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samedi 29 mars 2025 13:17
Polo & Pan en interview : "Grâce aux JO, on fait enfin partie de la famille électro !"
Quatre ans après "Cyclorama" et l'énorme tube "Ani Kuni", Polo & Pan revient sonner les beaux jours avec son troisième album "22:22". L'importance de ne pas se mettre de barrières, être "validé" par la communauté électro, des collaborations jusqu'à la dernière minute... Rencontre avec Alexandre Grynszpan, alias "Pan".
![]() Quand on pénètre dans les locaux de Hamburger Records, le label de Polo & Pan, des vinyles de funk ou de Klaus Nomi ornent la bibliothèque de l'entrée. On comprend mieux l'éclectisme au coeur de "22:22", troisième livraison du duo électro parisien Polo & Pan, qui navigue en terres lointaines entre disco "moroderienne", folk-rock 70's, variété et house. Le tout avec une pléiade d'invités prestigieux, de Metronomy à Beth Ditto (Gossip) en passant par Arthur Teboul (Feu! Chatterton) ou le duo pop-rock Kids Return. Profitant d'une pause dans sa tournée européenne sold-out, c'est Alexandre Grynszpan (Pan), sans son comparse Paul Armand-Delille (Polo), qui nous livre les secrets de ce troisième opus, tel un appel à l'évasion. Propos recueillis par Théau Berthelot. On dit souvent que le troisième album est l'un des plus importants dans une carrière, après ceux de la révélation et de la confirmation. Ça l'a été pour vous ? C'est l'album qu'on a le moins intellectualisé, je dirais. L'album le plus intuitif qu'on ait jamais fait. On a toujours réfléchi à des concepts pour faire des albums. "Caravelle", c'était une machine à voyager dans l'espace. "Cyclorama", c'étaient des étapes de la vie, une espèce de voyage dans le temps. Et là, on est plus dans l'intuition, les coïncidences, les choses beaucoup plus inconscientes, un terrain de jeu, quelque chose de moins cérébral et de beaucoup plus intuitif. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a connecté tous nos synthés et qu'on en a fait une vraie cour de récréation dans le studio pour pouvoir vraiment ne pas être prisonnier de la technologie ou des machines. Je pense que c'est plutôt un album où, justement, on a aboli un tout petit peu les concepts. C'est l'album qu'on a le moins intellectualisé Comme si vous vous n'étiez pas mis de barrières en somme ?Oui, c'était les rencontres, les coïncidences et puis l'intuition... "22:22", ça exprime ça aussi. C'est quelque chose que tu vois sur ton four et d'un coup, tu te dis "Ah, ça porte bonheur !" ou "Ah, il faut que j'appelle mon pote !". Tu vois, il y a quelque chose qui n'est pas forcément très programmé ou storyboardé. C'était ça, justement, la volonté d'appeler cet album "22:22" ? C'est l'heure miroir, c'est une heure spéciale, 22h22. C'est ce passage très subtil entre le jour et la nuit qui bâtit un artiste. Ces deux moments, c'est le ying et le yang. Pour cet album, on avait un concept qui a commencé à dessiner les contours de l'album : c'est le mot "paréidolie". Et c'est devenu le nom d'un des morceaux de l'album. La paréidolie, c'est quand tu t'allonges dans l'herbe, que tu regardes les nuages et que toi, tu y vois un coeur et moi, je vais y voir un mouton. C'est la façon abstraite d'interpréter quelque chose. C'est-à-dire qu'une forme abstraite, tu vas lui donner vie, tu vas lui donner une interprétation. On avait vraiment envie de laisser libre cours à l'intuition et c'est ce qui a vachement marché tout au long de l'enregistrement de l'album. Ce qui lui donnait un sens à cet album, on lui donne chaque jour un nouveau sens, en en parlant. Le succès rencontré par "Ani Kuni" vous a-t-il aidé à aborder ce troisième album plus sereinement ? Est-ce que ça cause moins de stress ? Moins de stress, non. Au contraire ! Parce qu'en fait, il y a de plus en plus de gens qui attendent ton projet et qui en dépendent. Il n'y a personne qui va dire "C'est bon maintenant, on peut être tranquille". Au contraire, on a été encore plus tourmentés à l'idée de faire un album. C'est pour ça qu'on s'est dit qu'on allait prendre le temps de le faire, justement, de la manière la moins programmée possible. Donc, on ne savait pas trop quand est-ce qu'il fallait rendre cet album... À la fin, il fallait le rendre, mais on ne savait pas trop de quelle façon. (Sourire) Il s'est fait sur une période très longue. "Petite étoile", c'est un morceau qu'on a créé il y a six ans et l'enregistrement de la partie de Beth Ditto s'est faite le jour où on devait rendre l'album. C'est du last minute et la raison pour laquelle on a rendu l'album en retard. Mais c'est un album qui a commencé bien avant qu'on l'ait imaginé... Ce troisième album a procuré plus de stress Vous qui avez un univers visuel très singulier, quelle était la DA de ce nouvel album ?On a la chance, depuis le début, de travailler avec les gens qui sont dans cette pièce là-bas (il pointe du doigt un bureau au fond de l'étage, ndlr), qui font toute notre identité graphique depuis le début, avec qui j'ai co-créé Radiooooo.com, une radio qui classe la musique par pays et par décennie. Toute l'identité graphique, c'est eux qui l'ont fait et on leur donne carte blanche à 100%. En fait, je ne pourrais même pas te répondre là-dessus parce que moi-même, je ne la décide pas et j'ai une totale confiance en ce qu'ils font. On leur a donné tous les concepts, les tenants et les aboutissants, la paréidolie, l'intuition, les heures miroir, la synchronicité... Et de tout ça sont nées la pochette de l'album et la scénographie du live qui est vraiment incroyable. Il est indiqué que pour ce nouvel album, "le surréalisme prend le pas sur la réalité". Dans quel sens ? C'est marrant parce qu'on m'a posé cette question là et j'ai du mal à admettre que j'ai pu dire quelque chose d'aussi valide. Pour qui me prends-je ? (Rires) C'est juste que "le surréalisme prend le pas sur la réalité", ça a toujours été le cas. Je pense que notre challenge a toujours été de matérialiser le psyché qui est en Polo et en moi, et d'en faire quelque chose de plus ou moins harmonieux musicalement parlant. Mais il a fallu organiser un petit peu le surréalisme qui est dans notre tête, pour qu'il y ait une sorte d'harmonie qui en sorte. Pour moi, le surréalisme c'est aussi cette façon intuitive et inconsciente de réfléchir et c'est comme ça qu'on a fait cet album. On a connecté tous les synthés en studio et on a fait en sorte que ce soit une cour de récré, que ce soit hyper facile d'enregistrer sans être dépendant. C'était beaucoup plus simple de faire de la musique avec notre assistante qui dès qu'on disait "C'est bon on a un truc", on enregistrait. C'était très intuitif. On voulait qu'il y ait très très peu de frein entre notre mode de pensée, notre mode d'inspiration et ce qui allait sortir. Et pourtant on voulait sortir de la souris et de l'ordi. On voulait vraiment être dans le synthétiseur pur, les boîtes à rythme, les collaborations vocales. D'où la pochette de l'album, qui semble faire référence au tableau "Miroir, miroir" de Magritte ? C'est vrai qu'il y a beaucoup de Magritte dans la pochette d'album, ce qui n'était pas le but à l'origine. Mais c'est vrai qu'il y a quelque chose qui est vraiment surréaliste que tu peux retrouver dans la pochette et dans cette mise en abîme du miroir. Autant dans le trait, c'est vrai que c'est la pochette qui ressemble le plus à Magritte et au surréalisme depuis nos débuts. Il y a pas mal de collaborations sur cet album, probablement les plus prestigieuses de votre carrière. Comment leurs voix s'articulent-elles dans le récit de l'album ? Il y a eu beaucoup de coïncidences, très peu de calculs ou de conceptualisation. Je trouve que les choses sont restées assez harmonieuses et que l'album reste cohérent. Mais il n'y a eu aucun calcul comme on a pu le faire avant. On a fait beaucoup de musique : pour cet album, on avait quasiment 90 morceaux. Il y a beaucoup de collaborations qu'on a faites avec des gens qui ne figurent pas sur l'album. On a fait énormément de musique et seulement après on a décidé de créer une cohérence à partir de ce qu'on avait. On a choisi les pièces qui semblaient maîtresses, mais on n'a pas voulu être prisonniers d'un concept. Au contraire, on a voulu être purement musical et intuitif, un mot que je vais utiliser souvent parce que ça a été le maître mot de la conception de cet album. C'est juste qu'on a fait beaucoup de musique et que c'est la première fois où on donne un sens à la musique après l'avoir faite. Sur le deuxième album, on a eu beaucoup d'annulations de duos Dans ce que tu me dis, je sens que les collaborations se sont vraiment faites en fonction des chansons. Justement, il y avait un défi d'approcher des artistes qu'on n'attendait pas forcément dans votre univers, par exemple Beth Ditto ou Arthur Teboul ?Par exemple, Arthur Teboul, c'était plus qu'une coïncidence. On s'est retrouvés tous les deux à une after, dans un studio d'enregistrement. J'avais fait une petite instru comme ça et lui, il l'entend et me dit "Attends, donne-moi un micro". Et il commence à improviser dessus. Il était en pleine écriture automatique à ce moment-là et il sortait un recueil de ses poésies qui a été un carton absolu. Et donc, ça s'est fait comme ça. C'était juste un grand moment et il s'est dit le lendemain en l'écoutant, "Attends, il faut qu'on fasse vraiment quelque chose". Beth Ditto c'est aussi un concours de circonstance. Pareil pour Joseph Mount de Metronomy : il nous contacte, on boit un coup... Tout s'est fait de manière tellement naturelle qu'il n'y a pas eu à beaucoup réfléchir. Vico [Victoria] donne de la voix sur "22:23". Elle était également présente sur de précédents titres comme "Peter Pan" et sur la plupart de vos concerts. Finalement, peut-on considérer Polo & Pan comme un trio ? Oui, en plus, ce morceau "22:23", c'est un peu la bascule. C'est quelque chose qu'on a coécrit avec Antonin et Victoria. C'est une équipe qui est là depuis le début. Victoria a toujours été là : elle nous suit depuis le début, elle nous suit sur scène, elle a coécrit des morceaux. Victoria, c'est l'esperluette, c'est le "&" de Polo & Pan. C'est l'union, le 1+1=3. Un duo avec Billie Eilish, ce serait incroyable Tu dis que vous avez fait 90 morceaux pour cet album et énormément de collaborations. Est-ce qu'il y a certains artistes qui vous ont dit non ? Cette année, non. Sur le deuxième album, je n'irai pas jusqu'à des refus, mais plus des annulations. J'ai eu des chagrins d'amour un petit peu. (Sourire) Le Covid a vachement heurté les choses. Je ne les citerai pas parce qu'ils n'ont peut-être pas forcément envie d'être cités, mais le Covid a saboté parmi mes plus gros fantasmes de collaborations. J'ai voulu Beth Ditto, et je l'ai eu last minute parce que c'est apparu comme une évidence. Mais sinon non, pas de refus. Et quelle serait ta collaboration rêvée ? Tu sais, elle arrive comme ça, sur un feeling. Là, je t'en dirais une qui sera pas la même dans six mois. Encore une fois, les coïncidences, c'est ce qu'on appelle le "kairos" : c'est le fait de saisir une opportunité à un instant T. Là, je te dirais bien Billie Eilish, pourquoi pas. Mais encore une fois, est-ce que ça colle vraiment sur ce qu'on est en train de faire ? Je suis sûr que ça serait incroyable ! Tout ce qui s'est passé là a eu un sens et s'est fait de façon si naturelle... Bon j'ai surtout pas osé appeler Billie Eilish. (Rires) L'album s'ouvre sur "The Piano and the Violin", conçu avec une voix d'enfant. A travers cette introduction, j'ai eu l'impression que cet album peut s'écouter comme le voyage d'une nuit mais aussi d'une vie, de l'enfance à la mort. Le dernier morceau s'appelle d'ailleurs "La nuit"... Le but de cet album, c'est que les auditeurs l'intellectualisent à notre place. On rend hommage aux points de vue. Pendant longtemps, Polo et moi, on a dû un peu synthétiser nos points de vue en un au détour des interviews. Mais là, on rend hommage au fait qu'on ne voit absolument pas la même chose. Toi, tu y vois un cycle, parce qu'on a parsemé plus ou moins des trucs. "The Piano and the Violin", c'est une histoire d'amour entre deux instruments de musique. À l'origine, c'est une surprise qu'on a fait pour le mariage de Paul. On a souvent été inspirés par les histoires d'amour. Tu y vois ce que tu veux, tout simplement, et je suis ravi que tu donnes un sens singulier à ça, de la logique. Parce qu'elle existe, elle est réelle. Parfois, le sens, ce sont les autres qui le donnent. Quand on disait que c'était "introspectif", le but est vraiment aussi que les gens y aillent de leur propre introspection. C'est quand même ça le but de la musique : plus de poser des questions que d'y répondre. Le cycle, ainsi que l'invitation au voyage, semblent être les deux maitres mots de votre univers depuis vos débuts... Parce qu'on a déjà toujours beaucoup voyagé, qu'on a constitué notre son grâce au voyage. Concrètement, on a ramené plein d'instruments de partout autour de la planète, et on a toujours enregistré plein de gens du monde entier. Donc oui, l'idée du voyage, c'est quelque chose qui est indissociable de notre inspiration musicale et ce sera toujours le cas. Mais comme on parle de surréalisme, c'est aussi là dans l'idée de parfois de rendre concrètes des choses qui sont complètement imaginaires et inimaginables. Jennie des Blackpink veut faire une collab avec nous Dans cette idée de voyage, il y a aussi un voyage des genres. On y entend de l'italo-disco, de la house, du disco, du funk, de la variété, du folk-rock...On a toujours essayé d'être assez hybrides dans nos albums, avec cette cohérence du son. On essaie que ce ne soit pas un fourbi, mais si parfois certains diront que c'est raté. Je trouve que sur celui-là, on a pris beaucoup de précautions sur la cohérence du son. Et pourtant, ça ne nous empêche pas de nager un peu dans tous les sens. On a beaucoup utilisé de boîtes à rythmes pour faire des sons différents, que ce soit du disco ou des choses plus pop. On a utilisé une Linn-Drum, des basses Moog ou des Jupiter... Beaucoup de synthés de studio. C'est peut-être aussi pour ça qu'on a réussi à toucher un peu plus à du Giorgio Moroder par exemple. "Summer Is Almost Over" est, je trouve, le morceau le plus important du disque. Celui qui synthétise le plus l'album, mais aussi plus globalement votre univers, entre un début organique très 60's et une seconde moitié plus électronique. Le voyage surréaliste, il est là ! Tu commences effectivement avec une guitare classique, elle est là devant toi, comme si tu étais devant un feu de camp. Et après d'un coup, tu nages dans un désert. On a utilisé beaucoup de procédés différents au sein d'un même morceau : des toms, des choses très analogiques, d'autres très numériques. Il symbolise vachement le projet, c'est ce qu'on appelle le "space jungle". Il y a des trucs un peu "androïdes" parmi les choses les plus analogiques et les plus concrètes qu'on ait fait. J'adore ce morceau. On parlait de tous les genres qu'il y a sur cet album, c'est vrai que parfois dans la musique électro, les albums ne sont pas pensés et ressemblent plus à une collection de singles, comme une playlist sans queue ni tête. Alors que vous, vous avez toujours tenu à avoir ce concept d'album ! Nous, on aime raconter une histoire. Parfois, ça nuit un peu au parcours de quelqu'un dans la musique électronique, on respecte vachement. Mais nous, on est obligé de raconter des histoires. Mais quand bien même le sens vient après, ce n'est pas important. Ce qui l'est, c'est qu'il y ait une logique et qu'il y ait quelque chose de caché, comme une trame secrète. Peu importe si on veut le révéler ou pas. Si on n'imagine pas les choses, pour moi, je pense que ça n'a pas de sens. Si tu les places comme ça de façon aléatoire, c'est quand même placer les choses. Mais quand tu n'as juste pas envie de raconter une histoire, il vaut mieux sortir des singles. D'ailleurs, c'est risqué de faire des albums aujourd'hui parce qu'en fait, c'est plus simple de nos jours de sortir un single. On pourrait ne faire que ça. C'est juste qu'en fait, c'est quand même plus sympa de raconter des choses. La tournée a déjà commencé depuis quelques semaines. Ça s'est passé comment ces premiers concerts ? C'est très sportif. Mais on a halluciné parce qu'on a affiché complet hyper rapidement. On a doublé certaines dates parce que ça marchait très bien. On est complet sur toutes nos dates alors qu'on n'a même pas sorti d'album, on n'a pas d'actu ! Et on voulait surtout arriver avec un nouveau show. On était assez fiers du show du deuxième album et on a voulu mettre la barre très haute. Ce n'était pas évident au début. Honnêtement, je suis super fier, autant de la musique que de la scénographie et des lumières. C'est vraiment un gros spectacle. En plus, sur la moitié du concert on ne propose que des nouvelles chansons que les gens ne connaissent donc pas. [L'interview a été réalisée à la mi-mars, ndlr] C'était un challenge et, pour l'instant, ça marche bien. Les gens se sentent acteurs car ils ont le privilège d'entendre des morceaux avant qu'ils sortent ! Pour Coachella, la pression est énorme ! Pourquoi avoir décidé de faire une grande partie de la tournée française avant la sortie de l'album ? C'était un challenge. Et puis, cela répondait au fait qu'on a programmé ces dates et qu'elles se sont vendues en un éclair. Donc on a continué, car pourquoi se priver de faire des concerts ? (Sourire) Il s'avère que le concert à l'Olympia forgeait un peu cette tournée puisque le concert a lieu deux jours après la sortie de l'album. Et puis il y a Coachella. Il n'y a pas eu de calcul, mais c'est du gagnant-gagnant : les gens ne connaîtront pas les chansons mais auront le sentiment d'être un peu privilégiés, et ça nous fait nous échauffer. Et ça permet de voir quels morceaux fonctionnent le mieux sur le public ! Avant quand on était DJ, on pouvait tester et si ça ne marchait pas, on changeait. Là, l'album était fait. Donc là si ça marche pas, c'est un concert... Mais comme on est contents de la musique qu'on a faite, on a voulu tester ces nouveaux morceaux. Les 13 et 20 avril prochain, vous serez au prestigieux festival Coachella. Vous êtes les seuls français à l'affiche cette année. Vous y êtes déjà passé en 2019 mais vous y revenez avec un nouveau statut. J'imagine que c'est une étape ultra importante pour vous ? Tu te dois de t'y préparer. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de groupes qui disent non à Coachella, c'est une vitrine et c'est un grand challenge. La première fois, on était sur la plus petite scène. Mais là, on est sur la deuxième plus grosse scène, à 20 heures ! Soit à la même heure que Billie Eilish l'année où les gens l'ont découverte à Coachella. Et la même heure que Justice l'an dernier. Donc l'attente et la pression sont là. C'est vrai qu'on a une reconnaissance assez forte aux Etats-Unis. C'est dingue : on vend 20 000 places dans certaines villes. Avec Coachella, la pression est énorme pour nous, on veut vraiment faire un très gros show. On a du mal à nous cataloguer Qui joue en même temps que vous ?On préfère ne pas regarder. (Sourire) Je me souviens que la dernière fois, on jouait en même temps que Blackpink. C'était leurs débuts. C'est marrant parce qu'on s'est rendu compte qu'on avait la même fanbase : sur Twitter, les gens se plaignaient que Polo & Pan et Blackpink jouent en même temps. Alors que ce sont deux groupes totalement différents ! C'est drôle parce que Jennie a dit qu'elle voulait faire une collab' avec nous. Donc on a pas mal de points communs... Je l'ai rencontrée, elle est vraiment sympa et elle a un petit esprit... Elle n'est pas totalement prise dans son tourbillon de la K-pop. Non non, elle a l'air assez fantaisiste. Le 8 septembre dernier, vous avez mixé pour la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques. Est-ce que maintenant, on peut dire que vous faites partie intégrante de l'histoire de l'électro française ? Enfin ! C'est la première fois qu'ils nous ont trouvé un petit créneau. C'est vrai qu'on a du mal à nous cataloguer, à nous définir. C'est pas la French Touch car on est trop petits etc. C'est la première fois qu'on a réussi à nous caser quelque part. C'est un honneur incroyable de faire partie de cette famille de la musique électro française. Je dirais que ça a acté un truc pour nous en termes de fierté, d'honneur et de privilège, de nous avoir intégrés un petit peu dans cette famille. Chose qui n'était pas le cas officiellement avant, mais on ne l'a jamais demandé ! On a plein de copains, chez Ed Banger, mais notre groupe n'appartient pas vraiment à une famille. Et ça fait vraiment plaisir ! Podcast![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |