Ophélie Winter

Crédits photo : Capture Pure Charts
Depuis plusieurs semaines, Ophélie Winter enchaîne les interviews afin de promouvoir son autobiographie "Résilience". L'occasion pour la chanteuse de mettre les choses au clair, notamment sur les rumeurs la disant SDF et ruinée : « Je ne suis pas SDF, tout va bien pour moi, je trouve ça horrible de dire des choses comme ça sur les gens. Ils feraient mieux de braquer leurs caméras sur les vrais SDF parce qu'il y en a vraiment une tonne. Ils ont besoin d'aide. Moi, je ne suis vraiment pas SDF, tout va bien, j'ai une vie, j'ai une maison ». Victime d'un burn out à cause de la pression exercée par la presse people, la chanteuse a été contrainte de quitter la France. Dans son livre, Ophélie Winter raconte également avoir été victime d'agressions sexuelles lorsqu'elle était enfant.

"J'étais tétanisée, il me faisait peur"

Pour Konbini, l'interprète de "Shame on U" a accepté de témoigner afin de lancer un message d'alerte au plus grande nombre. « De 6 à 16 ans, j'ai été tripotée par le frère handicapé de ma mère (...) J'étais tétanisée, il me faisait peur (...) J'ai souhaité sa mort toute ma jeunesse » explique aujourd'hui Ophélie Winter, qui en a terriblement voulu à sa mère de ne pas avoir réagi après qu'elle lui a révélé ses agissements : « Elle m'a mis une beigne. Elle m'a dit : "Tu es une petite menteuse !" ». Pour l'artiste, ces violences sexuelles ont eu une incidence sur sa puberté, elle qui n'a grandi qu'après avoir quitté le foyer familial. « Elle m'a foutue dehors de chez moi à 16 ans. Je suis partie en Autriche pour être mannequin. En huit mois, j'ai pris 10 centimètres et j'ai pris du E. C'est hallucinant. Le cerveau a dit au corps : "Allez les mecs, c'est bon, on envoie les hormones, elle est en sécurité maintenant" » s'est souvenue celle qui cartonnait en 1995 avec "Dieu m'a donné la foi".

"J'avais envie d'en parler"

Si Ophélie Winter évoque publiquement aujourd'hui les agressions sexuelles dont elle a été victime durant dix ans, elle s'était en réalité déjà livrée en chanson sur le titre "Elle pleure", une ballade à succès sortie en 1998 et extraite de l'album "Privacy". « Elle pleure / Ils ont violé son âme / Petite soeur / Pleure / L'entendez-vous / Elle pleure / Son esprit s'embrase et se meurt » chantait-elle à l'époque, racontant son histoire sans que personne ne s'en rende compte. « C'est marrant parce que cette chanson, personne n'a jamais rien compris du sujet de la chanson. C'était un peu mon #MeToo, un précurseur » explique Ophélie Winter, qui avait ressenti le besoin d'évoquer ce thème en musique : « J'avais envie d'en parler mais pas de directement le balancer, moi. Il y a plein de gamines qui l'ont compris comme ça, pour elles. Le public oui mais la presse et les médias, personne n'a rien capté ».

Aujourd'hui, elle veut que son témoignage serve : « Il serait temps que ça s'arrête quoi. D'où on viole les enfants ? Ça flingue des vies. Ça m'a flingué des moments de vie, ma croissance, mon adolescence, ma vie intime avec les mecs, les premiers ».