de faire le point sur son disque, quatre mois après sa parution, mais aussi sur les difficultés du métier dans lequel il évolue depuis de nombreuses années : interview vérité.
Salut Thierry, nous sommes heureux de te rencontrer sur Charts in France afin de parler avec toi du parcours de ton disque depuis sa production par les internautes du label participatif MyMajorCompagy, celui qui a également révélé Grégoire et Joyce Jonathan. Es-tu satisfait du parcours de ton album "Une vie entière" depuis sa parution (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) ?
Thierry de Cara : Se serait te mentir que te dire que oui (sourire). Évidemment j'espérais mieux que l'accueil qu'il a reçu pour le moment, et je suis un peu déçu, mais sa promotion continue, des concerts approchent, je reste confiant. On continue de pousser le disque en avant.

En bacs depuis le 25 janvier dernier, ton disque ne s'est classé qu'une seule semaine au Top (n°153), pourtant le premier single "Reste" a été soutenu par quelques radios, notamment France Bleu, comment l'expliques-tu ?
France Bleu a soutenu "Reste" c'est vrai, et soutient d'ailleurs le nouveau single "Elle chante". Chérie FM a joué le jeu aussi, et NRJ a joué "Reste" quelques temps, avant de le déprogrammer. Je crois que ce single n'a pas eu toutes les chances qu'il aurait dû avoir, déjà parce que c'est un duo, et que nous n'étions pas connus. C'était risqué (sourire).

Visionnez le clip de Thierry de Cara et Caroline Ferry, "Reste" :
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Tu interprètes en effet cette chanson avec Caroline Ferry (qui a d'ailleurs depuis repris son nom, Joubert), est-ce une amie ?
Non, ce n'est pas une amie. Nous avons réalisé un casting, et c'est avec Caroline que ça collait le mieux vocalement. Il faut savoir que pour une fille c'est très difficile de chanter "Reste" car la chanson a une tonalité très haute. Il nous fallait donc trouver la fille avec la bonne tessiture, et avec Caroline ça collait parfaitement techniquement parlant.

Avec le recul, je ferais les choses différemment
Que réponds-tu à tes détracteurs qui déclarent que "Reste" sonne trop variété ? Il me semble que ton album a pourtant été, en partie, réalisé par Martin Terefe, réalisateur entre autres, du dernier album de Jason Mraz...
Oui. Avec le recul, je ferais les choses différemment. C'est une chanson forte mélodiquement, qui méritait d'avoir un côté plus moderne. Après il faut arrêter avec les si... les choses ont été faites ainsi, c'est tout.

Pour ma part, si je trouve la mélodie très efficace, le texte me parait trop simple, avec des rimes faciles, par rapport à d'autres chansons plus profondes au sein de ton album, et les arrangements sonnent en effet très 90's... Il me semble cela dit, que tu as eu des problèmes avec Martin Terefe, tu aurais terminé le reste de la réalisation de ton disque dans ton home-studio de Saint-Cyr-les-Lèques ?
Mais tu en sais des choses (sourire). Alors oui, Martin Terefe n'a réalisé qu'une partie du disque, pour une question de budget. A titre de comparaison, l'album de Jason Mraz a couté 250 000 euros pour le même travail, et nous ne disposions que de 70 000 euros. Tu imagines que sur cette somme, misée par mes 509 producteurs, il y a aussi de nombreux autres frais à déduire pour réaliser un disque, les photos, le pressage, le clip etc. Calcule, et tu verras que très vite, nous nous sommes rendus compte que Martin ne pourrait pas terminer le disque. Ce fût une belle, mais difficile expérience. J'en ai beaucoup souffert, mais comme je suis bélier, et de nature assez combattive, j'ai travaillé vingt heures par jour dessus, pendant six mois.

Martin Terefe n'a réalisé qu'une partie du disque
Penses-tu que ton label ait vu trop grand ?
Il a cru bien faire évidemment, je ne peux pas lui en vouloir. Cela dit, cette période a été très difficile pour moi. J'étais pas mal en colère de devoir repartir avec mes bandes sous le bras, et de tout terminer tout seul à la maison. D'autant plus qu'il fallait faire vite, et que je n'avais aucun recul nécessaire à ce genre de travail qui est très difficile à réaliser, surtout sur ses propres chansons.

Tu n'as pas été dirigé par ton label, un directeur artistique qui t'aurait conseillé, apporté une vision extérieure ?
Si bien sûr, quelques conseils dans l'efficacité comme on dit (sourire), mais le travail était tellement énorme... A la direction artistique de mon label, il y a Michaël Goldman, Sevan Barsikian, et Anthony Marciano. Ils se sont rencontrés il y a dix ans, chez BMG.

Finalement, avec le recul, ne penses-tu pas que "Reste" était une mauvaise carte de visite pour te présenter au public ?
En l'état peut-être. Et comme je te disais, le fait que la chanson soit devenue un duo ne m'a pas aidé au départ. Ce n'est pas simple de vendre un duo aux médias, surtout de deux artistes encore pas populaires.

Sur scène, les versions sont plus proches de ce que je suis vraiment. Moins lisses que sur le disque
Le nouveau single s'appelle "Elle chante". Là encore, il est donc soutenu par France Bleu, mais tu en as réenregistré une nouvelle version cette fois, pour quelles raisons ?
Parce que cette fois-ci j'ai eu le recul nécessaire pour me dire que cette chanson méritait un autre habillage afin de partir à la conquête des radios. Je l'ai rendu plus acoustique, moins produite, et elle a retenu l'attention de MyMajorCompany, qui a décidé d'en faire le second single. Le clip bénéficie par contre de la version originale. Il y a en donc pour tous les goûts, et cela donne deux visions différentes de la chanson.

Découvrez le nouveau clip de Thierry de Cara, "Elle chante" :
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Comment s'articulent les versions que tu présentes sur scène ?
Sur scène, les versions sont plus proches de ce que je suis vraiment. Moins lisses que sur le disque. J'essaie de leur amener un côté plus rock, plus brut, plus rentre dedans.

Pour en revenir à l'accueil de ton album, en surfant sur ta page MyMajorCompany, je me suis rendu compte que tes producteurs n'étaient pas satisfait du travail effectué par ton label par rapport à la médiatisation de Grégoire ou Joyce Jonathan, qu'en penses-tu ?
Je pense que mes producteurs ont un rapport émotionnel assez fort à mon disque, parce qu'ils se sont impliqués dans sa réalisation. C'est la raison pour laquelle ils se permettent de juger le travail du label. On ne peut pas leur en vouloir d'être impliqués, c'est même plutôt rassurant (rires) !

Mes producteurs ont un rapport émotionnel à mon disque. C'est la raison pour laquelle ils se permettent de juger le travail du label
Et quand tu vois Joyce Jonathan présente une semaine au sein de modules sur le Journal de 13h de France 2, ou sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+ avec Grégoire, tu ne dis pas que tu as ta place toi aussi à leurs côtés ?
(sourire) Je vais te dire, j'ai découvert par hasard la présence de Joyce et de Grégoire sur "Le Grand Journal", en direct à la télé, comme tout le monde. Personne ne m'en avait parlé. Tu imagines ma surprise, et tu connais ma réponse si tu me poses une question sur ma réaction. Après, je crois aussi que le label n'a pas eu de grande facilité à imposer mon album dans les médias, c'est le jeu aussi, et il faut l'accepter. C'est en tout cas le retour que j'ai de leur part quand je leur demande.

Le sujet du "Grand Journal" traitait cela dit du concept de MyMajorCompany, pas précisément des albums de Joyce et de Grégoire, en tant que second artiste produit sur ce format, tu aurais pu y participer non ?
Quand je leur demande à nouveau chez MyMajor, ils me répondent que les médias ont craqué sur Joyce. Ce qui n'est pas faux.

Grégoire et Joyce, je les connais à peine
Quels rapports entretiens-tu avec Grégoire et Joyce Jonathan ?
Je les connais à peine tu sais. Avec Grégoire, on s'est croisé quelques fois dans les locaux du label à l'ouverture du site, mais c'est tout, ça ne va pas plus loin. Joyce je la connais un peu mieux déjà, et on s'entend bien tous les deux.

Pourquoi n'as-tu pas réalisé comme elle, quelques premières parties de Grégoire afin de te présenter à un plus large public ?
(sourire) Je n'en ai aucune idée.

Connaissais-tu le fils de Jean-Jacques Goldman, Michaël Goldman, avant d'intégrer la liste des premiers artistes proposés sur le site ?
Non. Je ne connaissais pas Michaël. Je connaissais Sevan qui me suit depuis de nombreuses années. On est toujours resté en contact, et quand il a lancé MyMajorCompany avec Michaël et Anthony, il a pensé à moi et m'a proposé d'y lancer la production de mon album.

Quelles sont tes influences musicales ?
Je n'ai jamais été fan, mais je suis très admiratif de Goldman, Gainsbourg, Cabrel, Berger, Aznavour, d'une certaine variété française. A l'international, j'adore Aerosmith, The Beatles, Queen, Radiohead, Stevie Wonder, Sting, Toto, et depuis peu Coldplay... j'avoue que je suis passé à côté à l'époque des premiers albums, j'ai découvert le groupe sur le tard.

Sur cet opus, tu as écrit et composé onze chansons, sauf "God Save The Queen" qui est l'hymne national anglais, tombé dans le domaine public. Mise à part "Lorena", la chanson lauréate de ta participation au tremplin de "La Rose d'Or" en 2002, les as-tu spécialement écrites pour ce disque ?
Non. Certaines existaient déjà depuis longtemps, et puis les autres sont venues au fur et à mesure de mon parcours.

Quel est la dernière à avoir intégrée l'album ?
C'est "Reste" justement. Qui s'est retrouvée en qualité de premier single (sourire).



On te sent fan de Londres sur "God Save The Queen"...
Oui, j'y suis allé seulement trois mois, mais cette ville m'a énormément inspirée. J'ai écrit "God Save The Queen" afin d'énumérer les endroits de la ville qui m'ont marqués.

Pourquoi ce titre d'album, "Une vie entière" ? Il me semble, en tout cas dans la chanson qui porte ce titre, que tu en parles pas de la tienne, mais de celle d'une jeune femme...
(sourire) En effet, la chanson "Une vie entière" parle d'une petite fille. Mais le titre de l'album représente mille et une autres choses. C'est aussi bien une référence à cette chanson, que la référence à ma vie à moi. Toutes les rencontres, les évènements personnels, le parcours, qui a fait qu'aujourd'hui ce disque représente ma vie entière, celle de ma naissance à aujourd'hui. C'est d'ailleurs avec ce morceau que je termine mes concerts.

Visionnez le Showcase de Thierry de Cara, enregistré à Marseille :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Pourquoi évoques-tu cette petite fille ayant rejoint le paradis dans cette chanson ? Est-ce autobiographique ?
Non. Mes chansons ne sont pas souvent autobiographiques. Je vais te dire, j'ai une manière assez spéciale d'écrire les textes de mes chansons. Je pars d'une mélodie, toujours. Et ensuite, je laisse aller le crayon à mes états d'âmes et à mes émotions. J'écris une phrase, puis deux, je déroule une pelote au fur et à mesure, et j'invente une histoire. Pour "Une vie entière", on m'a souvent dit que les mots sonnaient sur la mélodie, qu'il y avait de jolies métaphores, mais que malgré tout, on ne savait pas exactement de quoi, ni de qui je parlais (sourire). En l'occurrence, il s'agit d'une petit fille ayant rejoint le paradis : «T'es sûr qu'ils sont gentils quand même, si quelqu'un t'embête, tu tapes dans les ailes». Jamais je ne sais à l'avance, quel thème je vais aborder. Je me surprends moi même parfois (rires). Pour tout te dire, inconsciemment il y a des thèmes qui reviennent, sans que je m'en aperçoive.

Lesquels par exemple ? Pour quelles raisons ?
L'enfance, l'abandon... Il se trouve que ma maman s'occupe d'une association contre l'enfance maltraitée. Parole d'enfant, basée à Marseille, vient aussi bien en aide aux enfants ayant subi des sévisses sexuels, de la maltraitance, physique ou psychologique, qu'à ceux qui vivent dans des conditions déplorables, ou dans des foyers. J'ai d'ailleurs souvent soutenu l'association en donnant des concerts caritatifs. Les thèmes sont récurrents à travers "Une vie entière", "Petit ange", "Une femme ce matin"... indirectement, que je ne le veuille ou non (sourire).

Cette chanson traite de cette jeune femme musulmane, brûlée vive par son beau-frère
Qui est ce "Petit ange" justement ?
Cette chanson traite d'un fait divers assez effroyable et qui m'avait beaucoup ému. Celui de cette jeune femme musulmane, Souad, brûlée vive par son beau-frère parce qu'elle avait couché avec son petit ami avant le mariage. J'étais tombé sur le livre qui m'avait extrêmement touché. Et je me souviens d'ailleurs avoir écrit cette chanson en pleine nuit. J'ai peu dormi parce que j'écrivais sans pouvoir m'arrêter, et que je voulais aller au bout. Cette histoire m'a bouleversé, toutes proportions gardées.

As-tu des enfants ?
Non, je n'en ai pas.

Etant originaire de Marseille, où vis-tu à présent ?
Je vis à Paris depuis sept ans déjà. A Marseille j'y vais malheureusement un peu moins qu'avant, surtout parce que c'est onéreux de faire constamment des allers/retours.

Qui est cette femme dont tu parles dans "Une femme ce matin" ?
En réalité je n'avais que deux phrases pour commencer cette chanson, «une femme ce matin, a frappé à ma porte», et très vite, je me suis demandé moi aussi qui était cette femme... Il s'avère qu'au fur et à mesure de l'écriture du texte, s'est dessiné un orphelin de 19 ans, qui retrouve sa mère. Ce garçon dans la chanson l'a revue depuis, et juste le fait de savoir qu'elle existe et de l'avoir revu plusieurs fois, l'apaise et le rassure. Tu vois, l'activité de ma maman m'inspire (sourire)...

La "Rose d'Or" n'a pas changé ma vie, mais j'ai chanté à l'Olympia
Dans ton parcours musical, tu as remporté le concours de la "Rose d'Or", sur la scène de l'Olympia en 2002, avec "Lorena", une chanson qui figure par ailleurs sur ton album. Avec le recul, que t'a apporté cette victoire ?
Ça n'a pas changé ma vie, mais j'ai chanté à l'Olympia, l'expérience est déjà formidable. Ensuite, j'ai fait une émission de Ruquier, "On a tout essayé", et puis Mireille Darc a réalisé un portrait de moi pour "Des racines et des ailes". Le single est passé un petit peu en radios également.

Reste-t-il des traces de ce concours, de l'émission de Ruquier, ou de ce portrait réalisé pour toi ? Je n'ai trouvé aucune vidéo sur Internet...
(sourire) C'est vrai, il n'y en a pas. Mais tu as raison, cela pourrait être amusant de les mettre.

Qui est Lorena, est-ce qu'elle existe ?
Oui Lorena existe. C'est une amie. Mais tu veux tout savoir (rires) !



Tu seras sur la scène du Zèbre de Belleville, à Paris, le 20 mai prochain, aux côtés de Thomas Pradeau, lui aussi récemment signé chez MyMajorCompany. Comment va s'articuler la formation musicale ?
Nous serons en formation complète, guitare, basse, batterie, et je serai aux claviers.

Pour finir, Thierry de Cara est-il amoureux actuellement ?
Oui, je le suis (sourire).

Merci Thierry de ta gentillesse et de ta franchise.
Merci à toi aussi, et à Charts in France.

Pour en savoir plus, visitez mymajorcompany.com, ou son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album de Thierry de Cara, "Une vie entière", cliquez sur ce lien.

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