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Sliimy en interview

Sliimy poursuit sa route avec son album "Paint Your Face" et propose un univers haut en couleurs. Parfois joyeux, parfois mélancolique, l’artiste ne laisse jamais indifférent. Nommé aux NRJ Music Awards mais également aux Victoires de la Musique, le jeune chanteur est également le lauréat 2010 de l’EBBA France (European Border Breaker Awards). Ces trophées sont destinés à récompenser les artistes ayant réussi à s’imposer dans leur pays et à rayonner au-delà des frontières. Sliimy revient sur son parcours, la création de son album et sa formidable année. Interview.
Bonjour Sliimy, tu as été révélé grâce à Internet, notamment par le biais de ton Skyblog. Quel regard portes-tu sur le rôle pris par la toile dans la musique ? (Nikolas Lenoir, rédacteur) ?
Sliimy : Je faisais de la musique avant mais Internet a été pour moi un moyen de la diffuser. C’est un média important qui a de plus cette particularité d’être accessible à tous. Avant cela, les jeunes ne pouvaient pas forcément aller rencontrer des gens pour leur faire écouter leurs sons. Internet permet aussi plus d’interactivité car on a rapidement le retour et les avis du public.

Le premier single "Wake Up" a donné une impulsion joyeuse à l’album et on y retrouve pourtant plusieurs titres assez mélancoliques. Comment définis-tu cet opus ?
Je n'avais pas envie d'occulter certaines parties de ma vie.
Je pense que cet album résume assez bien ma vie car lorsque j’étais plus jeune, je n’ai pas toujours été joyeux. Cet album est une volonté de profiter des choses de la vie. Je veux m’amuser et je veux que cela soit ludique sans pour autant laisser de côté ce que j’ai vécu avant. Les paroles sont assez sombres car elle reflète ce que j’ai vécu avant. Je n’avais pas envie d’occulter certaines parties de ma vie.

Retrouvez le clip de "Wake Up" :


Tu évoques régulièrement la ville de Saint-Etienne où tu as grandi. Est-ce que tu y penses quand tu évoques des mauvais souvenirs ?
Comme tout le monde, j’ai des mauvais souvenirs liées à mon enfance. Je me suis posé énormément de questions lorsque j’étais plus jeune. Je me les pose moins désormais et je suis donc beaucoup plus libéré par rapport à cela.

En parlant des choses que tu as pu mal vivre, est-ce que la comparaison avec MIKA t’a énervée ?
Cela ne m’a jamais énervé. Quand on me parle de cette comparaison, j’ai surtout envie de demander aux gens ce qu’ils ont ressenti en écoutant mon album. MIKA et moi faisons quand même des choses assez différentes donc je fais la part des choses.

Il est vrai qu’à l’écoute de vos albums, les comparaisons sont très limitées mais vous avez par contre des univers visuels particulièrement colorés. Est-ce quelque chose que tu as travaillé pour affirmer ton identité artistique ?
Malgré le fait que je ne sois pas toujours heureux, j’ai envie de couleurs, je dirais même que j’en ai besoin et que j’aime partager cet univers. Cela est très naturel car je pense que c’est ce qui me caractérise le plus. Je me sentirais mal dans quelque chose de fade. C’est aussi lié à ce que j’écoute. La musique inspire énormément la mode.

On retrouve des rythmes très différents dans ton disque. Comment as-tu travaillé cet aspect ?
J'avais envie d'expérimenter plusieurs styles musicaux.
C'est là aussi quelque chose qui fait partie de ma personnalité. J’avais envie d’expérimenter plusieurs styles musicaux. Il y a de la soul, de la pop, des sonorités pop-rock, des chansons plus douces… telle que "See You Again" par exemple. C’était important pour moi de montrer les différents sentiments que la musique m’inspire. Le fait d’aller dans plusieurs styles me permet de montrer mes différentes facettes et donc de ne pas m’enfermer dans quelque chose.

Découvrez "See You Again" en acoustique :


Quel sentiment veux-tu transmettre avec le troisième single "Paint Your Face" ?
Je voulais faire quelque chose de plus sombre que "Wake Up". Le premier single était joyeux, ludique et je voulais montrer une autre facette de mon univers. Je ne veux surtout pas resté dans une seule image.

Comment considères-tu ta voix ?
Je pense que toutes les voix sont des instruments et la mienne est ainsi mon instrument. Je ne me rends pas vraiment compte de la voix que j’ai et j’essaie juste de m’amuser avec. J’ai pris des cours, j’ai fait du gospel et après, c’est tout un travail pour apprendre à l’écouter. J’étais encore incapable de m’écouter il y a cinq ans. C’est très bizarre de s’entendre parler et c’est la même sensation que de s’entendre chanter.

Pourquoi as-tu fait cet album en anglais ?
J’ai vécu en France, j’ai grandi à Saint-Etienne mais pour moi, l’anglais représente toute une culture que j’admire depuis mon plus jeune âge. Musicalement, j’ai toujours écouté beaucoup de choses anglo-saxonnes sans pour autant renier mes origines. C’était pour moi une façon de m’échapper et Elton John, les Beatles… m’ont aidé à me sentir bien. La musique est pour moi liée à la langue anglaise et j’ai fait ce disque sans me poser de question à ce sujet. Cela s’est fait très naturellement.

Découvrez "Trust Me" en acoustique :


L’album a été mixé à New-York, tu es passionné par Londres…, as-tu des références musicales françaises ?
J’aime bien Serge Gainsbourg par exemple mais le problème est que je n’ai pas une vraie culture de la musique française. J’admire la France pour beaucoup de choses mais il est vrai que pour la musique, j’ai été attiré par d’autres sons.

Quel souvenir gardes-tu de ta première partie de Britney Spears ?
Cela me fait de très belles expériences.
C’était un beau clin d’œil car j’ai repris "Womanizer" qui a beaucoup circulé sur le net. Perez Hilton a de plus permis à mon interprétation de bien marcher aux États-Unis également. Faire la première partie de Britney Spears était assez drôle car nous avons des univers différents. Elle est arrivée avec un gros show à l’américaine alors que moi, je suis arrivé en acoustique. J’aime me lancer des défis. J’ai aussi fait la première partie de Katy Perry et c’est encore totalement autre chose. Les premières parties sont souvent dans la même lignée artistique que la tête d’affiche et je trouve cela dommage. Il faut prendre des risques et faire découvrir à un public des choses différentes. En tout cas, cela me fait de très belles expériences.

Retrouvez la reprise de "Womanizer" :


Quel était ton sentiment en collaborant avec ces artistes américaines ?
J’ai juste ouvert leurs spectacles donc je reconnais que c’est très limité comme collaborations. Avec Britney Spears, on s’est simplement salués rapidement alors qu’avec Katy Perry, nous avons plus discuté. Cela reste cependant des échanges très brefs.

Tu parlais de Perez Hilton dont tu es devenu l’une des premières signatures. Comment est née votre collaboration ?
Il a mis sur son blog la vidéo de ma reprise acoustique de "Womanizer" il y a déjà presque un an mais il ne m’a contacté qu’après avoir écouté l’album. Il parle des nouveaux artistes sur son blog et il organise notamment une tournée avec eux. Il a en effet monté son propre label et utilise donc Internet pour des choses très différentes de l’activité initiale de son blog. C’est assez généreux de sa part. Sa démarche et sa vision des choses m’ont touché et j’ai donc accepté de faire partie de cette aventure.

Tu as fait ton coming-out. Est-ce une volonté d’être en quelque sorte un porte-drapeau ?
Il faut vraiment dédramatiser les choses.
Je n’ai pas envie de parler au nom de tel groupe de personnes ou de telle cause. J’en parle un peu dans mes chansons car cela fait partie de moi mais cela ne va pas plus loin. Plusieurs personnes me posaient la question et j’ai répondu franchement. Je ne voyais pas la nécessité de tourner autour du pot pendant dix ans. Il faut vraiment dédramatiser les choses.

Retrouvez le clip de "Paint Your Face" :


As-tu commencé à réfléchir au prochain album ?
J’y pense mais je me dis que c’est peut-être encore un peu tôt. J’ai fait beaucoup de scènes depuis la sortie de l’album et j’y redécouvre les chansons. Le travail en studio et la scène sont des choses tellement différentes. Le passage sur scène est une révélation, une source de plaisirs et j’y ai aussi trouvé la direction musicale que je souhaite prendre. Cela m’aide beaucoup pour les compositions car on repousse ses limites sur scène. On se retrouve beaucoup plus libre ensuite quand on compose.

Tu accordes beaucoup d’importance à la mode et "Wake Up" a été utilisé pour la campagne de publicité de Kiabi. Quelle a été ta réaction en recevant cette demande ?
J’ai trouvé cela marrant. Les équipes de l'enseigne voulaient cette chanson car ils trouvaient que la chanson était ludique avec un message sympa. Le fait de pouvoir passer ses chansons dans des pubs fait aussi partie de la musique.

Quel message aimerais-tu transmettre à ton public et aux internautes ?
J’aimerais déjà dire à mon public que je les aime beaucoup. Internet nous permet de garder le lien via MySpace, Skyblog, Facebook. Pour les gens qui ne connaissent pas encore ou pas beaucoup ma musique, je les invite à venir faire leur propre avis et à écouter mon album. Je pense qu’ils seront surpris.

Merci Sliimy pour cette sympathique interview.
Cela m'a fait plaisir, merci pour ton soutien.
Pour en savoir plus, visitez son site officiel et son Skyblog officiel.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album de Sliimy, cliquez sur ce lien.
Pour élire Sliimy, révélation française de l'année aux NRJ Music Awards, cliquez sur ce lien.

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