Sorel

Sorel arrive sur scène, le bagage rempli de chansons et la douce envie de les faire écouter au public. Entouré de ses deux musiciens Jonathan Goyvertz et Julien Boyé, l'artiste pose son univers en douceur. Les titres de son deuxième album sobrement intitulé "S" sont à l'honneur et Sorel semble être à la fois dans l'aisance et la maîtrise de sa voix. Juste, posée, riche en nuances, elle prend toute sa dimension en live et dans ces nouvelles chansons.

Le chanteur interprète également des titres de son premier album "Fuyons Maintenant". Au fur et à mesure du concert, Sorel interprète des chansons plus énergiques et montre qu'il est autant à l'aise dans ces différents registres. Quelques surprises sont aussi au programme. Sorel interprète en effet une chanson de Renaud, préalablement reprise lors d'un numéro de "Chabada" diffusé sur France 3. L'artiste précise d'ailleurs qu'"En cloque" n'est pas un titre évident car Renaud a de fait un débit qui lui est particulier. Sorel parvient à garder l'émotion de ce titre, sans imiter Renaud mais sans non plus dénaturer cette chanson. La casquette gavroche élégamment portée par Sorel n'est d'ailleurs pas s'en rappeler les débuts de l'auteur de "Mistral Gagnant". Autre surprise du concert, "Un peu plus un peu moins" évoque la vie d'un artiste, partageant sa vie entre deux continents à l'image de Florent Pagny et de Garou. Ce titre leur a d'ailleurs été proposé et il est fort probable de le retrouver sur le prochain opus d'un de ces deux artistes. Sorel a ici réussi à écrire un titre aussi juste que touchant, bien que ne vivant pas personnellement cette situation.

Découvrez un extrait d'"En cloque" interprété au Purple Lounge de Mondorf-les-Bains :


Celui qui chante l'amour et la vie avec ses tourments démontre sur scène une très grande rigueur. Avec la complicité de ses deux musiciens, on découvre en effet une musique précise et des arrangements à la fois rigoureux et inventifs. Il nous avait d'ailleurs confié cette importance portée à la mélodie dans une interview à retrouver ici dans son intégralité : «J’ai toujours travaillé sur la mélodie d’abord. L’harmonie des accords crée des paysages et des images. Depuis quelques temps, je n’ai plus de méthodes. Quand j’écris d’abord les paroles, j’ai plus de mal à composer les mélodies.»

Les bons moments sont souvent trop courts et le concert touche à sa fin. Sorel revient pour un rappel à son image : humble et surprenant. Au piano pour le mélancolique "À l'usure" et dans l'énergie pour "Aime-moi" et "La Chanson des Amants", premier extrait de son nouvel album, Sorel a montré tout son talent, celui d'un artiste qui écrit aussi joliment ses chansons que son histoire dans la chanson française.

Retrouvez le clip de "La chanson des amants" :


Né enfant du rock, de parents bohèmes et trop vite séparés, Sorel a bourlingué dans plusieurs coins de France, avant de se poser à Lyon. Sur le tard, il se rapproche de la chanson française, de cet art de raconter des histoires touchantes avec des mots simples. Il admire Alain Souchon, Julien Clerc et Michel Polnareff, Yves Simon, Michel Delpech ou Philippe Chatel, remonte jusqu’à Charles Trenet et Maurice Chevalier. « J’aime quand la fraîcheur, l’optimisme se découvrent derrière la mélancolie. Idéalement je veux écrire des chansons qui parlent et font du bien aux gens » poursuit-il.

L'expérience de son premier album, "Fuyons maintenant" - porté par un hit-radio "Je veux du rêve" (Top 85 en 2006), l’a poussé vers plus de simplicité et d’élégance dans la mise en valeur de ses mélodies et d’un chant capable de frémir sur plusieurs octaves. Pour cela, ce citadin s’est retranché à la campagne, dans le havre de paix du studio de Francis Cabrel, à Astaffort.