PaolaVariete Francaise » Variété française
samedi 18 mai 2024 12:50
Paola en interview : "Je ne suis peut-être pas assez caricaturale pour de la télé"
Par
Yohann RUELLE
| Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Révélé en 2022 dans la "Star Academy", Paola a pris le temps de tracer son chemin. Alors que la chanteuse part aujourd'hui à la conquête des coeurs avec l'EP "Bric à brac", elle se confie en interview à Purecharts sur l'après télé-crochet, sa nouvelle vie, la notion de succès, son image et ses projets.
Crédits photo : Gabrielle Riouah
Propos recueillis par Yohann Ruelle Quand as-tu commencé à écrire tes premières chansons ? Cela fait quelques années que j'écris vraiment sérieusement. J'ai peaufiné ma plume artistique avec mes récentes expériences en studio mais je dirais que dès petite, j'ai eu cette envie-là. J'ai commencé le piano à 8 ans en école de musique. Je faisais des reprises, des partitions, et j'ai tout de suite eu envie de créer moi-même. J'ai toujours eu ça en moi ! Ça s'est concrétisé au niveau de mon adolescence. J'avais un petit carnet dans lequel je notais mes idées, aujourd'hui c'est dans les notes de mon téléphone. (Rires) Mais je vais me remettre à l'écrit je pense parce qu'il y a un truc vrai. Les ratures, le visuel, le fait de ne pas trop pouvoir revenir en arrière, c'est corporel. Gamine, je réclamais déjà la scène Faire de la musique à but professionnel, ça a donc toujours été ton objectif ?Quand j'étais petite, je ne me disais pas ça. Mais j'ai toujours dit à mes parents : je veux être sur scène. Et toute seule ! J'étais une gamine extravertie. C'est bizarre parce que j'ai perdu en confiance en grandissant... Gamine, je réclamais déjà la scène. J'ai commencé par le solfège en cours de musique à l'école, j'ai toujours fait des spectacles avec mes cousins et cousines. Je mettais les gens en scène, en fait ! "Toi tu vas faire le chorégraphe", "toi tu vas faire le guitariste" et puis on faisait des spectacles devant nos parents. (Rires) Je ne le savais pas mais avant la ''Star Academy'', tu as travaillé avec Dan Levy du groupe The Do... Oui ! J'ai fait des choeurs pour un de ses projets. Il m'avait appelée parce qu'une copine du lycée partageait des vidéos que je faisais sur les réseaux sociaux et le connaissait. Il est tombé sur mon profil Instagram, c'était en 2016, et il avait aimé ma voix. Je composais très peu à l'époque, je chantonnais dans un anglais approximatif, c'était un peu nul. (Rires) Je débutais dans la compo ! Lui m'a fait venir pour des sessions studio et pour poser des choeurs sur l'album de Yorina, une artiste avec laquelle il travaillait. C'est lui qui m'a offert ma première expérience de studio, qui m'a dit : "Voilà le milieu artistique, ce que c'est. Si tu veux y aller, voilà les sacrifices...". Il m'a appris pas mal de choses. Je pense que c'est à ce moment-là que je me suis réellement dit : "Ok, c'est ce que je veux faire. Ça sera mon métier". Mais ça a mis du temps. Pour en vivre, c'est une autre histoire ! Jusqu'à il y a un an et demi, je faisais autre chose. Le player Dailymotion est en train de se charger...
La Star Academy, c'était la meilleure option pour m'apporter un public Tu t'es inscrite à la "Star Academy" avec quels objectifs ?Mon inscription, c'était vraiment un élan de vie. Ce n'était pas foufou ce que je traversais à ce moment-là, il y a des événements qui se sont enchaînés et je ne voyais plus trop la lumière au bout du puits ! Je suis un peu une fille à défis, je ne peux pas vivre sans projet. Là, tout s'effondrait donc il fallait que j'en trouve un nouveau. Et j'ai vu l'annonce de la "Star Ac". Je ne croyais absolument plus en moi, j'avais juste besoin d'un coup de boost à l'ego, qu'on me dise : "Ok tu chantes bien ! On ne te veux pas mais tu chantes bien". Je ne m'attendais à rien, j'y suis allée un peu comme ça, pas à corps perdu mais sans trop réfléchir. J'étais hyper étonnée d'être sélectionnée, comme si j'avais passé les castings un peu en dehors de mon corps. Quand j'ai réalisé que j'allais vraiment y aller, quand on me l'a annoncé un mois avant d'entrer au château, je me suis dit : "Vas-y à fond". J'y suis allée pour l'exposition, parce qu'en réalité, j'avais déjà rencontré des labels et le retour qu'on me faisait, c'était : "Super tes musiques mais il faut une communauté, il faut du monde derrière, qu'on te suive sur les réseaux sociaux". C'était un gros point qui revenait souvent et la "Star Academy", c'était la meilleure option pour m'apporter un public. Je me suis dit : "Ok c'est de la télévision et je sais que je vais devoir reformer l'image que je veux derrière, mais c'est une énorme porte qui s'ouvre, un tremplin en or". Et évidemment, on apprend beaucoup là-bas. J'ai surtout appris sur moi humainement. Je me suis découverte sur plein de choses, la vie en communauté, le théâtre. Même si ça reste très succinct pour des séquences télé. Ce n'est pas comme dans la vraie vie. J'imagine que c'est intense et très condensé... Je pense que ce que j'ai appris là-bas sur moi s'est réalisé plusieurs mois après. Quand on est dedans, on ne réalise pas. J'ai pris tous les conseils qu'on m'a donnés car ça reste une grande école hyper formatrice. Je pense souvent à Laure Balon en expression scénique qui disait : "On met l'émotion dans le sol". Moi j'ai souvent l'émotion dans la gorge quand je chante. Je suis capable de pleurer trop facilement ! La "Star Academy" est aussi une marque. Tu n'as eu peur que l'étiquette télé-réalité te desserve ? Un petit peu, je ne vais pas mentir. C'était un compromis et j'attendais de voir ce que ça allait donner. Il faut savoir que nous, c'était vraiment une nouvelle saison puisque l'émission reprenait après des années d'absence. Et finalement, ce n'est plus du tout pareil qu'il y a 20 ans. La place de la femme a changé, par exemple je crois qu'à l'époque on avait donné le tour de poitrine de Jenifer à l'antenne ! On n'est plus là-dedans et ça, ça m'a rassurée. Je savais qu'on n'allait plus être dans une mouvance télé-réalité comme à l'époque. Je me suis dit : "Si toi tu y vas pour les bonnes raisons, il n'y aura pas de souci". Je pensais pouvoir le contrôler. Après ça reste une émission de télé, j'avais signé pour ça et j'étais ok. Je ne suis peut-être pas assez caricaturale pour de la télé Une autre différence, c'est qu'à l'époque, il n'y avait pas de réseaux sociaux. Cet aspect-là a été difficile à appréhender ?Sur l'après, ouais. Déjà dans la rue, notre vie elle change. Et puis sur les réseaux, ça fait un peu peur ! Enfin pour moi, c'est la partie que je ne gère pas encore bien : le contenu, le visuel... D'avoir plein de personnes derrière qui te suivent, ça fout une petite pression ! On se dit : "Ok maintenant, je ne vais plus mettre mon petit week-end barbecue avec mes parents en story". (Rires) Il faut s'adapter. C'est un métier qui s'apprend. Quand tu vois que la promo 2023 a bénéficié d'une saison plus longue, tu éprouves quelques regrets ? Finalement votre aventure a été assez courte... Je n'ai pas de regrets parce que je crois à la notion de destin. Je me dis que si ça s'est passé comme ça, c'est que ça devait arriver. Par contre, oui, je pense que mon profil aurait peut-être plus matché sur du long terme. Pour de la télé, je ne suis peut-être pas assez caricaturale et plus difficile à lire à travers les écrans. Il aurait fallu des semaines pour qu'on voit qui j'étais vraiment. Et puis je n'étais pas hyper à l'aise là-bas... J'étais complètement métamorphosée, un peu vide. Trois semaines, c'est effectivement court. Si j'étais restée un peu plus longtemps, les gens m'auraient mieux cernée. Le public que je n'ai peut-être pas récupéré, je l'aurais emporté avec moi si j'avais montré plus de ma personnalité. J'ai réussi à montrer la chanteuse que j'étais mais pas l'humain. C'est ça ma frustration. Après, est-ce que j'aurais vraiment réussi avec trois semaines de plus ? Je ne sais pas, je préfère même pas me poser la question. Tu aurais aimé faire une tournée comme eux ? Forcément, ça aurait pu être une chouette expérience. Ce que les élèves de l'actuelle promo sont en train de vivre, c'est quelque chose de fort ! Comme une prolongation de leur formation, avec énormément de scène. C'est une chance géniale pour eux parce qu'il y a une transition avec le métier après la "Star Academy". J'aurais apprécié le faire. Il faut prendre tout ce qui nous donne. J'ai préféré prendre mon temps Plusieurs élèves de ta promo ont sorti leurs propres disques mais pour le moment, commercialement, ça ne suit pas. Comment tu l'analyses ? Déjà, j'ai du mal à savoir ce que ça veut dire de marcher commercialement aujourd'hui. Je n'ai pas trop la comparaison, j'ai l'impression qu'ils font de gros chiffres. Moi la première je suis dedans, et je sais que c'est galère de faire des streams ! J'ai pas trouvé qu'il y avait des échecs mais je peux comprendre qu'en termes de chiffres, après une télé, on se dise que c'est un peu faible. En réalité, pour des projets qu'ils ont peut-être dû faire rapidement, ça reste bien quali. Je pense que c'est peut-être une question de timing et de rencontre avec son public. J'avoue que moi, j'ai préféré jouer la carte du "je prends le temps". J'ai mis un an à créer en studio avant de sortir une première chanson. C'est un peu flou le regard que j'ai sur le projet des autres, puis je respecte tellement l'art des autres que je ne me permettrais pas [de commenter]. Mais je comprends la question, qui est intéressante à analyser, et je pense même que c'est un peu la morale : quand on fait un énorme tremplin comme la "Star Academy", malgré tout c'est du travail derrière. Il ne faut pas penser que c'est acquis et se dire : "J'ai été devant des millions de téléspectateurs, je vais vendre mes disques facile". Non, ça représente un vrai travail de fond de vendre un disque, créer sa communauté. C'est bien d'en avoir conscience. Je suis toujours restée dans cet amour pour les années 80 Tu te lances dans le grand bain avec l'EP ''Bric à brac''. À ta sortie de la ''Star Academy'', comment as-tu défini ton univers artistique ?J'avais déjà un peu commencé ce travail auparavant. Je savais que je voulais faire de la variété, de la chanson française, de la pop, avec mes influences. La plume, elle s'est vraiment affinée avec les rencontres en studio. À force d'écrire, j'ai vraiment saisi que je voulais une écriture avec beaucoup d'images. Je composais déjà toute seule mais pour la première fois, j'ai composé d'autres et ça m'a enrichie. Toute une équipe artistique m'a aidée à peaufiner ce qu'était le projet Paola, pendant plusieurs mois. On a commencé par enregistrer des maquettes, on a remarqué ce qui marchait, ce qui marchait moins bien, j'ai rencontré un très grand éditeur, on m'a fait des retours... Le travail d'équipe, c'est indispensable. Il y a des choses qu'on laisse, des choses qu'on prend et à la fin, c'est tout un puzzle de ce qu'on a envie d'être qui se complète. Et ça ne fera qu'évoluer je dirais. Quand je me vois à la sortie de "Chamboule tout", mon premier titre, j'ai déjà l'impression qu'il y a tout un fossé. Même si parfois on ne va pas garder une chanson créée à plusieurs, on a pris de l'autre, de son énergie, de sa manière de réfléchir. Tu me parles de tes influences. Tu avais des artistes ou des oeuvres en tête ? Très récemment, c'est Zaho de Sagazan qui m'a mis une claque mais moi j'ai toujours été bercée par Francis Cabrel, Michel Berger, vraiment la variété française pure et dure. Ma maison me faisait écouter beaucoup ça, Balavoine, Jean-Jacques Goldman... Je pense que je suis influencée par mes parents en fait. (Sourire) C'est ce que mes parents écoutaient et c'est resté. J'ai dansé là-dessus dans des bals ! J'ai découvert d'autres musiques plus tard mais je suis toujours restée dans cet amour pour les années 80, cette audace de faire des sons très dansants sur des thèmes hyper lourds, avec la nouveauté de l'électronique qui débarquait. J'aime bien cette époque. Il fallait que j'arrête d'attendre de briller dans les yeux des autres Ton single ''Belle'' parle du regard qu'on porte sur soi, du fait de vouloir plaire à l'autre en s'oubliant parfois. Ce texte t'est venu quand ?La chanson est venue il y a quelques années, quand j'ai eu le besoin de mettre sur papier et en musique ce rapport à soi conflictuel. J'ai ressorti "Belle" des placards quand il a fallu monter le projet, en la retravaillant dans le texte parce qu'il y avait des choses qui ne m'allaient plus. J'ai évolué en trois ans ! Je me suis rendue compte qu'il fallait que j'arrête d'attendre de briller dans les yeux des autres, et que je commence par briller dans les miens. Même si ça reste un truc que je n'ai pas réglé à 100%... "Belle" c'est ma petite thérapie. Le fait d'avoir été exposée en prime-time sur TF1 devant des millions de téléspectateurs, ça a décuplé ce sentiment ? Ouais, complètement. Avant de rentrer dans l'émission, je m'étais éloignée des réseaux pour chasser ce réflexe qu'on a tous de se prendre en photo, de se regarder dans le miroir. Les miroirs ne sont pas vraiment mes amis... (Rires) Sauf que ça, ça fait partie de la "Star Ac". Tous les dimanches, on faisait le débrief du prime et on se voyait dans la télé. C'est filmé sous tous les angles. On est surexposés parce qu'à la télé, on a besoin d'une lumière différente pour que les images rendent bien. Et moi, avec mes soucis d'acné... Ce n'était rien de grave à l'échelle d'une vie ! Mais je n'étais pas bien. Ça m'a replongée dans cette spirale en remuant la plaie. Écrire sur le sujet, ça aide à se débarrasser de ses complexes ? Ça aide oui, surtout quand on sort la chanson ! Le retour des gens sur "Belle" m'a fait très chaud au coeur. J'ai reçu plein de messages, notamment de la part de mamans qui ont fait écouter la chanson à leurs petites filles pour les aider à se construire. Je n'avais pas du tout pensé à ça, que mon message pouvait aussi s'adresser à des personnes très jeunes. Si ça parle aux autres, je suis d'autant plus contente de le porter. Tu chantes dans le titre "Ma gueule" : "Elle est pas si mal ma gueule, de toute façon j'en ai qu'une seule". Tu as fais la paix avec toi-même ? Hmmm c'est work in progress on va dire. C'est en téléchargement ! (Rires) Dans ce titre, on est sur le même sujet que "Belle" mais traité d'une manière un peu plus positive. J'ai écrit cette chanson avec Vincha. Elle est née post-"Star Academy", justement après m'être vue à la télé. C'est parti de cette pensée : mon visage je ne l'aime pas, comment je peux faire pour l'aimer ? Je ne peux pas aller dans un magasin et m'acheter une autre tête ! Je n'en ai qu'une, je vais la garder toute ma vie et j'apprends à l'apprivoiser. J'espère que cette chanson résonnera aussi et qu'elle fera du bien à des personnes qui se sentent un peu comme moi. Dans la réal, on a essayé de faire une mélodie assez solaire, pour apporter un peu de légèreté. J'ai besoin de ça, moi ! Je ne suis pas trop larmoyante. Je suis déjà en train de réfléchir à la suite Il y a côté très fleur bleue dans l'EP avec des titres comme ''Nougatine'' ou ''Chiffon''. Tu es plutôt romantique et naïve, dans la vie ?Pour "Chiffon", je me suis inspirée de l'histoire de ma soeur, qui s'est faite récemment maltraitée en amour. Elle s'est fait prendre pour un chiffon, clairement ! J'ai voulu prendre cette image-là et la mettre en chanson, pour que le bout de chiffon devienne robe de soi. (Sourire) Je suis comme ça dans la vie, j'essaie d'apporter un peu de candeur. Et pourtant je suis très noire dans ma façon de penser : je suis tout le temps en remise en question, jamais satisfaite... C'est drôle, c'est comme si, en chanson, je contrebalançais ce coté trop incertaine en y mettant beaucoup de lumière. Pour "Nougatine", on a vraiment pris en inspiration le film "La boum". On voulait une chanson de love, un slow durant lequel tu as envie d'être amoureux. Il me fallait encore une image et j'ai pris la nougatine, le bonbon qui colle aux dents. Pour le coup, il n'y a pas de lecture plus profonde, c'est vraiment une bulle de légèreté. C'est beau, c'est l'amour ! Tu as une écriture très cinématographique, finalement... C'est plus les humains qui m'inspirent. La nature. Voir des gens marcher dans la rue. Ce que mes yeux voient directement au cours d'une journée. La suite, c'est quoi ? Un premier album ? Oui, ou un autre format. Je suis déjà en train de réfléchir à la suite. Je vais reprendre la parole assez vite avec un autre projet derrière "Bric à brac", à voir comment prend le premier EP en fait. On a beau prévoir des choses, ça évolue tout le temps ! Ce sont mes débuts donc il faut capter ce qui fonctionne. Il faut prendre le temps. J'écris et je compose beaucoup : si je veux sortir un deuxième EP, je peux ! Il faut réfléchir à beaucoup d'autres paramètres que juste la musique. Parce qu'à la fin, mes chansons sont aussi un produit de consommation. Il faut faire preuve de patience pour arriver au bon timing. Parfois ça ne va pas assez vite, parfois ça va trop vite. J'ai appris à m'adapter ! L'important c'est d'être entouré d'une équipe qui croit en toi, qui porte un amour pour ton projet. Que dirais-tu si on t'approchait pour l'Eurovision ? Franchement, je ne sais pas. Je ne sais même pas comment je réagirais si on m'approchait pour participer ou passer les sélections. Je suis un peu l'Eurovision mais je ne connais pas assez bien les rouages et les enjeux pour me projeter. Je trouve que c'est un concours très classe, quand je vois Barbara Pravi qui avait très bien porté les couleurs de la France ou la chanson de Slimane. C'est un plus dans une carrière ! Une grosse exposition comme ça, on ne dit pas non mais en même temps, il faut bien réfléchir car c'est un engagement sur plusieurs mois. Tu portes ton pays ! Tout repose sur toi. Il faut être prêt. Podcast
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