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Silly Boy Blue en interview : "Il n'y a pas une histoire d'amour similaire"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Silly Boy Blue est une des révélations les plus excitantes de la nouvelle scène française. Avec son deuxième album "Eternal Lover", la chanteuse nantaise brise notre coeur autant qu'elle le remplit d'amour et nous prouve qu'il ne s'agit pas seulement d'un disque de rupture. Interview !
Crédits photo : Tanguy Sergheraert
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Comment as-tu vécu les deux dernières années autour de ton premier album "Breakup Songs" ?
C'était très spécial. Je m'attendais pas trop à ça... J'avais l'impression qu'en faisant un premier album, j'allais mettre toutes mes émotions dedans et puis hop, terminé ! Et en fait, ça en a juste créé 15.000 fois plus. C'était bien, très éprouvant physiquement et moralement parce qu'il y a eu la tournée, les Victoires... J'ai l'impression d'avoir un peu pris 10 ans dans la gueule mais c'était très formateur et un peu un mélange de tout. Ça m'a beaucoup apaisée de sortir cet album mais en même temps c'était une frénésie permanente. Un peu les montagnes russes, mais j'aime bien ça !

Ce premier album a été une validation
Tu as été nommée aux Victoires de la Musique 2021 en tant que Révélation féminine. Tu sens que ça a eu un effet sur la conception de ton deuxième album ?
Forcément, ça a créé quelque chose dans une posture, que je ne connaissais pas, de rentrer dans un nouveau monde. Après, ça m'a beaucoup aidée moralement parce que ça a été, malgré tout, une validation. J'ai fait un premier album qui a été suffisamment important aux yeux des gens qui ont choisi de me mettre dans cette catégorie, et moi ça m'a vachement rassurée. C'est comme quand j'ai fait les Inouïs du Printemps de Bourges au tout début. Tu te dis "Ok, je peux m'arrêter de me dire que je suis une pure imposture". Les gens voient des choses en moi qui sont légitimes et ça m'a vachement aidée pour le deuxième album.

Justement ce deuxième album, comment il est né ?
Après les Victoires, je suis partie au ski avec mon bassiste et mon ingé son pour faire une coupure, ce qui était super car on n'avait pas fait de ski pendant 15 ans. Je n'ai pas pensé à la musique pendant tout ce temps, mais plutôt à ne pas avoir d'accident pendant une semaine (sourire). Ensuite, je suis revenue à Paris et j'ai un peu commencé à écrire. C'était un peu en dilettante. En juin dernier, j'avais déjà rencontré mon producteur Paco Del Rosso, on écrivait un peu ensemble des morceaux, et je suis partie pendant un mois à Londres, toute seule. C'est là que j'ai vraiment écrit plein de choses, que j'ai pensé l'album pour de vrai. Je l'ai beaucoup dit, mais c'était une expérience aussi géniale qu'affreuse parce que j'étais très très seule. Je n'ai pas eu le choix que de me mettre devant tous mes sentiments et de me dire qu'il fallait vraiment y aller. Je suis revenue de Londres avec tout ça et on attaqué. On a écrit jusqu'à la fin de l'été et on a mis un point final.

Cet album de rupture est-il inspiré d'une histoire que tu as véritablement vécue ?
En fait, il y a plein de choses dans cet album. C'est la première fois que je parle de tomber amoureuse dans des morceaux, comme dans "Uninvited" ou "Sparks". Il y a aussi une rupture qui était basée sur une relation de tromperie, tout ce pan là d'être la deuxième personne... C'est tout ce qui s'est passé depuis le premier album, depuis 2020, toutes les relations et les non-relations, car je parle de relations qui n'existent que dans ma tête... C'est un peu tout ce post-confinement de relations très modifiées depuis ça, où il y a des choses que je trouve beaucoup plus intenses. On ne sait pas si on sera reconfinés demain, donc vivons les choses au jour le jour ! J'avais fait la liste de sur qui étaient les morceaux et c'était assez varié, contrairement au premier album où il y avait huit chansons sur une personne et trois sur une autre. Mais ça, je garde ça pour moi ! (Sourire)



C'est la première fois que je parle de tomber amoureuse dans des morceaux
Même si c'est principalement un album de rupture, tu te définis quand même comme "Eternal Lover"...
Tout à fait, pour toujours ! Je me suis rendue compte en écrivant le deuxième album que ça rejoint tout le temps l'amour sous toutes ses formes. Que ce soit quelque chose de très fantasmé ou raconter le début d'une histoire d'amour comme dans "Sparks", ou une rupture, l'amour dans l'amitié... C'est le sentiment qui m'anime le plus et ce sont les premiers souvenirs que j'ai depuis toute petite. C'est comment ces sentiments-là me font me sentir en vie et me donnent envie de voir la suite tout le temps. J'ai trop hâte de voir comment je serais face à ça dans 50 ans. Il y a tellement d'histoires d'amour différentes, il n'y en a pas une similaire, que c'est une source d'inspiration inépuisable pour tout le monde.

La pochette de l'album est signée des célèbres Pierre et Gilles. Comment est née cette collaboration ?
Petite, j'étais super fan d'eux. Ma mère et moi, on avait des calendriers... En fait, quand j'ai fini l'album, j'ai demandé à un copain s'ils les connaissaient. Il m'a dit "pas du tout mais il y a un vernissage, viens on y va". Je les ai rencontrés là-bas, je leur ai dit "J'ai fait un album, vos oeuvres m'ont accompagnée toute ma vie et ce serait un peu l'apogée de tout ça que ce soit ma pochette". Ils m'ont dit de leur envoyer un message avec l'album. Ils ont totalement adoré ! Moi j'étais en mode bouteille à la mer. Deux heures plus tard, les deux m'ont suivie et m'ont dit de passer à leur galerie. On s'est trop bien entendus, ils ont imaginé une pochette, un décor et ils avaient vu évidemment totalement juste. Le tout au détour d'une rencontre vraiment extrêmement hasardeuse à un vernissage où j'étais complètement effrayée.

Cette pochette, qu'est-ce qu'elle représente à tes yeux ?
C'est cette espèce de suite très logique de ma vie. Je n'ai pas écrit un morceau de cet album en pensant à Pierre et Gilles, mais je me suis construite en étant vachement accompagnée par cet univers, moitié glauque moitié gothique sur certaines photos, avec des choses iconiques ou extravagantes. Ça m'a vachement accompagnée dans ma vie, donc forcément ça représente ce que je suis. Cette pochette, c'est l'apogée de tout ce que je peux raconter. J'ai écrit une chanson qui s'appelle "Widow Dreams Forever" et ils m'ont fait en mode "veuve noire" sans même savoir ce que cette chanson représentait pour moi. C'est mettre en image ce que je m'efforce de dire dans mes morceaux.

Cette pochette de Pierre & Gilles, c'est l'apogée de tout
Dans "Sparks", tu chantes « And maybe that's a whole new start ». C'est comme ça que tu vois ce nouvel album, un nouveau départ ?
C'est exactement ça ! Il sera toujours lié au premier album car c'est son petit frère, ou sa petite soeur, mais sinon ils sont tellement différents, ils ont été écrit tellement différemment. Je suis beaucoup moins en colère et à fleur de peau qu'avant. Je sais ce que je veux dire et comment je veux le dire. C'est un nouveau départ et cet album, je l'ai écrit comme si c'était mon dernier alors que normalement ce n'est pas le cas. Mais je l'ai tellement réfléchi, j'ai tellement pensé à tous les détails de sons et de paroles, que c'est vraiment tout ce que je suis. C'est vraiment mon nouveau départ, une nouvelle manière d'écrire et de penser les choses. C'est un peu le grand début. J'ai étonnamment plus ce sentiment-là avec celui-là qu'avec le premier album qui était un peu juste "la vie". Maintenant voilà, c'est parti !



C'est un album qui, musicalement, est beaucoup plus produit et "puissant" que le précédent. Je pense notamment aux chansons "Try" et "Hate Forever". C'est ce que tu voulais ?
En fait ça rejoint un peu tout le reste. C'est beaucoup plus assumé. Paco m'a poussée à aller plus loin, à pas me contenter du premier truc qu'on faisait. "Hate Forever" doit avoir 20 versions et sans bosser avec lui, j'aurais pu m'arrêter à la deuxième ou troisième version. On est vraiment allés le plus loin possible pour être le plus heureux de l'album possible. Sur un premier album, t'as ce truc de dire que t'es une nouveauté donc les gens seront attirés par ça. Tu peux te permettre une palanquée d'erreurs et ce sera ok parce que c'est un premier album. Là, je me disais que je n'y allais pas à fond, si je faisais pas exactement ce que je veux faire, je serais forcément déçue de moi. Ça aurait été un peu non satisfaisant de faire un brouillon de ce qu'aurait pu être un deuxième album. On a poussé les choses plus loin, on est allé chercher des sons qui nous plaisaient, ce qui fait qu'on ne s'est pas laissé happer par la facilité de se dire que ça ressemblait à des morceaux donc on s'arrêtait là. On a fait une trentaine de morceaux avant d'arriver aux 12 de l'album.

Quand on écrit et qu'on est en pleine rupture, est-ce qu'il faut attendre un peu pour prendre du recul ou au contraire se jeter dedans ?
Je peux faire les deux. Quoiqu'il se passe, je trouve que dans les ruptures il y a toujours quelque chose d'inachevé, plus ou moins grand. Si tu te fais larguer du jour au lendemain et ghoster, là tu as des choses à dire. "I Don't Look Good When I Cry", je l'ai écrite sur une rupture qui date d'il y a deux ans et qui s'est très très bien passée, mais j'avais des choses à dire. C'est pas obligé d'être sur le vif ou sur le moment, mais tu es forcement obligée de te replonger dans l'état dans lequel t'étais, et tu peux régler les comptes avec toi-même ou avec la personne. "Sparks", je l'ai écrite juste après un début d'histoire d'amour. Mais "Hate Forever", et je le dis dans la chanson, ça m'a pris cinq ans pour écrire cette chanson qui était très difficile à écrire. Mais en même temps, c'était aussi vif qu'avant parce que je ne l'avais pas réglé.

C'aurait été décevant de faire un brouillon d'un deuxième album
Ça permet de panser les plaies donc ?
Complètement ! Et de me réapproprier les violences que j'ai vécues, quand c'est juste quelque chose de négatif et de triste, c'est dur de trimballer son boulet tous les jours. Par contre, quand tu l'as transformé en quelque chose que tu maitrises un petit peu plus, c'est plus facile, ça t'appartient.

Pour ton dernier single "Not a Friend", tu as mis en avant des conversations que tu as eues avec ton ex : c'est quelque chose que tu fais souvent ?
Pas du tout ! Je ne suis pas très revancharde comme personne. J'ai souvent été très gentille en faisant des chansons en ne nommant jamais ces personnes-là, sans jamais donner de détails précis. Mais là, ce cas-là était quand même particulier de foutage de gueule. Et puis c'était très cohérent avec cette histoire. Je me suis tu tout le long, j'étais absolument adorable avec cette personne qui ne le méritait pas ; et puis il y a eu un moment où ça a été trop loin dans l'abus. On a bien rigolé avec "Ex relou", avec qui on a fait le post Instagram, parce qu'on s'est dit qu'on ne faisait rien d'abusé mais on ne faisait juste que dire les choses. Ça m'a fait du bien de ne pas juste m'excuser d'avoir été un poids dans la vie de cette personne, et de pouvoir reprendre le pouvoir là-dessus. C'était nécessaire pour arrêter d'être effrayée par des gens qui me font du mal.



Quand tu écris sur une rupture, tu replonges dans l'état où t'étais
Dans les albums de rupture, il y a souvent une résolution finale plus positive. Là, c'est négatif jusqu'au bout. Pourquoi ?
C'est exactement ça. Il y a des choses qui ont été résolues, je le dis dans "Sparks" et "Uninvited" que j'ai eu très longtemps le sentiment de ne pas avoir été invitée dans les histoires d'amour et que quelqu'un me fait me sentir invitée et voulue. Mais j'ai aussi appris sur ce chemin-là que les gens ne te sauvent pas, il n'y a que toi qui te sauve. Donc dans tous les cas, ça ne résoudra pas ce que je suis, quelqu'un de très mélancolique, attachée au passé et qui peut être très sombre à des moments. C'est pas parce que t'es heureux avec quelqu'un que tout va bien et que c'est fantastique, mais je l'ai appris là-dessus. C'est moins torturé qu'avant, cet album je l'ai terminé sur cette note de "Widow Dreams Forever", pour dire que je serai toujours cette "eternal lover" au bord de la falaise, celle dont tu ne sais pas si elle va bien ou pas. Mais c'est ok ! Dans cette chanson, je chante "serre-moi très fort jusqu'à la fin" donc potentiellement il y a des fins dans ces histoires mais j'ai accepté ce que j'étais et ça va mieux avec moi. Je suis un peu plus en paix.

Justement, dans cette chanson tu dis « Everyone gets better while I'm doing my best ». Ça veut dire qu'aujourd'hui, tout va mieux ?
C'est ça ! Je me rends compte que j'ai toujours ces démons-là qui sont là depuis longtemps, j'ai appris à faire la paix avec eux. Maintenant, on est tous un peu en ronde en train de dire "pas aujourd'hui, j'ai pas le temps d'être triste. Mais j'accepte que vous soyez là, qu'on cohabite tous ensemble, vous existez et j'arrête de le nier".

Sur le premier album, j'ai eu l'impression de subir les choses
Sur cet album, il y a un côté très "empowerment", amour de soi. C'était important de le mettre en avant ?
Dans le premier album, j'ai eu l'impression de le faire mais ça n'a pas été très interprété comme ça. J'ai eu l'impression de subir les choses, d'être dans la complainte, même si c'est juste l'état dans lequel j'étais à ce moment précis. Là j'ai eu besoin de reprendre le pouvoir et arrêter de subir ce que j'étais et ce que je disais. Et ça m'a fait du bien. Quand j'ai écouté les mixes de "Hate Forever" ou "Sparks", j'étais soulagée, j'ai un peu arrêté de subir la vie et c'est cool de me dire "ça y est, je sais qui je suis et on va faire avec soi et non pas contre soi". J'ai un peu arrêté de me battre contre moi-même.

J'imagine que dans ce tournant, il y a cette idée de ne pas vouloir s'enfermer dans cette image de chanteuse de ruptures ?
Complètement ! J'ai vu aussi qu'en live, les moments où je prenais le plus de plaisir c'était quand je chantais des morceaux comme "Goodbye", des morceaux de résilience où il se passait vraiment quelque chose avec le public. Je ne suis pas que quelqu'un qui pleure chez elle et qui fait des chansons de rupture, je suis aussi quelqu'un qui a envie d'être un peu heureuse. Ça m'a fait du bien de pouvoir l'écrire noir sur blanc, au lieu de simplement le suggérer.

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J'ai un peu arrêté de me battre contre moi-même
Avec 12 chansons autour de l'amour, est-ce facile de se réinventer sur un même thème ?
C'est pas si difficile... C'est comme quand ta meilleure copine t'appelle et te raconte son histoire d'amour. C'est jamais la même que celle de ta pote d'à côté... Toutes les histoires, tous les tenants et les aboutissants sont tellement différents ! J'ai l'impression de débarquer, et c'est ça que j'adore dans l'amour. Ce que tu apprends, tu auras 20.000 autres choses à apprendre par la suite. Du coup, il y a tellement de choses différentes à dire sur l'amour qu'en vrai, j'en suis à un millième de ce que je pourrais raconter et que tout le monde pourrait raconter. Quand je vois que Taylor Swift sort un nouvel album qu'avec des chansons d'amour, je ne me dis pas que c'est chiant parce qu'elle en a déjà parlé, mais plutôt "qu'est-ce qu'elle va dire encore" ? Et à chaque fois, elle sort des phrases dingues ! Il y a trop de choses à dire sur l'amour. Si c'est autant utilisé, c'est que c'est inépuisable.

Aujourd'hui, j'ai moins peur d'écrire des chansons d'amour
Il y a des paroles marquantes. Dans la chanson "Stalker", tu parles de "main role in my dreams" ou tu chantes "Oh what an awful thing to say I love you" !
Sur "Stalker", je n'y suis pas allée par quatre chemins (sourire). J'ai un peu arrêté de faire des métaphores pour pas blesser, choquer ou être trop franche. Là, j'ai dit les choses telles qu'elles étaient : je dis qu'en vrai, j'ai passé la nuit à imaginer la tête de nos enfants alors que t'es en train de voir quelqu'un d'autre. Mais c'est ce qui est arrivé cette nuit-là ! C'est la vie mais c'est comme ça que j'avais envie de le dire. C'est ce que j'ai fait dans l'album, pareil dans "Sparks" je dis : "Je me rappelle la première fois que je suis venue chez toi, je ne savais pas qu'il y allait avoir plein de photos de nous bientôt". Et il n'y a pas plus clair pour dire à la personne qu'on l'aime, c'est ce qui m'a signifié quelque chose.

Au vu de tout ce que tu m'as dit, peut-on attendre un album plus lumineux, plus amoureux, de ta part dans le futur ?
J'espère, ça voudrait dire que j'irais bien (rires). En vrai, ça me fait moins peur d'écrire des chansons d'amour, et ça me fait moins peur d'aller dans des choses en accords majeurs. Je suis moins effrayée par les choses plus lumineuses. Peut-être que c'est le début de plein de choses plus lumineuses !

Je suis quelqu'un qui a envie d'être heureux
Quelle est la plus belle chanson d'amour et de rupture à tes yeux ?
Normalement, la plus belle chanson d'amour je dis tout le temps "Love Me Like There's No Tomorrow" de Freddie Mercury. Là, je dirais "Maps" de Yeah Yeah Yeahs. En vrai, juste le fait que sur le refrain elle répète "They don't love you like I love you", je trouve que c'est absolument sublime et ça me brise le coeur à chaque fois. Surtout que ça parle de quelqu'un qui s'en va, et de répéter ça sans cesse, c'est la meilleure chanson d'amour. Et en rupture : elle est très simple, mais j'aime bien "Exile" de Taylor Swift et Bon Iver. Quand j'ai compris que c'étaient des questions-réponses de la même relation, qu'elle dit "J'ai déjà vu ce film-là plein de fois et je déteste la fin", c'est dingue ! En plus j'aime de tout mon coeur les deux artistes.
Ecoutez la discographie de Silly Boy Blue sur Purecharts !

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