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Pegasus : "On est très curieux de voir la réaction du public français"

Ils sont Suisses et partent cette année à la conquête de l'Europe avec leur dernier album "Human.Technology", mélange de sensations et de sons porté par le titre "Skyline". Distingué dans son pays natal, ce quartet de musiciens emmené par le charismatique Noah Veraguth, qui n'a pas sa langue dans sa poche, a pris des risques et s'en félicite, associant le rock à l'électro, la dance à la folk, sans compromis. Rencontre avec le leader, Noah Veraguth.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard

En France, seuls quelques mélomanes un peu curieux ont jusqu'à présent eu la chance de vous entendre. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de franchir la frontière suisse ?
Noah Veraguth : On a beaucoup tourné en Suisse. On a eu beaucoup de travail à faire suite au succès qu'a rencontré là-bas notre album "Human.Technology", sorti il y a quelques temps déjà. Finalement, cette année, on est là, prêt et très chaud, pour la France et le reste de l'Europe.

Qu'est ce qui a motivé votre décision d'exporter votre musique ? Est-ce parce que ce nouvel album le permettait, musicalement parlant ?
Ça a toujours été notre objectif d'exporter notre musique dans le monde entier. On reste persuadé que beaucoup d'autres gens vont l'apprécier. Avec notre album "Human.Technology", on a essayé de créer de nouvelles choses, de réaliser des d'expérimentations sonores. Et c'est là que l'intérêt est devenu énorme. On est très curieux de voir la réaction du public français.

Il faut penser plus loin que sur les trois prochains mois !
"Human.Technology" est sorti il y a déjà deux ans en Suisse, nous le découvrons cette année. En le réécoutant, vous trouvez qu'il a pu un peu vieillir, ou au contraire qu'il passe correctement le temps ?
On ne trouve pas du tout qu'il a vieilli. Les chansons sont très fraîches, même pour nous. Le temps est passé extrêmement vite et, en plus, on a relancé l'album avec des nouveaux morceaux comme "Skyline" il y a maintenant huit mois. On le défend encore en Suisse. On ne trouve pas que notre musique devienne vieille... Elle n'a pas été écrite pour surfer sur une tendance.

D'ailleurs, qu'est-ce qu'une chanson ou un album qui passe le temps ? Quelle est la recette pour faire d'un morceau ou d'un disque un classique, un indémodable ?
Il faut déjà choisir de travailler un thème qui n'est pas dépassé. Il faut aussi que le son de la production soit original, spécial, et pas basé sur le son et les rythmiques du moment. Il faut penser plus loin que sur les trois prochains mois !

"Human.Techonlogy" est avant tout le fruit d'une vraie réflexion, d'une volonté de surprendre et de ne pas se répéter. En 2010, votre troisième album était prêt, mais vous avez préféré tout reprendre à zéro pour travailler sur d'autres chansons qui ont donné ce nouveau disque. C'était un pari ? Un défi ?
C'était plutôt l'envie de créer quelque chose d'une plus grande qualité, de surpasser nos autres disques, de toucher nos fans et de partir à la rencontre d'un nouveau public. On était restreint à une formule qui ne nous convenait plus. On avait envie d'autre chose. Au lieu de rester sur cette formule, on a risqué notre carrière et notre réputation qui étaient au top. Au début, ça faisait peur ! Mais cette aventure était très stimulante artistiquement et heureusement couronnée de succès.

Qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un artiste quand il décide de remettre les choses à plat ? Le dialogue entre vous ne s'est pas fermé pour autant ?
Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'artistes qui ont le courage de bouleverser leur carrière. Ça demande beaucoup de bravoure et ça fait peur. Mais le résultat peut être extraordinaire. Je trouve que c'était la meilleure chose qui pourrait nous arriver et c'est tout simplement ce qu'on avait à faire. On a pu évoluer et nous découvrir de grandes qualités qui étaient restées cachées jusque-là ! On n'a pas peur des conséquences que peut avoir le changement.

On a dépassé nos préjugés pour que l'écriture devienne plus libre
N'est-ce pas d'une certaine manière remettre aussi en question tout ce que vous avez pu réaliser auparavant ?
Pas vraiment. Tous nos disques ont été nécessaires pour nous construire et arriver à ce résultat. Ils font partie de notre chemin.

Avez-vous travaillé sur ce disque différemment, en termes de conditions d'écriture et d'enregistrement ?
On a totalement ouvert nos canaux créatifs pendant l'écriture. La musique classique, le drum'n'bass, la musique arabe, la house, la techno... On a dépassé nos préjugés pour que l'écriture devienne beaucoup plus libre. En studio, la mission était de créer le son parfait. Et comme notre grande qualité, c'est jouer en live, c'est comme ça qu'on a enregistré les pistes basiques.

Vous avez fait appel à un nouveau producteur. Comment l'avez-vous choisi et pour quelles raisons ?
On a tout changé ! Aussi bien le management que le producteur, qui a apporté un regain d'énergie à notre album. Avec le producteur de "Human.Technology", on a finalement trouvé un mec qui parle la même langue que nous et qui comprend notre manière d'appréhender les choses. Il y a aussi notre nouveau management, qui a fait un travail décisif...

Changer d'équipe, c'est de nouveau devoir accorder sa confiance, ce qui n'est pas facile compte-tenu du marché actuel. Les ventes de vos disques, c'est quelque chose qui vous préoccupe ?
Le groupe reste la composante essentielle de Pegasus. Si lui prend le bon chemin, tout ne peut que fonctionner. Finalement, c'est bénéfique et assez facile de changer d'équipe, de devoir s'adapter. Oui, les ventes nous intéressent... C'est intéressant de voir comment le public réagit à telle ou telle musique !

Regardez le clip "Skyline" de Pegasus :



On assiste à une véritable industrialisation de la musique, produite toujours plus vite et dans des conditions de moins en moins associées à l'idée de création. Vous trouvez que c'est simpliste de voir les choses de cette manière, ou juste une réalité ?
C'est devenu une réalité, malheureusement. Mais quand même, il y a beaucoup de bonnes musiques et de grands artistes qui sont arrivés ces derniers temps. Il y en a beaucoup qui vont disparaître parce qu'ils produisent en masse et surfent sur la tendance du moment. Mais il y a aussi des choses qu'on écoutera encore dans dix ou vingt ans.

La technologie a donné plus de puissance aux gens
Comment voyez-vous évoluer la musique, de manière générale, dans les années qui viennent ?
Le public ne joue plus un rôle décisif. Le mix des genres et l'expérimentation sont des indicateurs de ce que l'on entendra dans le futur. Il y a beaucoup de choses intéressantes qui vont être crées prochainement…

Vous, vous préférez mélanger les genres. "Human.Technology", c'est aussi un pari audacieux parce que musicalement dense, avec des associations aussi surprenantes qu'inattendues. Vous ne craignez pas de dérouter ?
Non. On est totalement a l'aise avec le mélange des genres et l'expérimentation. On trouve facile d'être élastique musicalement. Et en plus, il y a quand même des éléments qui nous caractérisent et qui demeurent, comme la voix ou l'écriture qui sont très distinguées. Nous aimons surprendre notre public !

Humanité et technologie, deux termes qui entrent en opposition selon vous ?
Comme pour tout, il y a des avis différents. Que la technologie nous contrôle, qu'elle nous aide, qu'elle nous vole le temps pour les choses basiques et simples... Personnellement je trouve que la technologie, je parle surtout d'Internet, a donné plus de puissance aux gens qui avant n'avaient jamais eu la possibilité de s'exprimer. Grâce au réseaux sociaux comme Facebook ou YouTube, beaucoup d'artistes incroyables ont pu se faire connaître du public. Mais il y a aussi un côté superficiel, sans profondeur.

La prochaine étape, les Etats-Unis ?
Non, la France !
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