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Pierre Guénard en interview : "Écouter Bruce Springsteen, c'est presque politique"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Après Radio Elvis, Pierre Guénard fait désormais cavalier seul. Sur son deuxième album, le virevoltant "Voltige", le chanteur se laisse aller à un univers plus rock, inspiré par Bruce Springsteen ou Sam Fender. Rencontre pour discuter d'un des disques les plus excitants de ce premier semestre !
Fifou
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Cette carrière solo fonctionne-t-elle comme une remise à zéro pour toi ? Tout était à reconstruire après Radio Elvis ?
C'est assez étonnant et contradictoire : ce n'est pas vraiment une remise à zéro artistique puisque je continue d'évoluer. Je ne peux pas effacer les deux albums avec Radio Elvis, je n'ai pas envie, et c'est quand même là que je suis né artistiquement. Donc j'ai appris la première partie de ma vie avec eux, avec le groupe. Et maintenant, je le prends plus comme une évolution : je continue de chercher, de travailler l'écriture, la composition, d'essayer de toujours trouver la simplicité. Je travaille toujours à l'épure. J'ai l'impression que, depuis le début de Radio Elvis, je cherche à épurer. Mais c'est un peu une remise à zéro parce que c'est ma première expérience en tant que chanteur, où je prends des musiciens différents à chaque fois et c'est quelque chose que je ne connaissais pas avant. J'étais habitué à répéter dans un garage, à se voir tous les jours, à jouer de 14 à 18 heures... En gros c'était ça ma vie avant, donc ça fait bizarre, j'ai mis un peu temps à m'y habituer, mais je commence à apprendre une autre manière de travailler. Et ça me plaît parce que ça veut dire qu'à chaque disque, selon la couleur que j'ai en tête, je peux aller directement choisir les personnes qui correspondent à ces couleurs là, sans essayer de me déguiser.

Ça veut dire qu'entre le premier et le deuxième album, tu as changé de musiciens ?
Oui, à part Vincent, le guitariste, qui a joué sur les deux albums. Mais en même temps, il y avait assez peu de guitares sur le premier disque. Je n'ai pas travaillé avec la même personne pour la réalisation : pour ce disque, j'ai fait appel à Pierre Simon. J'avais une envie beaucoup plus live, beaucoup plus grandiloquente dans le côté rock, et pop aussi. Donc je suis allé voir Pierre parce qu'on a les mêmes rêves musicaux et la même énergie, la même approche de la scène et de la musique. La base de quasiment tous les titres, c'est la guitare. On s'est beaucoup basé sur des guitares-voix au départ. Après, j'ai joué avec un autre batteur, un autre bassiste... Tous les autres musiciens sont différents.

Depuis Radio Elvis, je cherche à épurer
Le premier album était introspectif, mais ce deuxième album est plus ambitieux, plus fédérateur, que ce soit dans les textes ou la musique. Qu'est-ce qui a motivé ce changement ?
C'est marrant parce que cette ambition-là, je l'avais déjà sur le premier, mais rétrospectivement... C'est pas que je n'ai pas réussi, mais les chansons ont dicté quelque chose de plus intimiste et introspectif. Le premier était un disque beaucoup plus "chanson". Et là, c'est vraiment un album de pop-rock, avec aussi un peu de variété. J'adore, et je crois qu'on a vraiment réussi. Il y a plein de titres qui correspondent vraiment à l'idée que j'avais en tête dès le début. Notamment un titre comme "Cinéma", car je le projetais avec ce son-là. Donc c'est pour ça que j'ai adoré bosser avec Pierre Simon parce qu'il m'a tout de suite compris dans les sons que je cherchais et il savait les faire. Et même si ça reste un peu introspectif dans les paroles, parce que je parle de moi et j'essaie de me mettre à la place des gens, d'avoir des sujets qui me semblent universels, qui me semblent pouvoir toucher les gens. Je ne vis pas tout, c'est un travail de romancier quelque part aussi, car j'ai vraiment des histoires. Donc j'essaie de faire en sorte de me dire, tiens, il y a une chanson comme "La tête, le coeur", où je me dis que c'est un sujet intéressant à aborder.




Sur le premier album, tu disais être passé du "nous" au "je". Cela se poursuit sur ce deuxième album. Est-ce plus simple ?
Le "je" c'est pas mal et c'est surtout là qu'il y a une différence aussi avec le premier disque. J'essaie de trouver un autre équilibre avec un tout petit peu plus de pudeur sur les choses. Ça reste toujours moi, mais avec un peu plus de pudeur. Mais j'essaie de mettre plus d'universel dans les mots. C'est peut-être un peu moins "cru" que le premier disque. Sur le premier disque, il y avait plein de textes très crus, mais parce que c'était une période que j'ai vécu comme ça, que j'avais envie de raconter de cette façon. Et là, ça l'est un peu moins. Il y a toujours de la facétie dans des chansons comme "Gain de temps, gain de place" ou "La tête, le coeur", où c'est finalement assez cash, mais il me semble qu'il y a un peu plus de distance et de pudeur. Et ça me plaît parce que ça me permet d'être encore plus concentré sur la musique à ces endroits-là.

J'avais une envie plus live et plus rock sur ce disque
Justement, passer par ce premier album a permis de se libérer davantage pour le second ?
J'ai appris plein de choses avec le premier disque solo. J'ai fait évoluer ma voix, mon groove aussi. Je suis passé sur des grooves plus droits et plus pop, des rythmiques très resserrées. Et j'ai poussé encore un peu le curseur de ce point de vue là. J'avais tous mes rythmes de batterie en tête, je savais ce que je voulais à peu près tout le temps : des rythmiques assez proches avec de la caisse claire sur le "2" et le "4". Ça correspondait à ce que j'écoute. Aussi, je voulais qu'il n'y ait pas beaucoup de ballades, une ou deux maximum, mais je suis content car ces deux ballades ont un côté flamboyant. Finalement, ce ne sont pas des ballades calmes. Et je suis content car quand on écoute le disque, j'ai l'impression que c'est une grosse boule d'énergie dès le premier titre. C'est pour ça qu'il n'y a pas d'intro et que ça commence direct par ma voix. J'aime bien ça car on ne s'y attend pas. Et les retours que j'ai pour l'instant, c'est que ça donne envie de voir le live, et c'est ce que je voulais vraiment. C'est ce que j'ai dit à Pierre Simon quand je suis allé le voir : quand on écoute le disque, je veux qu'on se dise "Wow, c'est obligé, on doit le voir sur scène".

Ça se ressent sur la pochette : on passe d'un très gros plan à un plan d'ensemble sautillant !
Ouais, je crois que c'est vraiment un disque pour la scène. Et la pochette va dans ce sens-là aussi, je voulais que ça transpire le live. Avec des lumières carrément flashy et électriques.

A l'écoute de l'album, l'influence principale est évidemment celle de Bruce Springsteen et de ses "héritiers", du groupe Bleachers à Sam Fender. Pourquoi ?
C'est une musique que j'écoute. Il y a toujours des morceaux de Bruce Springsteen que j'ai adoré, mais j'ai découvert en détail sa musique il y a trois ans, au moment où je faisais mon premier album. Je ne sais pas pourquoi, tout d'un coup je suis rentré dans sa discographie. Pas tout, parce que c'est tellement prolifique ! C'est très vaste et puis il y a des trucs qui ne sont pas trop faits pour moi. Il y a des trucs qui ne passent pas trop sa génération à lui, je pense, qui ne passent pas trop les États-Unis non plus. Il y a des trucs qui sont très codés. Après, les fans te diront que ça reste trop bien. (Sourire) Mais je suis allé le voir sur scène et ça, ça a été une vraie révélation, car je viens de là. J'avais beaucoup écouté ce genre de musique, comme Nick Cave, et je ressens le besoin qu'il y ait beaucoup d'instruments sur scène, que ce soit quelque chose de live et de très organique. Quelque chose de très tourné vers le public. Et pour moi, écouter Bruce c'est presque politique.




Dans quel sens ?
Il est là pour jouer pour les gens. Il n'est pas là pour se regarder jouer. Ce que j'ai vachement aimé, c'est qu'il sous-titre certains de ses morceaux ou de ses intervention sur scène. Je trouve que c'est un vrai geste envers le public. Il n'y a jamais de mépris de classe, il y a toujours cette volonté de parler à tout le monde. Je trouve que c'est très inclusif et ça fuit la posture du coup, ça fuit l'élitisme. En fait, il y a de l'empathie parce qu'il arrive en France, il se dit "Peut-être que tout le monde ne parle pas anglais". C'est très généreux de sa part parce que plein de fois, moi je ne parle pas très bien anglais, et plein de fois je complexe un peu dans les concerts à ne pas comprendre ce que le chanteur dit. En parallèle, j'ai d'autres phases avec d'autres artistes.

Lesquels ?
En ce moment, je reviens vachement à du rock parce que Sam Fender m'a foutu une grosse claque. J'en ai aussi pris une avec les Bleachers, c'est un des meilleurs concerts que j'ai vu l'année dernière à l'Olympia. Pareil que pour Bruce, ils sont contents d'être là et c'est très généreux pour le public. C'est à la fois très cérébral dans la scénographie et dans les codes de mise en scène, mais ça ne se sent pas du tout parce que ça reste très généreux et spontané dans ce qu'ils donnent sur scène. J'adore parce que tu passes un vrai moment, et tu ne réfléchis pas. C'est un moment de live, point.

Vianney, ça a été une vraie super rencontre
Mettre en avant ses influences, c'est aussi une manière de mieux les assumer ?
Je me méfie vachement du name dropping parce que j'ai pas envie de mettre en avant un truc que je ne suis pas. Je ne suis pas Bruce Springsteen, je le serai jamais parce que je suis autre chose, je suis Français. Il y a un truc qui m'a fait revenir à ces références-là. Quand j'étais petit j'aimais la musique, mais j'aimais la figure du chanteur. Je dis souvent que je ne suis pas musicien, moi je suis chanteur, c'est un peu différent. C'est qu'il y a un statut dans le rôle du chanteur, et ce que j'aimais c'était de voir mes parents rêver sur un chanteur ou une chanteuse. Et maintenant, je crois que j'ai envie de devenir ce chanteur qui fait rêver mes parents dans le sens où je veux être le chanteur que mes parents adoraient voir à la télé. Ce qui correspond à des musiques des années 90 qui ont bercé mon enfance, c'est pour ça que j'ai vachement écouté Bruce Springsteen, Jean-Jacques Goldman aussi. Ça me plait parce que c'est quelque chose qui me rassure. Et puis il y a un truc qui revient en ce moment : c'est le live, l'organique, les guitares. Chez moi, ça n'a jamais disparu mais il y a des modes... Et je crois que les gens ont envie de reprendre du plaisir, avoir des trucs organiques... Après, je n'ai pas envie de les mettre tout le temps en avant et peut-être que mon prochain disque sera de nouveau un peu "chanson française". J'essaie de concilier les deux.

Vianney co-signe "Tant mieux", le premier single. Musicalement, qu'as-tu appris à ses côtés ?
Ça a été une vraie super rencontre : ça fait longtemps qu'on se croise et qu'on se côtoie un petit peu à l'occasion avec Vianney. J'ai adoré parce que ça a été vraiment un truc de simplicité et de lâcher prise, sans calcul. C'était trop bien, c'était deux jours où on est parti de zéro. Lui, il avait quand même cette grille d'accords qui tournait. On a tout composé ensemble après. Et on ne s'est pas posé de questions. On n'a pas parlé de la musique. On a juste fait la chanson et on a trouvé ça bien. "C'est bien ? On garde. C'est pas bien, on ne garde pas", ce genre de choses. Il n'y avait pas de débat sur quoi que ce soit. Pas de prise de tête non plus, c'était vraiment très agréable.



On sent une énergie très "jeune" dans cet album, alors que le premier album sonnait plus "adulte". Qu'est-ce qui a voulu ça ?
Pour le coup, c'est tout ce que j'écoute en ce moment. C'est beaucoup de très jeunes artistes. Donc c'est peut-être pour ça que ça se ressent. En tout cas, il y a beaucoup de sourire, beaucoup d'énergie dans ce disque-là. Et ça me plaît parce que même moi, quand je le réécoute, j'apprécie mon propre son. Je trouve ça chouette et on a réussi à avoir ce qu'on voulait. Je le trouve très flamboyant et ça me fait plaisir parce que c'est vraiment ce que je cherchais. Je rêve vraiment de tourner beaucoup sur scène parce que ça peut créer des moments de communion à cinq.

Je ne suis pas musicien, je suis chanteur
Tu as sorti le roman "Zéro gloire" en 2022. Ecrire ce livre a-t-il eu une incidence sur l'écriture de tes chansons solos ?
Oui, parce que la forme longue m'a appris à faire court finalement. J'aime bien dire ça parce que je voulais absolument faire un roman court et concis. Et dans l'écriture, ce que j'aime, c'est la punchline. J'ai toujours eu ça, même avec Radio Elvis. J'ai toujours voulu faire des chansons dont on pouvait prendre des phrases et les mettre dans un autre contexte, des phrases fortes. Et donc dans le roman, j'ai vachement travaillé ça, à l'épure et à l'efficacité. À l'économie en fait. Et donc dans les chansons, je continue de faire ça. C'est vrai qu'il y a des phrases très très courtes et puis j'essaie de faire des images très cinématographiques pour pas qu'il y ait d'ambiguïté, qu'on ait tout de suite l'image sous les yeux. Dans les chansons, c'est un travail assez long et je le fais moins, mais j'essaie globalement de toujours continuer dans ce sens là. Le roman m'a aussi appris à me structurer ou en tout cas même me faire plus confiance dans l'écriture, à me sentir un peu plus légitime.

Légitime en quoi ?
J'ai un peu plus compris comment je fonctionnais, j'ai compris que c'était aussi du travail, que l'inspiration c'était pas juste attendre, et que c'était du travail d'écriture et de réécriture. Et puis j'ai compris aussi que parfois on n'écrit pas toujours des choses bien, et que c'est normal. J'essaie d'être content quoiqu'il en soit. Aussi avec le roman, j'ai retrouvé une certaine naïveté que j'avais perdu dans la musique. Avec les deux albums de Radio Elvis c'était devenu un travail aussi quelque part. Et avec le roman j'avais aucune ambition à travers ce roman-là, hormis celle de me faire plaisir et de créer quelque chose d'artistique. Ça a remis l'église au milieu du village, et ça me fait du bien.

Je ne me considère pas comme un chanteur engagé
Dans ce roman tu y parles de ce que tu décris comme "la classe moyenne". Toi qui cites Springsteen venant d'une classe ouvrière, la boucle est bouclée !
C'est pour ça que je te dis que c'est presque politique d'aller voir Bruce Springsteen en concert. (Sourire) Il a été et il est encore engagé. Mais je crois que, de toute façon, la manière dont on fait de la musique dit quelque chose de la manière dont on voit le monde. Je ne me considère pas comme un chanteur engagé parce que je ne porte pas de combat à l'intérieur de mes chansons ni dans ma communication. Mais je crois que la manière dont je m'adresse aux gens et la manière dont je veux leur parler, là ça dit quelque chose de mon positionnement, de la manière de voir les choses politiquement et ma manière de voir le monde en fait. De ne pas faire de différence entre les gens et de vouloir parler à tout le monde, c'est quand même une démarche plutôt humaniste !

J'ai l'impression que lire le livre est une sorte de porte d'entrée dans l'univers de cet album. C'est un peu comme ça qu'il a été conçu ?
J'espère que ça ne permet pas de tout comprendre parce que j'espère que chacun se comprend tout seul. (Sourire) Mais il y a des ponts entre les deux. De toute façon, c'est moi dans tout ce que je fais, donc je pense que l'écriture est assez proche. Par exemple, une chanson comme "Gain de temps, gain de place" pourrait être très proche de ce que j'écris dans le roman, dans ce côté un peu facétieux, un peu drôle et en même temps un peu cru. Sous couvert d'être un peu légère et drôle, cette chanson est quand même un peu bizarre : on sent que le mec n'est pas complètement heureux. J'aime bien jouer sur ces choses-là. Dans l'écriture, je crois qu'il y a souvent ça. Quand j'écris des formes plus courtes comme des poèmes, ça se retrouve aussi là-dedans. Les chansons aussi, toutes se répondent plus ou moins. Peut-être moins sur les albums de Radio Elvis, par exemple. Enfin, sur le deuxième album de Radio Elvis, un peu plus parce qu'il y a des chansons qui ont amené à me dire "je" un peu plus. Des chansons comme "Ces garçons-là", où c'est plus autobiographique.

Tu t'adresses à ta fille sur le dernier morceau "Toujours là". C'était important de le faire ?
Au début, ça se dessinait pas comme ça. Je voulais faire l'histoire d'un type pour qui le parcours artistique n'a pas abouti. Quelqu'un qui aurait joué toute sa vie devant des salles vides et qui aurait continué quand même. C'est d'ailleurs ce qu'il dit dans la chanson : « Si jamais je ne suis pas applaudi, pourras-tu te souvenir de moi ? ». Il y a plein de gens pour qui ça restera, à vie, un loisir. Plein de gens qui chanteront dans leur chambre tout le temps, qui ne montreront jamais leurs chansons. Quand on créé une chanson, on a quand même envie que ce soit lu et que ça laisse une trace. Peut-être pas une trace mondiale mais au moins une petite trace, que quelqu'un le lise et que ça change la vie de quelqu'un pendant une seconde. Je me projetais dans la vie de quelqu'un à qui ça n'arriverait pas : quelqu'un qui écrit mais qui n'est jamais vu, quelqu'un qui chante qui n'est pas écouté. Après, j'ai tiré le fil sur la transmission. Je me dis que mes enfants, une fois que je serai plus là, partout où ils iront en France, j'y serai déjà allé. Donc c'est comme si j'étais un peu partout avec eux. J'aime bien l'idée que s'ils touchent une poignée de porte, c'est comme s'ils me prenaient la main. Quand ils boiront dans un verre, j'aurai peut-être bu dedans aussi. J'aime bien ce genre de pensée, je pense souvent à ça pour mes ancêtres. On imagine toujours nos ancêtres au même endroit, alors qu'en fait ils ont voyagé aussi en France. C'est une manière de tisser un lien même quand tout sera fini.



En moins de trois ans, tu as sorti deux albums et un roman, et tu dis déjà avoir du matériel pour un troisième album. Qu'est-ce qui motive cette énergie créatrice ?
En fait je n'arrête pas d'écrire. J'essaie de travailler un petit peu tous les jours. Je n'avais pas trop compris ça au début parce que j'étais pris par beaucoup d'autres choses. Maintenant, c'est mon travail : je me lève le matin, je prends ma guitare et je cherche des choses... Je vais au studio tous les jours, j'essaye de chercher, puis j'écris un petit peu tous les jours. Parfois, j'écris beaucoup et je ne fais pas de musique. Parfois, je fais de la musique, j'écris plus. C'est un ping-pong permanent. J'essaie désespérément de me raccrocher à la lecture, parfois j'arrive pas à lire du tout. Je me cherche tout le temps et c'est ce que j'adore, c'est que... C'est toujours la même énergie depuis le début. Et c'est toujours la même recherche dans le sens où j'ai toujours pas les réponses. J'ai un peu plus confiance car je connais un peu plus le schéma, mais j'ai toujours l'impression d'écrire pour la première fois ma première chanson. Et à chaque fois que j'en écris une, j'ai l'impression que c'est la dernière. C'est ce qui me pousse à continuer. Et puis quand tu finis le disque, c'est très long d'attendre sa sortie, donc je préfère me projeter tout de suite sur autre chose et d'envisager le prochain.

À chaque fois que j'écris une chanson, c'est comme si c'était la dernière
Tu l'as fini il y a longtemps ?
Je l'ai fini en novembre. Donc ça va faire six mois jusqu'à la sortie. On a fait les voix en octobre et il a été fini et mixé mi-novembre. Tu vois, là j'étais avec le guitariste qui joue sur le disque et j'étais déjà en train de lui parler des sessions d'enregistrement du troisième. Je me projette, je commence à avoir des envies de production. Je ne sais pas si ça ira dans le sens que j'envisage aujourd'hui, mais j'ai besoin de me projeter sur autre chose quoi.

Radio Elvis, où ça en est ? Le groupe est-il fini ou il pourrait y avoir un troisième album ?
Pour l'instant, il n'y a pas de raison que ça se reforme, mais je ne vais jamais dire jamais, je ne sais pas...

Pourquoi il y a eu cette séparation?
C'est moi qui avais envie de faire mon truc tout seul. Donc pour l'instant, je suis bien là comme ça. Les gars ont beaucoup de projets aussi à côté. Après, la porte peut être ouverte un jour. Moi, je ne vais pas fermer la porte. Je ne crois pas qu'eux veulent la fermer non plus. Mais, pour l'instant, la vie nous a un peu séparés. Il faudrait qu'il y ait une occasion pour qu'on se retrouve et qu'on ait envie de nouveau.

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