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Thierry Amiel en interview

Un mois après la parution de son troisième et nouvel album, "Où vont les histoires ?", nous avons rencontré Thierry Amiel afin de faire un premier point, mais aussi d'en savoir plus sur la genèse de ce projet regorgeant d'adaptations de titres de la chanteuse canadienne, Sarah MacLachlan.
J'ai eu une boule de stress au ventre, quasi permanente
Bonjour Thierry, un mois après la parution de ton troisième et nouvel album, "Où vont les histoires ?", paru le 24 mai dernier (et classé n°43, n°87, n°107, n°171 au Top), es-tu déjà en mesure d'en tirer un premier bilan (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) ?
Thierry Amiel : Étonnamment, comme j'étais beaucoup plus détendu que pour les sorties précédentes, je vais bien (sourire). Mais les temps sont durs, pour tout le monde d'ailleurs. Un album a, cela dit, une longue vie, et je veux donner à ce disque toutes les chances qu'il mérite, notamment grâce à la scène. Je dois avouer que jusqu'à présent, pour chaque sortie d'albums, je me torturais l'esprit à en être malade. Pour le précédent par exemple, j'ai même eu la pression tout le long de l'exploitation du disque, avec une boule de stress au ventre, quasi permanente. Aujourd'hui c'est terminé. Et je ne voulais surtout pas réitérer cette sensation une troisième fois. J'ai donc décidé de faire ce nouvel album entre potes, sans entrer de longs mois dans un grand studio, le disque s'est fait entre nous, notamment Axelle Renoir, et moi.

Visionnez le clip de Thierry Amiel, "Où vont les histoires ?" :


Me demander si les gens vont l'aimer ou pas, c'est terminé pour moi
J'ai entendu que tu présentais ce disque comme un album-concept, et que c'est la raison pour laquelle il y avait moins d'enjeu que sur les précédents. Mais l'enjeu est pourtant le même : en vendre un minimum, le défendre sur scène, et avoir l'opportunité d'en faire un quatrième.
Oui, mais je ne me mets aucune pression. L'enjeu c'est souvent moi qui me le créait jusqu'à présent. Même s'il existe un enjeu commercial, certes, le fait d'angoisser, de me demander si les gens vont l'aimer ou pas, c'est terminé pour moi. Je ne suis que dans le plaisir. Après il y a ceux qui vont apprécier mon disque, et les autres ; mais c'est normal, il en faut pour tous les goûts (sourire).



On sent un garçon serein, bien dans sa peau, et l'évolution a été progressive. Sur le premier album, il y avait un côté assez lisse, dû j'imagine au manque d'expérience et à ton jeune âge, sur le second, on te retrouvait beaucoup plus roots, presque les cheveux longs et gras dans les deux clips, alors qu'avec ce troisième essai, on assiste presque à une renaissance. Selon toi, faut-il toucher du doigt les deux extrêmes pour trouver l'équilibre ?
Tu es un peu dur (sourire)... Mais peut-être, je te dirai ça un peu plus tard, avec suffisamment de recul. Sur le premier album, il est vrai que l'âge et le manque d'expérience dans ce métier ont joué un rôle, mais je ne pense pas que le disque véhiculait quelque chose de lisse...

Quels souvenirs gardes-tu de cette expérience, l'après "Nouvelle Star", le single de la reprise de Christophe, "Les mots bleus" ? Quel regard as-tu aujourd'hui sur cette période ?
De très bons souvenirs. De plus, l'émission en elle même a une très bonne image. J'avoue même que de temps en temps je la regarde, en tant que spectateur lambda.

Visionnez le clip de Thierry Amiel, "Les mots bleus" (2003) :


Quels sont les candidats qui t'ont marqué ?
Il y a Steeve Estatof bien sûr, sur la saison 2, qui est arrivé et qui a tout explosé sur son passage. C'est à partir de là que le grand public et les médias ont cautionné de plus en plus le programme, sans parler de Christophe Willem qui a définitivement enfoncé le clou deux saisons après !

Revenons à ce nouvel album, "Où vont les histoires ?", on nous annonce un album-concept d'adaptations de la chanteuse canadienne Sarah MacLachlan, mais les deux premiers singles issus du disque, sont deux chansons originales : "Où vont les histoires ?" sur un texte de Didier Golemanas, et "Celui qui", écrite par ta complice Axelle Renoir (ndlr : déjà présente sur l'album précédent). Ne penses-tu pas que ces deux cartes de visite t'éloignent du concept justement ?
Tu as raison, mais il s'est avéré qu'avec ces deux chansons supplémentaires, ajoutées à l'album, ce dernier n'avait plus rien d'un album-concept. Mon label me dit qu'aujourd'hui, il s'agit plutôt d'un disque dit traditionnel. Et c'est vrai qu'on ne communique pas uniquement sur les adaptations de Sarah MacLachlan, mais plutôt sur le côté acoustique de l'opus, sur ma complicité avec Axelle Renoir etc. "Où vont les histoires ?" et le dernier single, "Celui qui", sont de très bonnes chansons, pourquoi ne pas les présenter au public dès le début (sourire) ?



Quels sont tes titres préférés dans le disque ?
J'ai un petit faible pour "Même si tes nuits sont plus belles que tes jours", et j'ai cru savoir que toi aussi (sourire). C'est drôle parce que peu me parle, en général, de ce morceau. Après, mon label a un penchant pour "L'innocence" ou "Dans les bras de mon ange". Personnellement je les aime toutes, heureusement (sourire).

Visionnez Thierry Amiel live, à l'Hôtel de Sers, "Même si tes nuits..." :


J'ai co-écrit avec Axelle Renoir, mais nous avons conservé des textes en anglais, plutôt que de faire des adaptations approximatives
Pourquoi y'a-t-il trois chansons en anglais à la fin du disque, "Dear God", "Sweet Surrender" et le bonus numérique "Full Of Grace" ?
Simplement parce que nous avons essayé de les adapter en français, et nous n'y sommes pas parvenus. Le résultat ne nous convenait pas, et surtout n'arrivait pas à la hauteur du texte original. C'est qu'il faut faire sonner les mots en français aussi, ce n'est pas si simple. Nous avons donc conservé les textes en anglais, plutôt que de faire des adaptations approximatives. "Dear God" est d'ailleurs l'une des chansons que j'ai le plus de mal à interpréter, mais comme j'adore les challenges... Une partie de mon public s'en est rendu compte lors des trois concerts acoustiques que j'ai récemment donné à l'Hôtel de Sers, à Paris (ndlr : les 17, 18 et 20 mai derniers), accompagné de mon pianiste.

Visionnez Thierry Amiel live, à l'Hôtel de Sers, "Dear God" :


Comment se sont déroulés ces trois showcases ?
Très bien (sourire).

Pour y être allé le dernier soir, je dois te féliciter d'avoir chanté avec une telle maîtrise de ta voix, alors que nous n'étions que quelques uns autour du piano, et que le trac aidant, ce n'est pas un exercice des plus faciles...
Merci beaucoup. Sache que ce sont les gens qui m'ont porté ces soirs là justement. Être les yeux dans les yeux avec eux ne me fait pas peur, c'est de l'amour finalement.

Visionnez Thierry Amiel live, à l'Hôtel de Sers, "Où vont les histoires ?" :


Tu envisages donc une tournée acoustique pour porter cet album sur scène ?
Oui, complètement. Nous allons mettre en place une série de concerts pour l'automne prochain. Probablement de plus petites salles que celles dans lesquelles j'ai déjà chanté (ndlr : Thierry Amiel s'est notamment produit à l'Olympia en 2007), afin d'être plus proche du public, car ce nouvel album s'y prête.

Tu as une base fans impressionnante qui te suit depuis sept ans (ndlr : Thierry Amiel était finaliste de la saison 1 de "Nouvelle Star", en 2003), devenant grâce à eux l'un des artistes les plus sollicités sur notre site, en as-tu conscience ?
Oui. Parce qu'il y a c'est vrai, un noyau fidèle qui me soutient coûte que coûte, et ça j'avoue que ça fait plaisir. Je leur dois beaucoup, et je profite d'ailleurs de cette interview pour les remercier.



J'ai découvert Sarah MacLachlan sur scène
Comment as-tu connu l'univers de Sarah MacLachlan ? Une chanteuse canadienne peu populaire en France...
Nous avons le même label en France, et c'est lors d'un showcase organisé par ce dernier que je l'ai découverte, il y a cinq ans, sur scène. J'ai immédiatement craqué, et c'est alors que l'un de mes directeurs artistiques m'a suggéré d'adapter ses chansons (sourire).

Ecris-tu d'avantage à présent ?
Oui. Sur ce nouvel album, j'ai co-écrit des adaptations avec Axelle Renoir.

Qu'a pensé Sarah MacLachlan de cet album "Où vont les histoires ?" ?
Je n'en sais rien encore (sourire). Nous lui avons fait parvenir un exemplaire, et nous attendons son retour. Je t'avoue une chose, c'est qu'à l'époque, lors du concert qui m'a permis de la découvrir, mon équipe chez Columbia voulait me la présenter, et j'ai refusé, n'en voyant pas vraiment l'intérêt sur le moment. Par timidité aussi. A présent, je me dis que si je dois la rencontrer pour ce disque, j'aurai dû le faire avant (sourire). Plutôt que de débarquer de nulle part face à elle aujourd'hui, avec des adaptations de ses chansons...

Depuis sept ans, tu as réussi un décrocher un tube pour chaque album : "Les mots bleus" sur le premier, classé Top 5 des ventes de singles en août 2003, puis "Cœur sacré" sur le second, classé Top 6 durant trois semaines consécutives, en janvier 2007. Aujourd'hui, le marché du single est en berne, on n'en distribue quasiment plus, qu'en penses-tu ?
Je pense que ce n'est pas un mal. Le grand public, s'il se procure l'album, entre dans un univers, et pas uniquement dans une chanson.

Visionnez le clip de Thierry Amiel, "Cœur sacré" (2007) :


Quelle est ta playlist du moment ?
J'aime beaucoup les titres d'Owl City, "Fireflies", et de Gnarls Barkley "Going On", et puis évidemment toujours Muse, Bjork, Charlotte Gainsbourg (sourire)...

Pour finir, que peut-on te souhaiter de mieux ?
De pouvoir continuer à faire ce métier que j'aime profondément. Garder mon public, faire ce qui me plaît, et pouvoir en vivre, même si je sens qu'on rentre dans une période difficile (sourire).

Merci beaucoup Thierry !
Merci à toi aussi, et à Charts in France.



Crédits vidéos live : William Rejault.
Pour en savoir plus, visitez thierryamiel.com, ou son MySpace officiel.
Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album de Thierry Amiel, "Où vont les histoires ?", cliquez sur ce lien.
Ecoutez l'interview de Thierry Amiel réalisée pour "Les Agitateurs de Sud Radio" :

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