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SOMA : "On est fier d'avoir réussi à faire ce qu'on voulait"

Deux ans après avoir publié son premier album, le groupe originaire du sud de la France SOMA réitère l'expérience en publiant cet automne un deuxième effort, plus pop mais toujours aussi rock. Le chanteur Lionel, parolier du groupe, revient sur l'aventure "Nobody's Hotter Than God", depuis les premières maquettes jusqu’au mixage réalisé par Tony Hoffer. Rencontre avec l'un des groupes français les plus prometteurs.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard

Pure Charts : Votre premier album "Jewel And The Orchestra", sorti en 2010, a été très bien accueilli par la critique. Il vous fallait donc confirmer en revenant cette année. A-t-il été difficile de vous concentrer sur ce nouvel album sachant qu'il était attendu ? Comment travaille-t-on sur de nouvelles chansons quand on sait que la critique vous attend au tournant ?
Lionel : Effectivement, notre premier album a eu une bonne presse. Mais on ne voulait pas se reposer sur nos lauriers. On n'a pas tenu compte des remarques qui ont pu être formulées pour faire de la musique entre potes, comme pour notre premier disque. Comme si on recommençait à zéro avec la même intention de se retrouver et de jouer ensemble. On a essayé de faire de la bonne musique, de se poser les bonnes questions, de faire la fête...

Pour qu'un album soit bien défendu dans la presse il faut déjà y croire soi-même
Quelles sont les bonnes questions ?
Est-ce qu'on veut changer de style de musique ? Est-ce qu'on veut que l'évolution soit franche ? Est-ce qu'on veut se contenter du public qu'on a déjà conquis ou alors aller en séduire un autre ? Ce sont les questions qu'on se pose au tout début, mais une fois que les toutes premières notes retentissent, on oublie toutes ces questions et la musique sort par elle-même sans qu'il y ait cette envie de savoir si elle plaira ou pas. C'est vrai qu'on se pose beaucoup de questions entre les deux albums.

Avez-vous à un moment ou à un autre pensé à orienter votre musique vers quelque chose de totalement différent ?
Oui. Et il en découle certainement un côté moins hargneux sur cet album. Les mélodies sont beaucoup plus construites, beaucoup plus fines je veux dire. Mais il y a toujours cette énergie qui nous caractérise. Elle est toujours là, avec des mélodies très pop, une énergie très rock. Il y a l'apparition effectivement de claviers, ce que l'on n'entendait pas sur le premier album. Aussi plus d'harmonies vocales.

Ressentez-vous de l'appréhension au moment de présenter votre nouvel album "Nobody's Hotter Than God" au public ?
Oui. C'est clair qu'on a forcément de l'appréhension. Au moment où on l'a fini, on l'écoute et on le réécoute parce qu'on est fier d'avoir réussi à faire ce qu'on voulait. Je pense que pour qu'un album soit bien défendu dans la presse il faut déjà savoir y croire soi-même. On est super heureux de ce qu'on a accompli sur cet album-là. On a hâte de le défendre.

Un premier album en bacs et une tournée il y a deux ans. Est-ce que ces deux expériences, mises bout à bout, ont été des enseignements pour vous ? Qu'en avez-vous tiré ?
Ce qui nous a beaucoup servis sur cet album-là, c'est la tournée qui a suivi "Jewel And The Orchestra". On a abordé cet album différemment parce que maintenant on sait ce qui marche ou pas sur scène. On a fait vingt titres pour cet album mais on n'en a gardé que onze. Les autres qui ne figurent pas sur "Nobody's Hotter Than God" sont des titres qui n'auraient pas marché sur scène. On s'est donc concentré sur la scène, qui est notre point fort puisqu'on est un groupe de rock. On vient de la scène. Tous nos titres seront joués sur scène et mettront de l'ambiance en salles (sourire) !

Crédits photo : DR.
Vous avez enregistré votre nouvel album à Carpentras, pas très loin de chez vous. Est-ce le fruit d'un hasard géographique ou vous avez tenu à travailler "à domicile" ?
Rien n'est le fruit du hasard ! C'est nous qui avons voulu travailler dans ces lieux. On ne voulait pas monter sur Paris pour créer notre album. Nous l'avons fait chez nous, dans nos studios. On était en plein été. On voulait vraiment sentir cette "ambiance famille". On a réalisé l'album nous-mêmes. On a ensuite réalisé l'un de nos rêves qui était de travailler avec quelqu'un dont nous sommes fans depuis quelques années...

Qui s'appelle Tony Hoffer.
Tout à fait. L'album a été mixé à Los Angeles. C'était déjà le cas pour le premier album avec le producteur d'Oasis. Pour ce nouvel album, nous avons voulu une approche un petit peu plus pop. C'est pour cette raison que nous avons travaillé avec Tony Hoffer. C'est quelqu'un qui a travaillé avec Beck, avec Phoenix, Air, The Kooks... Tous ces gens-là ! On est quand même dans un registre plus pop. Et puis, en regardant tous les disques qu'on avait à la maison, sur les jaquettes, il y avait toujours son nom écrit dessus (sourire). Pour le coup, on s'est dit que ce producteur correspondait tout à fait à ce qu'on cherchait. Nous ne sommes pas passés par notre maison de disques. Nous lui avons simplement envoyé un petit message sur Facebook avec un titre. Trois jours après, il nous rappelait en nous demandant de lui envoyer plus de titres. On a envoyé sept morceaux. Il nous annonçait après qu'il voulait travailler avec nous sur notre album. C'était génial ! On était comme des gosses (rires) !

On a appris plein de choses sur le traitement du son
Qu'avez-vous appris en travaillant avec lui ?
On a appris beaucoup de choses. On lui envoyait nos morceaux depuis nos studios. Il nous les renvoyait après. Ils n'avaient plus du tout la même tête ! En termes de technique, pour nous, c'est génial parce qu'on a vraiment pu comparer. On a appris plein de choses sur le traitement du son. On a appris une autre manière de travailler qui n'est pas du tout la même qu'en France. Là-bas, ils font tout très vite. Un mix, c'est deux heures de temps. Une fois qu'il avait travaillé dessus, il n'y revenait plus. C’était une fois pas deux. Il n'y a avait pas besoin de plus. Plus personnellement, on appris à se décontracter quand on travaille, à vraiment profiter pour donner le meilleur.

Regardez le clip de "Rollercoaster" par Soma :



Deux heures pour le mixage d'un titre. En comparaison, vous avez mis huit ans pour sortir votre premier album. Le groupe existe depuis dix ans et vous publiez "seulement" votre deuxième disque. Vous aimez prendre votre temps ?
Pendant les huit premières années, on n'était pas prêts à sortir un album. On se cherchait beaucoup. Au tout début, on n'était qu'un groupe de potes qui aimait se retrouver pour jouer de la musique. On a mis cinq ans avant de décider d'en faire notre métier. On n'avait pas la possibilité d'enregistrer un album parce qu'on n'avait pas de maison de disques. A l'époque, ça coutait un petit peu plus cher d'entrer en studio. Après, on a été signés par Sony. On a regardé en arrière pour voir les titres qu'on avait. Le premier album a davantage été une compil de morceaux déjà existants. Pour "Nobody's Hotter Than God", tout s'est fait en deux mois. Il y a eu deux ans entre les deux disques parce qu'il y a eu une tournée, et que pendant ce temps-là, on n'a pas eu le temps d'écrire de musique.

Nous avons un fonction-nement assez démocratique
Vous chantez en anglais, êtes allés à Los Angeles pour enregistrer votre nouvel album. Vous considérez-vous comme étant dans le sillage d'autres groupes rock français, comme Superbus par exemple, qui a suivi le même schéma pour la réalisation de son nouvel album ?
Pour Superbus, je crois qu'ils sont attachés à la langue française. Nous, on chante en anglais parce que depuis tout petit nos parents n'écoutaient jamais de musique française. A la maison, c'était les Pink Floyd, les Beatles... Du coup, on n'a pas eu trop de références en français. Je ne connais pas les grands classiques comme Brel et Brassens, qui sont des gens que j'admire. Et puis, j'ai co-écrit les textes avec une personne qui est bilingue. Je suis moi-même parti dans des pays anglophones pour m'imprégner un petit peu de l'ambiance. J'ai écrit des textes en ayant vécu des choses là-bas. Et puis, il y a une question de voix. Je trouve que ma voix sonne beaucoup mieux lorsque je chante en anglais. On ne s'est jamais vraiment posé la question de la langue. C'est apparu comme une évidence.

Y-a-t-il un leader naturel dans votre groupe ?
En fait, nous avons un fonctionnement assez démocratique. J'écris les textes parce que je les chante après. Pour l'instant, ça me paraît assez difficile de chanter des textes qui ne sont pas les miens. Je m'occupe des trames des chansons, des mélodies... Et après, chacun des membres injecte sa touche personnelle. Il est même arrivé sur ce nouvel album que nous échangions nos instruments pour éviter les redites. Il s'est passé des choses, des accidents, qui au final ont donné des choses intéressantes dans le disque.
Plus d'infos sur le groupe Soma sur son site officiel ou sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez le nouvel album de Soma sur Pure Charts.

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